Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Aziz Président en exercice de l’UA : L’organisation retrouvera-t-elle ses marques ?

altLe président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est bien parti pour hériter la future présidence en exercice de l’Union Africaine, dont la passation interviendra fin janvier, à l’occasion de la tenue des travaux du 22e Sommet ordinaire de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba en Ethiopie.

L’information se renforce de plus en plus, notamment après cette audience accordée récemment par l’homme fort de Nouakchott au secrétaire général adjoint de l’ONU et le Directeur Exécutif du FNUAP M. Babtunde Osotimehin.

L’appel lancé plus tard par l’Egypte à Nouakchott pour sa réintégration dans l’Union et les défis sécuritaires très pesants sur le continent sont des raisons parmi d’autres qui concurrent à cette élection du président mauritanien à la tête de l’organisation panafricaine.

Dans une déclaration faite aux médias au terme d’une réception au palais présidentiel, le haut responsable onusien Babtunde Osotimehin avait clairement levé le voile sur cette élection très attendue du président mauritanien aux commandes de l’UA, toujours otage de son rôle de figuration devant les nombreux défis qui assaillent le continent depuis de longues décennies.

On se souvient, évoquant à la presse les deux sujets de l’audience présidentielle, M. Babtunde Osotimehin avait cité en plus de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), la présidence de l’Union Africaine, qui selon ses propos dires sera confiée au prochain sommet de cet organisme panafricain au Chef de l’Etat mauritanien.

Très catégorique sur cette élection, le secrétaire général adjoint de l’ONU et le Directeur Exécutif du FNUAP est allé jusqu’à souhaiter un mandat réussi pour cet exercice au profit de l’Afrique et des peuples de la région de Ould Abdel Aziz, se disant convaincu de la réussite du Président de la République dans ce mandat, fondant ses convictions sur ce qu’il a appelé les succès réalisés par la Mauritanie au cours de ces dernières années.

De façon générale, le responsable onusien a exprimé aussi son souhait que les efforts de développement en Afrique soient focalisés dans l’avenir sur l’insertion des jeunes du continent et dans la réalisation de ses ambitions ainsi que dans l’assurance de conditions sanitaires appropriées.

Une orientation déjà très chère sur le plan national au Président mauritanien qui axe l’essentiel de son projet de société sur l’insertion des jeunes, notamment à travers sa stratégie de rajeunissement de la classe politique telle qu’elle se traduit à travers les figures de la prochaine Assemblée nationale et des prochains conseillers municipaux élus au cours des dernières élections législatives et municipales.

« Le renforcement des infrastructures routières, la garantie de l’accès du continent à l’électricité à l’image de la Mauritanie, qui héritera la présidence en exercice de l’Union Africaine dans le domaine de la production et de l’exportation de l’électricité à partir du gaz » sont également un vœu souhaité par le responsable onusien.

Sur un autre plan, l’homme fort de Nouakchott qui dispose d’un grand actif reconnu internationalement dans le domaine de la lutte nationale contre le terrorisme, dispose de ce point de vue d’un atout appréciable qui le prédispose à diriger plus que quiconque cette organisation panafricaine.

C’est d’autant vrai que l’Afrique est depuis longtemps déstabilisée par deux grands vecteurs que représentent Aqmi et Boko Haram ; le premier pour le Nord et le centre du continent et le second pour la corne de l’Afrique. Une menace omniprésente devant laquelle l’Union est demeurée impuissante malgré l’appui financier et logistique occidental, plongeant des Etats dans l’insécurité et la guerre civile.

Par ailleurs, on peut citer les appels lancés par les dirigeants cairotes à l’adresse du président mauritanien pour plaider en faveur de l’Egypte auprès de l’organisation panafricaine, pour une levée de suspension de la participation de de ce pays aux sommets de l’Union prise en juillet 2013 par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), après le coup d’État militaire contre le président islamiste Mohamed Morsi. L’UA a en effet pour politique de suspendre tout État-membre où se produit un « changement inconstitutionnel de pouvoir ». Cette mesure dure généralement jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel.

L’UA réussira-t-elle sous Abdel Aziz ?

