Monthly Archives: December 2024
Un Retour Historique sur le Discours de Moussa Sall au Congrès d’Aleg en 1958
La famille de Moussa Sall, président de l’Association des Originaires de la Vallée du Sud, a souhaité revenir sur son discours mémorable prononcé au Congrès d’Aleg en 1958, un moment fondateur pour la construction d’une Mauritanie indépendante et unifiée. Le congrès d’Aleg recèle bien des mystères.
Ce discours de Moussa Sall le président des originaires de la vallée du Fleuve que le gouvernement avait gardé secret pendant 5 décennies illustrant la volonté des habitants du sud de former une Mauritanie démocratique incluent toutes ses couches sociales a été dévoilé.
Moussa Sall, l’auteur de ce discours, s’est, plus tard, exilé à Washington DC où il est décédé en 1987. Voici l’intégrale du discours : Ce discours, empreint de lucidité et d’engagement, a marqué les esprits par sa profondeur et sa vision avant-gardiste.
Dans son adresse aux congressistes, Moussa Sall a décrit l’ambiance de doute et de méfiance qui régnait autour de la tenue de ce Congrès. Cependant, il a souligné que cet événement n’était pas un simple rassemblement politique, mais un examen de conscience collectif, une occasion de poser les bases de la Mauritanie de leurs rêves. Pour lui, ce Congrès était un moment clé pour dépasser les divisions ethniques et construire une unité nationale solide.
Moussa Sall a également exprimé des préoccupations concernant les départs de certaines figures politiques mauritaniennes vers le Maroc, qu’il qualifiait de menace pour l’unité territoriale et l’indépendance du pays.
Tout en appelant à la fraternité entre les différentes communautés, il a insisté sur l’importance pour l’élément noir de Mauritanie de conserver son autonomie dans ses choix politiques et économiques, loin de toute subordination. Il a appelé à une Mauritanie tournée vers une fédération forte avec ses voisins africains, notamment le Sénégal et le Soudan, plutôt qu’à des alliances hasardeuses et éloignées.
Selon lui, le fleuve Sénégal, au lieu d’être un élément de séparation, devait symboliser la solidarité et l’interdépendance entre les populations riveraines. Voici l’intégralité du discours « Messieurs les Congressistes Chers Compatriotes Voilà quatre mois que toute la Mauritanie s’interroge sur ce qui peut sortir d’un Congrès.
Ce mot de « Congrès » désormais magique soulèverait en d’autres Territoires des passions adverses. Chez nous, il a rencontré de l’indifférence chez certains, de la méfiance chez d’autres, chez tous une certaine perplexité.
Puis, peu à peu, le préjugé favorable a prévalu, et nous voilà nombreux venus dans la certitude qu’il ne s’agit plus, comme par le passé, de se rassembler pour monter une entreprise électorale.
Pour nous ce Congrès revêt une importance exceptionnelle à plus d’un point de vue. Convoqué dans un Territoire où pratiquement tout est aux mains d’un seul parti, il ne peut être qu’un minutieux examen de conscience; le linge sale, tout le linge sale va se laver en famille.
Répondant à votre appel, toutes les bonnes volontés ici présentes vont 3 jours durant mêler leur sueur à celle des leaders et des élus pour essayer de bâtir la Mauritanie de nos rêves.
L’enthousiasme qui avait envahi nos compatriotes à l’installation des Gouvernements autochtones s’est évanoui, faisant place à une profonde lassitude, à un découragement qui risque de rendre notre peuple désormais peu réceptif à toute action d’un organisme quel qu’il soit, serait-il d’utilité publique.
Comme si cela ne suffisait pas, le mois de Mars a vu le départ pour le Maroc de personnalités Mauritaniennes marquantes, qui étaient de longue date investies de notre confiance, et placées à des postes-clés de notre Gouvernement et de notre Assemblée. Nous avons voulu croire à une fugue, telle qu’il arrive à ceux qui, écrasés de responsabilités, vont changer d’atmosphère.
Nous avons dû déchanter depuis: nos compatriotes ont prêté serment d’allégeance à un souverain étranger et demandent notre rattachement au Maroc. Quels qu’aient été les apaisements prodigués, ces départs ne doivent pas être minimisés.
Au risque de passer pour séparatistes – nos compatriotes Maures ont pourtant beaucoup de raisons de croire le contraire – nous ne роuvоns nous empêcher d’être inquiets quant à l’avenir de notre unité territoriale.
Les besoins d’une politique ont créé de toutes pièces une barrière entre des ethnies qui, dans le passé, avaient pourtant réussi à régulariser leurs relations. Aujourd’hui, cette unité est en danger, car qu’on le veuille ou non, tout ce qui se transpose sur le plan racial devient d’un règlement plus délicat, Pour notre part, nous n’avons jamais douté de la possibilité de ménager entre Maures et Noirs de Mauritanie une fraternité pouvant survivre aux manœuvres dissolvantes de l’Administration coloniale dont la dominante de la politique était une ségrégation à peine déguisée.
