Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 06/07/2023

Composition du nouveau gouvernement

La Présidence de la République annonce la composition du nouveau gouvernement

Voici la déclaration du ministre secrétaire général de la Présidence  :

-Conformément aux coutumes et traditions démocratiques en vigueur, le gouvernement a présenté sa démission, suite aux dernières élections en vertu desquelles une nouvelle assemblée nationale a été formée.

Son Excellence le Président de la République a décidé de renouveler la confiance au Premier ministre, Monsieur. Mohamed Ould Bilal Messaoud, et l’a chargé de former un nouveau Gouvernement chargé de :

– Préserver et de consolider les acquis dans divers domaines ;

– Accélérer l’achèvement des programmes et des politiques publiques en cours ;

– Accorder la plus grande importance aux secteurs des services et productifs et aux programmes sociaux qui ont un impact direct sur la vie des citoyens en accélérant les réformes nécessaires pour accroître l’efficacité de ces secteurs, améliorer la qualité des différents services et assurer un accès universel à ceux-ci.

-Sur proposition du Premier ministre, et en application des dispositions de la constitution, Son Excellence le Président de la République a nommé les Mesdames et Messieurs suivants :

Ministre de la Justice, Mohamed Mahmoud Ould Cheikh Abdoullah Ben Boya,

Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, Mohamed Salem Merzoug,

Ministre de la Défense nationale, Hananna Ould Sidi,

Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine,

Ministre des Affaires Islamiques et de l’Enseignement Originel, Dah Ould Sidi Ould Amar Taleb,

Ministre des Affaires économiques et du Développement durable, Abdessalam Ould Mohamed Saleh,

Ministre des Finances, Isselmou Ould Ahmed M’Bady,

Ministre de l’Education nationale et de la Réforme du Système éducatif, Moctar Ould Dahi,

Ministre de la Santé, Naha Mint Hamdy Ould Mouknass,

Ministre de la Fonction publique et du Travail, Sidi Yahya Ould Cheikhna Ould Lemrabott,

Ministre de la Transformation numérique, de l’innovation et de la Modernisation de l’Administration, M. Mohamed Abdallahi Ould Louly,

Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Mines, porte-parole du gouvernement, Nany Ould Chrougha,

Ministre des Pêches et de l’Economie maritime, Moctar Alhousseyni Lam,

Ministre de l’Agriculture, Moma Ould Beibate Hamahoullah,

Ministre de l’Elevage, Hmedeît Ould Cheine,

Ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme, Lemrabott Ould Bennahi,

Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Zeynebou Mint Hmidnah,

Ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire, Sid’Ahmed Ould Mohamed,

Ministre de l’Equipement et des Transports, Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed,

Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Ismaêl Ould Abdel Vettah,

Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Niang Mamoudou,

Ministre de la Culture, de la Jeuness, des Sports et des Relations avec le Parlement, M. Ahmed Sid’Ahmed Dié

Ministre de l’Action sociale, de l’Enfance et de la Famille, Savia Mint N’Tahah,

Ministre de l’Environnement, Lalya Kamara,

Ministre Secrétaire générale du gouvernement, Aîssata Ba Yahya,

Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’extérieur chargé des Mauritaniens de l’extérieur, Mohamed Yahya Ould Saaîd.

Pétrole, gaz et fuite des jeunes : Le paradoxe mauritanien

La Mauritanie s’apprête à devenir, en 2024, un pays producteur de pétrole et de gaz. Des ressources censées lui apporter une manne importante pour booster son économie, améliorer les conditions de vie des populations, faire émerger une classe moyenne, améliorer un PIB qui peine à atteindre les 2200 $/an… Avec ses quelque quatre millions d’habitants, la Mauritanie pourrait se transformer en eldorado, à l’image de certains pays du Golfe, Émirats, Koweït, Qatar, Bahreïn… à la seule condition que les profits générés par ces ressources soient bien et équitablement gérés entre les Mauritaniens, tous les Mauritaniens. Mais la majorité d’entre eux tire le diable par la queue, surtout depuis la pandémie COVID 19 et l’inflation accentuée par le conflit russo-ukrainien, et ne se fait guère d’illusion… 