Abstraction faite des présumés échecs locaux imputés au Président mauritanien par ses opposants radicaux, Ould Abdel Aziz qui se prévale d’avoir réalisé pour son pays plus de 80% de son programme électoral au cours de son premier mandat quinquennal, promettant de concrétiser le reste dans les prochaines années, s’il est réélu, présente incontestablement le profil d’un dirigeant courageux, opiniâtre, téméraire et intraitable sur le dossier sécuritaire, qui est, de l’avis de tous les analystes le maillon faible de l’Afrique.

Appliquée au continent, la politique sécuritaire draconienne mauritanienne qui s’est avérée infaillible, suscitant des compliments internationaux et sous-régionaux au pouvoir de Nouakchott, pourra sans doute donner ses fruits dans le court et moyen terme si elle est généralisée à l’Afrique, notamment sa partie la plus affectée par ce mal.

A quelques encablures des présidentielles de 2014, le président mauritanien a besoin de soigner davantage son image de Chef d’Etat populaire et de libérateur de l’Afrique des ses maux extrémistes et centristes.

Pour réaliser cet objectif, il n a plus que 6 mois devant lui, pour renforcer l’admiration de ses concitoyens, des africains et des occidentaux. Certes, le temps presse, mais à la lecture de l’expérience mauritanienne de lutte contre Aqmi, caractérisée par l’offensive et l’anticipation contre Aqmi ( attaque de la forêt de wadagou au Mali QG des terroristes), la présidence en exercice de l’UA héritée par Ould Abdel Aziz présage les silhouettes d’ une guerre tout azimut contre le terrorisme continental, l’instabilité, le chômage des jeunes et la pauvreté.

Notons enfin que le nouveau président de l’UA est traditionnellement investi après la cérémonie d’ouverture, au cours d’une séance plénière ouverte, ou approuvé au cours d’une session fermée à laquelle participent les chefs d’Etat, si un consensus est nécessaire. Cette année, présentement en lice sur recommandation de l’ONU et disposant d’un bilan globalement positif, le transfert de la présidence en exercice de l’UA devrait se faire sans heurts, quoique qu’au Maghreb Arabe, elle peut susciter de sérieuses envies .

L’Afrique peut mieux faire selon Cheikh Tidiane Gadio :

La vision fondatrice de l’Union africaine (UA) attend de voir ses objectifs se réaliser, a dit l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, qui s’est refusé à parler d’échec à ce niveau préférant garder l’espoir de vivre le rêve des pères fondateurs.

« Nous n’avons pas encore réussi l’Union africaine que nous voulons. Cependant, l’UA n’a pas échoué. Parler d’échec signifie que le bilan est définitif, or, l’espoir est toujours là’’, a-t-il déclaré dans un entretien paru dans le numéro de reprise du magazine francophone Afrique Union.

M. Gadio dit avoir constaté qu’‘’une vision, celle de Léopold Sédar Senghor et d’autres leaders qui voulaient une unité africaine par cercles concentriques à travers les organisations sous-régionales, a prévalu jusqu’ici’’. Il a soutenu que ‘’cette vision n’avait pas atteint ses objectifs’’.

‘’Selon lui, cette vision n’a pas atteint ses objectifs’’. Certes, a-t-il noté, ‘’les indépendances des pays du continent ont été obtenues. Bravo rien à dire ! De même pour le démantèlement de l’apartheid’’.

‘’Néanmoins, a-t-il relevé, les objectifs de développement, d’unité politique pour aller vers le projet des Etats-Unis d’Afrique et ramener la paix et la sécurité n’ont pas été réalisés. Alors quoi dire de l’idée de Kwame Nkrumah qu’il fallait réaliser l’unité de l’Afrique tout de suite ?’’.

Président-fondateur de l’Institut panafricain de stratégies, Cheikh Tidiane Gadio a déploré l’absence de cohérence sur la question de la sécurité et la défense en Afrique, soulignant la vulnérabilité des Etats face au terrorisme et à l’économie criminelle. ‘’C’est parce qu’il n’existe pas de système de sécurité et de défenses cohérent qu’il y a des bandes armées qui peuvent se lever et marcher sur une capitale ou des djihadistes qui peuvent entrer dans un pays et occuper 70% du territoire en deux semaines (au Mali)’’, a-t-il dit.

Md O Md Lemine

 

Source: Tempsforts

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