Nous n’avons jamais cessé de nous sentir solidaires d’un Maroc qui cherchait à conquérir son indépendance par la voie qui lui a paru la meilleure. Nous n’avons jamais cessé de formuler des vœux pour sa réussite dans le concert des Nations.
Mais ses visées officiellement exprimées sur notre pays ne sont pas pour rassurer des voisins qui se voudraient des frères. Au demeurant ses revendications territoriales ne nous gênent qu’autant que nous ne tenons pas à passer pour séparatistes aux yeux de nos compatriotes Maures.
A cette considération près, l’élément noir de Mauritanie n’a jamais eu l’embarras du choix, et ce qu’un décret fit, un autre peut le défaire. Loin de nous l’idée de vouloir détourner nos compatriotes Maures de l’appel du sang et du romantisme juvénile de la nostalgie des origines, si telle était leur vocation. Il ne peut être pour nous question de leur en vouloir d’aller là-bas si le cœur leur en dit.
La logique en retour veut que nous soyons de notre côté libre de nos options. L’élément noir de Mauritanie n’a jamais appartenu. Ses intérêts matériels et moraux sont authentiquement siens, et il ne se sent aucune obligation – ni aucune vocation – de servir de trait d’union.
Dans notre esprit, communauté de culture et de religion n’est pas synonyme de sujétion. Ce Congrès devant être celui de la propreté chez soi: il semble que nous ne devrons parler ici que d’organisation intérieure, de conjonctions de toutes nos forces vives.
Comme nous venons de toucher d’un mot les derniers événements que vous connaissez tous et qui ont été diversement commentés, il est à remarquer que jusqu’à présent, l’élément noir de Mauritanie s’est gardé de toute prise de position tapageuse. Mais est-ce à dire que nous nous désintéressons totalement de toutes les questions brûlantes qui appellent des solutions? Que non ! Nous appelons de tous nos vœux l’unité Mauritanienne au sein d’une Fédération d’A.O.F. qui tiendra compte de ses particularités, une Fédération d’A.O.F. de plus en plus forte.
Comme le Président Mokhtar Ould Daddah vient de le réaffirmer avec force, ce but nous tient tellement à cœur que nous ne voulons même pas envisager d’autre éventualité qui ne saurait être en toute occurrence, que la solution du pire, pour les uns et les autres.
Notre communauté d’intérêt est plusieurs fois séculaire et sa nécessité sera de plus en plus évidente au fur et à mesure que des cadres de plus en plus valables, de plus en plus imprégnés de grands problèmes, de vrais problèmes, accéderont aux leviers de commande.
Les préjugés de tous ordre disparaitront d’eux-mêmes le jour où se lèvera le soleil de la compréhension mutuelle. Il est à remarquer que, au moment où les Territoires de la Fédération ont fait appel à toutes les valeurs intellectuelles , techniques et morales de leurs enfants pour présider à l’avènement d’une société nouvelle, la jeunesse noire de Mauritanie n’a manifesté aucune exigence, et n’a fait preuve d’aucun opportunisme.
Elle a fait preuve d’une discipline et d’un sens civique exemplaire que d’aucuns ont interprété comme de la veulerie. Elle a préféré la confrontation amicale et fraternelle des points de vue à l’indécence d’un criticisme impudiquement étalé. Elle n’a pas craint de sembler coupablement inexistante à certains spectateurs du dehors. Elle a réussi la gageure de rester hors d’un système sans sembler le bouder.
Ce faisant, elle a prouvé mieux que dans certains territoires combien elle avait, d’affectueuse et compréhensive sympathie pour son jeune Vice-Président; elle a prouvé combien l’opinion publique devait en des circonstances historiques, faire preuve de la plus grande indulgence.
Mais, sous la pression des événements, nous sommes aujourd’hui dans l’obligation morale de clamer : le sentiment est une chose l’avenir de tout un peuple en est une autre, Il n’est que temps pour ce pays qu’on sache où l’on va. Il n’est que temps pour ce pays que la chose publique passe avant les intérêts privés et que le revenu national cesse de servir au seul bien-être de quelques-uns seraient-ils élus du peuple. Nous sommes loin derrière nos voisins.
Il faut que cela change. Le projet d’exécutif Fédéral nous a semblé à son moment devoir servir de facteur d’Union. A la conférence de fusion des Partis à Dakar, nous n’avons été capables ni de donner notre adhésion, ni d’opposer un refus à l’image du R.D.A.. N’y-a-t-il pas là de quoi réfléchir.
Ne nous est-il pas permis de nous poser certaines questions. En qui désormais placer notre confiance ? Il est temps que la Mauritanie définisse nettement sa position. Nous estimons quant à nous, devant la conjoncture actuelle, que le Regroupement des Partis Africains est une nécessité inéluctable, devant laquelle aucun mouvement ne saurait indéfiniment se dérober.
Nous disons oui à l’Exécutif Fédéral tel que les Territoires en sentent la nécessité, car il est la solution d’avenir la seule perspective qui assure force, prospérité et vraie indépendance.
La thèse de Mauritanie trait d’Union a été rendu caduque par les prises de position marocaines. Il est urgent en conséquence d’axer toute l’activité du Territoire vers la Fédération en général, le Soudan et le Sénégal en particulier, car les trois Territoires se complètent heureusement et leur symbiose est non seulement vitale pour les trois, mais inévitable.
Un fleuve n’a jamais été un élément de séparation même sous l’arbitraire de 1910, et ici plus qu’ailleurs la population riveraine de droite et de gauche est indissolublement solidaire, C*est une réalité historique, géographique, économique et sociale.
Ne pas s’en convaincre tout de suite, expose à des mécomptes certains et fait augurer de douloureuses divergences. Sur un autre plan, et dans le cadre même de l’Union Française, certains lunatiques, en mal de spéculations et habitués à des attentions toutes particulières, songent à nous entraîner vers un lointain port d’attache extra fédéral.
Ayant si près Bamako, Abidjan ou Dakar, nous leur disons solennellement de ne pas compter sur nous pour une pareille invitation à l’aventure. Il reste que nous sommes prêts à tous les sacrifices pour faire une Mauritanie démocratique et prospère.
Vive la Mauritanie nouvelle dans le Cadre de la Fédération d’A.O.F. et de la Communauté Franco-Africaine.
LA MAURITANIE N’EST PAS QUE MAURE !
Je suis à la fois très surpris et indigné de découvrir encore une fois sur la toile que certains frères et soeurs africains et surtout des ressortissants des pays voisins immédiats qui ne savent même pas qu’il y a des Noirs, des Haalpulaar (Fulɓe), des Soninko, des Wolofs, des Bamana, des Haratines… en Mauritanie. Oui, des NOIRS qui sont des Mauritaniens authentiques, de souche, d’origine et non des simples fils des immigrés Ouest-africains! Apparemment ils ignorent complétement l’histoire du peuplement, des empires et autres royaumes traditionnels dans notre sous région.
Il faut reconnaitre aussi que la politique raciste de la diplomatie mauritanienne a si bien réussi que partout dans le monde on croit que la population mauritanienne est à 100% maure (Bidhane) et que la Mauritanie doit rimer avec mauritude!
Quel est le noir mauritanien membre d’une délégation, étudiant à l’étranger qui n’a pas été victime de cette méprise dans certains pays? ” Vous êtes mauritanien , vous êtes maure ?” ou “Vous êtes “Naar”, donc vous parlez arabe ou hassaniya”!!!
Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, la Mauritanie actuelle est une création artificielle du colonisateur français et elle se situe sur les ruines de l’ancien Tekrour, Ghana, Fouta , Waalo, terres où se sont créées, puis individualisées et développées ces nationalités négro-africaines( pulaar, soninké, wolof, bambara, sérère…). Oui, la Mauritanie n’était pas terra ex nihilis avant l’arrivée des Arabo-berbères!
En réalité si on se réfère à l’histoire la population noire est autochtone et tout tend aussi à prouver qu’elle est majoritaire en Mauritanie. Nous n’en tirons pas naturellement prétexte pour exiger l’installation d’un pouvoir exclusivement noir à Nouakchott. Et comme nous le soulignions dans notre historique “Manifeste du Négro-mauritanien opprimé” de 1986, pour les Noirs, le fait d’être majoritaire et de se référer à une antériorité de l’occupation ne suffisent pas pour contrôler ce pays. L’Afrique du Sud sous l´Apartheïd était un exemple édifiant. Les Afrikaners sont d’origine européenne. Ils représentaient 3 millions sur les 25 que comptait le pays. Mais, ils sont arrivés à dominer celui-ci par le moyen de la violence politique, policière, militaire et par la domination économique et c’est la même politique inique et cynique qui est appliquée aujourd’hui en Mauritanie dans le silence et l’indifférence de la communauté internationale et africaine.
Nos frères et voisins africains attendront certainement comme disait l’autre, le jour où les européens ou américains, en panne d’une bonne cause à défendre dénonceraient enfin ce qui se passe dans ce pays si proche, alors bien sûr ils feront les choeurs. Et nos artistes trouveront subitement l’inspiration, nos poètes leurs muses, nos griots dépoussiéront leurs koras, nos journalistes leurs plumes, nos panafricanistes et “droits de l’hommistes” leurs voix, pour chanter les vaillants HÉROS assassinés dans les geôles de l’État raciste à Oualata, Djreïda, Inal, N’beyka et à Azlat , s’indigner de cette belle négritude bafouée et dénoncer enfin cet autre Apartheïd au cœur du Sahel.
Notre souhait le plus absolu serait que ces questions de couleur, de pourcentage passent au second plan pour laisser place aux seuls critères de compétence et de patriotisme.
Et comme je le souligne très souvent : Elle est belle la Mauritanie quand elle est en harmonie et assume avec fierté sa diversité et ses identités!
Ebène et sable en harmonie, Noirs et Beydanes unis, tu revivras ma Mauritanie.
Demain il fera jour et la lutte continue!
Kaaw Touré
Le Président de la République s’adresse à la nation à l’occasion de la 64ème fête de l’indépendance
AMI – S.E le président de la République, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a prononcé, mercredi soir, un important discours à la nation à l’occasion du 64ème anniversaire de la fête de l’indépendance nationale.
Son Excellence a annoncé qu’il a été décidé d’allouer une indemnité mensuelle de 20.000 anciennes ouguiyas aux enseignants de la sixième année de l’enseignement fondamental, et d’améliorer les conditions de vie des membres des forces armées et de sécurité en augmentant les salaires mensuels des soldats et des agents de 15.000 UM et les salaires des sous-officiers de 10.000 UM.
Il a également ordonné au gouvernement d’accélérer la convocation d’un dialogue entre les partenaires sociaux pour étudier les moyens d’augmenter le salaire minimum et à lancer une étude pour revoir le système de retraite des employés du secteur public afin d’améliorer les conditions des retraités.
Voici la traduction intégrale du discours du Président de la République :
« Citoyens
Citoyennes
Félicitations à vous tous, chers citoyens, où que vous soyez, à l’occasion du soixante-quatrième anniversaire de notre glorieuse fête de l’indépendance nationale, l’une des pages les plus brillantes et les plus mémorables de notre histoire.
Une page dont les lettres en or ont été écrites par les hommes héroïques de la résistance, avec le fusil et la plume, dans une suite de sublimes épopées émaillées de courage et vaillance, fédérant la lutte intellectuelle et culturelle et le combat armé pour le triomphe de la liberté et de la dignité de la patrie, et la défense de son identité religieuse et civilisationnelle.
La célébration de ces valeureux résistants et le souvenir de leur mémoire renforcent les valeurs d’amour et de fierté pour la patrie et réveillent le devoir de sacrifice et de loyauté envers elle.
Cela renforce également le sentiment d’appartenance à la patrie et de fierté de sa brillante histoire qui a tissé la trame authentique de coexistence qui reflète notre diversité culturelle unique et notre identité civilisationnelle exceptionnelle.
Nous devons tous, quelles que soient nos positions, faire de la préservation, du développement et de l’épanouissement de la patrie une priorité absolue pour qu’elle soit à la hauteur des espoirs et des aspirations de notre peuple, en hommage aux sacrifices de nos résistants et aux efforts de nos générations qui ont réussi à construire l’Etat mauritanien.
La nation est plus importante et plus durable que nous tous, et son bien commun prime sur les intérêts personnels et factionnels, aussi grands qu’ils puissent paraître à ceux qui les manifestent.
Elle mérite le don de soi et le sacrifice ultime comme l’illustre magnifiquement nos forces armées et nos forces de sécurité qui ont porté haut le flambeau de nos résistants et ont été, depuis leur création, et continuent d’être notre bouclier protecteur, le gardien de notre souveraineté et le défenseur de la dignité de notre peuple.
Qu’Allah entoure de sa miséricorde tous les martyrs de la patrie et que les membres de nos forces armées et de sécurité trouvent, ici, toute l’expression de l’honneur et de la considération qui leur sont dus aussi longtemps que cette journée sera commémorée.
Citoyens.
Citoyennes. L’indépendance de notre pays a constitué une restauration de la liberté, de la souveraineté et une renaissance de la nation couplée à un grand espoir nourri par notre peuple pour l’établissement d’un État au sens moderne du terme, qui gère et prend soin de ses affaires et de ses intérêts, et qui est son principal pilier et sa source d’autorité, ainsi que son objectif et sa finalité.
Plus l’État renforcera l’unité et la cohésion sociale de son peuple et fera du service au citoyen la pièce maîtresse de toutes ses stratégies et l’objectif de sa gouvernance, plus il sera en mesure d’atteindre le progrès, le développement et la prospérité.
C’est pourquoi, en raison de la gravité des facteurs qui affectent la concorde nationale, tels que le climat politique tendu, l’enracinement des hiérarchies illusoires, le fanatisme tribal et sectaire qui fragilisent notre unité nationale et notre cohésion sociale, en plus des phénomènes croissants de la pauvreté, de l’injustice et de l’exclusion, nous avons consacré notre travail tout au long de notre dernier mandat à combattre ces facteurs et à surmonter leurs effets destructeurs pour toute société.
Ainsi, nous avons opté pour le dialogue, la concertation et l’ouverture à toutes les parties comme base de notre approche dans la gestion des affaires politiques et des affaires publiques en général. Par la grâce d’Allah et de vos efforts, nous avons pu ramener l’arène politique à ce qu’un système démocratique sain exige par sa nature même, à savoir limiter les différences, les opinions divergentes et la concurrence dans un cadre de responsabilité morale, d’engagement éthique et de prévalence de l’intérêt public. Cela nous a permis d’organiser des élections présidentielles, législatives, régionales et municipales avec un consensus total sur les règles et les principes de leur déroulement.
Afin de consolider notre système démocratique, nous avons renforcé la confiance dans ses organes institutionnels et élargi la base de la représentation pour garantir l’inclusion des personnes ayant des besoins spécifiques, ainsi que la jeunesse pour laquelle aucun effort n’a été ou ne sera ménagé pour lui donner les moyens d’agir, convaincus qu’ils sont nos atouts présents et futurs.
A l’effet d’assurer la durabilité de la nette amélioration de notre gouvernance politique, nous avons dû travailler au renforcement de nos différentes institutions constitutionnelles. Ainsi, nous avons tenu à consolider le principe de séparation des pouvoirs et à renforcer chacune de ces institutions, en particulier le pouvoir judiciaire, car il est le référent qui garantit le bon fonctionnement de toutes les institutions de l’État. Nous avons œuvré à la modernisation du secteur judiciaire, au développement de son infrastructure et à l’amélioration des conditions de ses travailleurs, et lancé un processus consultatif visant à réformer la justice en profondeur, qui a abouti à un document national pour la réforme et le développement de la justice, actuellement en cours de mise en œuvre.
Cette amélioration de la gouvernance politique a joué un rôle important dans l’efficacité des efforts que nous avons déployés tout au long du premier mandat pour renforcer notre unité nationale et notre cohésion sociale. Ces efforts ont porté essentiellement sur la lutte contre la pauvreté, la précarité, l’injustice et l’exclusion par la mise en place d’un vaste filet de sécurité sociale, dont les citoyens les plus pauvres et les plus vulnérables ont bénéficié de ses différents programmes et interventions.
Ce filet de sécurité a été renforcé par les progrès réalisés en matière d’accès à l’assurance maladie universelle, avec la création d’un fonds national de solidarité santé qui a permis à près de 200 000 personnes, principalement à Nouakchott, d’accéder à l’assurance maladie à un coût symbolique. Ce fonds couvrira progressivement le reste du pays.
Nous nous sommes également opposés à tout ce qui pouvait nuire à notre coexistence et à l’harmonie sociale en luttant contre les faux stéréotypes, le tribalisme et le sectarisme. Nous avons promu les valeurs spirituelles inclusives grâce à de nombreuses réalisations dans le domaine de la promotion des affaires islamiques.
En outre, nous nous sommes attelés à la consolidation de l’État de droit et des institutions, à la promotion des libertés individuelles et collectives et à la lutte contre tous les comportements contraires aux droits de l’homme, en mettant en œuvre le plan national de lutte contre la traite des êtres humains et en œuvrant à l’harmonisation de nos lois avec les conventions et traités internationaux pertinents que nous avons ratifiés.
En outre, nous avons déployé de grands efforts pour réformer l’administration en rapprochant ses services du citoyen, en lui permettant d’effectuer ses démarches et de faire valoir ses droits avec dignité et facilité, et sur la base de la simple citoyenneté.
Nous avons soutenu ce mouvement de réforme de l’administration en luttant contre la corruption et la mauvaise gestion, tout en veillant à ce que cela se fasse de manière institutionnelle et impartiale, loin de la personnalisation et des règlements de comptes.
Rien de tout cela n’aurait été possible si nous n’avions pas réussi, avec l’aide et la volonté d’Allah, à mettre en œuvre notre stratégie de sécurité intégrée qui nous a permis de préserver notre sécurité et notre stabilité, malgré la prévalence de la violence, du terrorisme et des conflits armés dans notre environnement régional et mondial, tous facteurs qui sapent les fondements de la stabilité, entravent le développement dans toutes ses dimensions et menacent l’existence même des États.
Au cours des cinq dernières années, ce résultat a été favorisé par notre politique étrangère active et équilibrée, qui a considérablement renforcé notre présence et notre réputation aux niveaux régional et international en adoptant les règles du bon voisinage, du respect mutuel et de la promotion des intérêts communs, tout en défendant fermement les causes justes, telle que la cause palestinienne.
Ce qui a été réalisé au niveau de la gouvernance politique, du renforcement de l’unité nationale et de la cohésion sociale est nécessaire pour traduire dans les faits ce que nous avons promis dans le programme du premier mandat, à savoir construire une économie résiliente qui s’oriente vers une trajectoire ascensionnelle.
Afin de tenir cet engagement, nous avons déployé de grands efforts pour développer les services de base en termes de qualité et d’accessibilité, promouvoir l’exploitation des secteurs productifs et développer l’infrastructure de manière à atteindre un niveau permettant une transformation économique qui conduira à une amélioration qualitative des conditions de vie des citoyens et placera notre pays sur une trajectoire de développement ascendante.
Parallèlement, nous avons lancé une profonde réforme de l’éducation, renforcé le projet de l’école républicaine, élargi la construction d’infrastructures éducatives, recruté et formé des enseignants et fourni des soutiens éducatifs, ce qui a permis de porter le taux net de scolarisation primaire à 81 %, le taux de rétention à 83 % et le taux de réussite au baccalauréat à plus de 39 %. À cela s’ajoutent le doublement de la capacité d’accueil des établissements d’enseignement supérieur et professionnel et la diversification de l’offre de formation tout en l’alignant sur les besoins du marché du travail.
Au même moment, nous avons œuvré au renforcement de notre système de santé par la fourniture de médicaments et l’amélioration de leur qualité, l’élargissement du recrutement du personnel médical de toutes catégories, l’amélioration de ses conditions de travail, la construction et l’équipement d’infrastructures sanitaires telles que les hôpitaux, les centres et les points de santé, ce qui a permis au taux d’accès aux services de santé d’atteindre près de 80 % en 2024.
De même, nous avons déployé de grands efforts pour créer et équiper des points d’eau dans les différentes wilayas, poser des centaines de kilomètres de canalisations, réaliser des milliers de raccordements aux réseaux d’eau, renforcer et étendre les réseaux de distribution, ce qui a permis de porter le taux d’accès à l’eau potable à 78 % en 2024.
Grâce aux stratégies, programmes et projets, ainsi qu’à vos efforts, au cours des cinq dernières années, nous avons pu augmenter les surfaces cultivées de 33 %. En conséquence, la production agricole totale pour la campagne 2023/2024 a augmenté de 71 %, et la contribution de l’agriculture au PIB a atteint 5,2 % en 2023.
A la faveur d’une structure institutionnelle appropriée pour le développement de notre bétail, nous avons pu améliorer les races, établir des pôles de développement intégré dans les wilayas pastorales, promouvoir la santé animale et fournir du fourrage, ce qui a permis de porter la contribution de l’élevage au PIB à 10,7 % en 2023.
Dans le même sillage, nous avons accordé la plus grande attention à nos ressources halieutiques. C’est ainsi que pour faire face au risque d’épuisement de ces ressources, nous avons soutenu la surveillance maritime et la recherche scientifique pour reconstituer les stocks et garantir leur durabilité, et nous avons encouragé l’industrie de transformation à accroître le niveau de valeur ajoutée.
La même attention a été accordée à nos richesses minérales dont l’exploitation a été réglementée et encadrée, notamment l’activité minière artisanale qui est récente, tout comme nous avons promulgué la loi d’orientation sur le contenu local et ouvert le registre minier selon des règles transparentes. Ces efforts ont permis de porter la contribution du secteur au PIB à 17,1 % en 2023.
Par ailleurs, notre approche stratégique, basée sur l’exploitation des ressources nationales pour produire une énergie durable et propre capable de répondre aux besoins croissants des citoyens, nous a permis de porter l’accès à l’électricité à 57 % et la part des énergies propres dans notre mix énergétique total à 48 % en 2023.
Aussi, les concrétisations dans les services de base et les secteurs productifs ont été renforcées par nos réalisations en termes d’infrastructures. Nous avons pu augmenter la longueur de notre réseau routier de près de 3 000 kilomètres, entre nouvelles constructions et réhabilitations, ce qui a permis d’améliorer la connectivité entre les moughataas et les capitales des wilayas. Nous avons également créé des réseaux urbains qui ont contribué à améliorer l’aspect de nos villes et la fluidité du trafic routier à l’intérieur de celles-ci.
De même, l’infrastructure portuaire a bénéficié de la même attention, tout comme l’infrastructure numérique, qui s’est développée avec l’achèvement de 1 700 kilomètres de fibre optique et le parachèvement du projet de liaison frontalière.
Toutes ces réalisations, et plus généralement les politiques économiques et monétaires que nous nous sommes attachés à mettre en œuvre, nous ont permis d’atteindre un taux de croissance de 6,5 % en 2023, de porter notre PIB par habitant à environ 2400 dollars pour la même année, et de surmonter la question de la dette publique dont le ratio ramené au PIB n’est plus que de 40 %, en 2023.
Ces actions ont constitué un pilier fort de notre politique opérationnelle, qui a permis la création de plus de 125 000 emplois directs et 268 000 emplois indirects.
Sans les chocs externes violents, tels que la pandémie de coronavirus et les graves crises sécuritaires régionales et internationales et leurs diverses répercussions destructrices sur le monde en général, les bons résultats que nous avons obtenus aujourd’hui auraient été encore meilleurs et seraient plus impactants.
Citoyens
Citoyennes
Il ressort de ce qui précède qu’avec l’aide et la volonté d’Allah et avec votre soutien et votre participation, nous avons pu, au cours du mandat écoulé, mettre en place les conditions d’une transformation sociétale conduisant à une société fière de sa diversité, réconciliée avec elle-même, dont les composantes participent à la gestion des affaires publiques et bénéficient de manière égale et équitable des richesses de leur pays.
Avec l’aide d’Allah, nous continuerons à consolider ces acquis.
Sur cette voie, comme je l’ai souligné dans mon discours à l’occasion de mon investiture en tant que Président de la République pour un nouveau mandat, je m’en tiendrai toujours au principe d’ouverture, d’apaisement, de concertation et de main tendue à toutes les composantes de l’échiquier politique.
Je suis convaincu que préserver notre pays de tout ce qui peut troubler sa marche vers la construction et le développement, afin qu’il demeure libre, indépendant, stable et sûr, nécessite une communication, un dialogue et une discussion constants entre les différents acteurs politiques et sociaux sur les grandes questions nationales.
C’est pourquoi l’organisation d’un dialogue inclusif de toutes les composantes de l’échiquier politique a été l’un des éléments les plus marquants du programme que j’ai présenté au peuple mauritanien.
En application de cet engagement et de cette conviction, nous commencerons, par la volonté d’Allah, dans les prochains mois, à contacter les différents partis politiques, de la majorité et de l’opposition, pour nous concerter sur les moyens les plus appropriés de préparer un dialogue sur toutes les questions importantes, en particulier celles liées au renforcement de notre unité nationale et de notre cohésion sociale et à la consolidation de notre système démocratique.
Comme je l’ai déjà mentionné, je souhaite que ce dialogue soit inclusif, franc et responsable et que les parties ne soient pas mues par la recherche des gains personnels et partisans au détriment de l’intérêt public.
Pour ce faire, nous devons tirer les leçons des expériences passées et proposer un nouveau mécanisme et une nouvelle méthodologie pour garantir le succès de ce dialogue.
Outre ces efforts importants pour développer la gouvernance politique, lutter contre la pauvreté, les inégalités, le chômage, la mauvaise gestion et la corruption, et renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale, nous continuerons à développer les services de base, les secteurs productifs et les infrastructures pour soutenir la croissance.
En ce qui concerne les services de base, nous poursuivrons la mise en œuvre de la réforme du système éducatif, le renforcement de l’école publique, l’amélioration de la capacité de rétention du système éducatif, l’amélioration de son efficacité externe et des conditions de travail des enseignants, ainsi que la diversification et la professionnalisation de l’offre de formation universitaire afin de l’aligner sur les besoins du marché du travail.
Nous œuvrerons également à l’atteinte de l’accès universel à des services de santé de qualité en développant et en réglementant la gouvernance du secteur, en généralisant les hôpitaux régionaux multi-spécialités et en construisant un complexe hospitalier universitaire.
Parallèlement, l’accès universel à l’eau potable sera réalisé par la diversification et la sécurisation des sources d’approvisionnement, y compris le dessalement, l’approfondissement de l’exploration des ressources souterraines et la mobilisation des eaux de surface, l’extension de la construction des barrages et la mise en place d’un assainissement efficace dans les capitales régionales, dont le premier volet est en cours de construction à Nouakchott.
Pour soutenir cet effort de service, l’une de nos principales priorités sera de renforcer notre trajectoire de développement ascendante en œuvrant à l’atteinte du niveau le plus élevé possible de sécurité et de souveraineté alimentaires par la mise à niveau de nos secteurs productifs, tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche, ainsi que par le renforcement et le développement de nos infrastructures routières, portuaires et numériques.
Nous nous attelons également à exploiter nos réserves énergétiques de gaz et d’énergies renouvelables pour répondre aux besoins énergétiques domestiques et industriels, promouvoir et développer notre secteur minier et l’intégrer dans le tissu économique, ainsi que pour produire de l’hydrogène vert pour renforcer notre rôle en tant qu’acteur central dans la transition énergétique mondiale.
Mes chers compatriotes
Tous les efforts que nous avons déployés et que nous comptons déployer en matière d’amélioration de la gouvernance politique, économique et sociale ont pour objectif principal de préserver la sécurité et la stabilité de notre pays et de le développer afin d’améliorer constamment les conditions de vie des citoyens, en particulier des retraités et des responsables des services de base tels que la sécurité, l’éducation et la santé.
Soucieux d’assurer des conditions de vie décentes aux citoyens et d’améliorer leurs conditions matérielles et morales, je n’ai pas manqué l’occasion, au cours du dernier mandat, d’augmenter les salaires et les indemnités des travailleurs et les allocations des retraités.
Les travailleurs de la santé ont bénéficié d’un doublement de leurs salaires au cours des trois dernières années et d’une augmentation significative de la prime de risque. Les enseignants ont également bénéficié d’augmentations significatives qui ont doublé leurs indemnités d’encadrement, de craie et d’éloignement.
Les professeurs de l’enseignement supérieur ont également bénéficié d’importantes augmentations de salaire. Ces mesures s’ajoutent à l’augmentation générale des salaires de tous les employés de 20 000 MRO et au doublement de la pension des retraités.
Poursuivant la même démarche, nous avons décidé de créer un fonds pour financer un programme d’appui au logement des enseignants et professeurs et d’affecter l’ensemble des 2 508 logements construits dans le cadre du programme Dari, d’une valeur totale de plus de 22 milliards MRO à l’alimentation de ce fonds. Nous avons chargé le gouvernement de définir, dans les plus brefs délais, les mécanismes et les conditions d’accès à ce fonds en partenariat avec les représentants des enseignants.
Nous avons également décidé d’allouer une indemnité mensuelle de 20 000 MRO aux enseignants de la sixième année de l’enseignement fondamental, qui bénéficiera à plus de 4 000 enseignants au cours de l’année scolaire 2024-2025.
Dans le même esprit, nous avons décidé d’améliorer les conditions de nos forces armées et de sécurité en augmentant les salaires mensuels des soldats et des agents de 15 000 MRO et les salaires des sous-officiers de 10 000 MRO.
Nous avons également engagé le gouvernement à accélérer la convocation d’un dialogue entre les partenaires sociaux pour examiner les moyens d’augmenter le salaire minimum et à lancer une étude pour revoir le système de retraite des employés du secteur public afin d’améliorer les conditions des retraités.
Citoyens.
Citoyennes
Je crois au génie du peuple mauritanien et je suis convaincu qu’ensemble nous pouvons réaliser ce à quoi nous aspirons tous pour notre pays.
Ensemble, nous pouvons réaliser une transformation sociétale basée sur une forte confiance entre ses composantes et dans ses institutions, en consolidant notre unité nationale et en renforçant notre système démocratique.
Cela optimisera l’efficacité de nos efforts pour placer notre pays sur une voie de développement ascensionnelle qui accélérera l’avènement de la nation que nous voulons tous, une nation de justice, de fraternité, de progrès et de développement.
Vive la Mauritanie !
Que le salut et la bénédiction d’Allah soient sur vous. »
INAL | Samba Thiam, president des FPC
INAL
Ce qui s’est passé à Inal ne saurait être comparé avec Thiaroye. C’est sans commune mesure, tellement la cruauté y avait été atroce !
A Thiaroye les corps tombaient sous le feu des auto-mitrailleuses, mort douce et rapide…
A Inal, l’on mourrait lentement, avec une extrême souffrance. On mourrait par strangulation des ceinturons, par pendaison, par diète noire, par enterrement vivant, par écartèlement entre deux voitures, par traînée de corps tiré par une voiture, la corde autour du coup, les mains ligotées derrière le dos, le corps meurtri, écorché par les broussailles et le sable du désert…
A Thiaroye on mourrait d’un coup !
Voilà ce que Ghazouani laisse derrière lui pour aller compatir à Dakar, mystifier les opinions, comme si rien n’avait existé en Mauritanie.
Ironie et cynisme, le 28 novembre ceux qui manifestèrent dans le pays pour dire non à l’oubli de ces tragiques événements de 1986 /91 se verront réprimés puis arrêtés. Personne, au vu des agissements du régime, ne peut croire à la volonté politique réelle de règlement correct de ce dossier.
INAL fut pire que Thiaroye, Tazmamart ou le Rwanda !
Samba Thiam President des FPC