Combien sont-ils à n’avoir pu qu’humer l’odeur du poisson dont regorgent ses côtes réputées les plus poissonneuses de l’Afrique, voire du Monde ?  Et je ne parle pas de la silice, du fer, ni même de l’or. Autant d’immenses espoirs suscités dans la jeunesse qui n’aura dû se contenter, au final, que de quelques emplois assez peu rémunérés. La mauvaise gestion, le clientélisme et la gabegie ont eu raison de leur attente. Les rapports sur les industries extractives qui tombent assez régulièrement sont loin de se traduire dans la réalité quotidienne. Est-ce pour ces raisons que des milliers de jeunes mauritaniens ont choisi d’immigrer ces deux dernières années aux États-Unis ? 

Immigration périlleuse 

Ce choix de quitter leur pays alors que celui-ci s’apprête à sortir ses premiers barils des profondeurs de l’océan Atlantique pose questions. Quel paradoxe ! Pourquoi opter pour une migration parfois très périlleuse, via l’Amérique latine dont certains pays sont écumés par des trafiquants en tout genre, braqueurs et compagnie, mobilisant à cette fin des fortunes qui pourraient être fructifiées ici ?  Parce qu’ils ont perdu toute confiance en leur pays. L’horizon leur paraît bouché. Selon des sources proches de l’aéroport Oumou Tounsy, plus de vingt jeunes mauritaniens empruntent chacun des quatre vols hebdomadaires de Turkish Airlines. Une véritable hémorragie pour notre Mauritanie qui perd ainsi ses bras actifs et sa matière grise. 

Même des cadres de haut niveau, voire des officiers, ont abandonné leur poste pour la cocagne que représente dans leur imaginaire le pays de l’oncle Sam. Pour se payer le coûteux transport, les candidats au départ épargnent des mois durant, d’autres se saignent de prêts ou vendent des propriétés (terrain, maison, voitures…), à défaut de s’offrir les services d’un parent vivant aux États-Unis. En ce dernier cas, il se peut que le nouvel arrivant rembourse les frais une fois sur place, après avoir trouvé du boulot. Certains villages du Foutah ont établi, depuis déjà quelques années, une telle solidarité pour aider à émigrer les jeunes restés au pays. 

À la question du pourquoi, jeunes et parents répondent qu’ils n’ont plus de place ici ; que pour trouver du boulot, il faut disposer d’un bras long, d’un piston comme on dit ; avec souvent, à l’arrivée, des salaires de misère, des injustices et même de la discrimination. Une mère dont les enfants cherchent à « fuir » le pays nous raconte que la famille a décidé de vendre la maison qu’elle détient dans un quartier périphérique de Nouakchott mais qu’elle peine à trouver acquéreur à un bon prix. Une autre famille cherche elle aussi à faire partir deux de ses enfants mais n’a toujours pas réussi, comme la précédente, à vendre sa maison. Les deux jeunes dont un est diplômé de l’université de Nouakchott sont très déprimés, tant de leurs amis ayant, eux, réussi à franchir le « mur », comme on dit ici.

Si certains se lèchent déjà les babines à la seule idée des juteux revenus que notre pays devrait tirer du pétrole et du gaz, d’autres mauritaniens ont fini par se résigner, n’attendant pas grand-chose de ces nouvelles ressources, quand d’autres encore se sont contraints à l’exil, quitte à se contraindre à des travaux de peines extrêmes qu’ils refusent d’accomplir chez eux. Le pétrole et le gaz ne profiteront qu’à ceux qui maîtrisent les rouages du détournement de deniers publics et de la gabegie. En somme à toujours la même mafia qui gangrène les ressources de notre nation depuis des lustres. 

« Il n’y a plus d’espoir », comme le chantait Johnny Halliday. Ils ont raflé notre potentiel, construit des châteaux et des palais, acquis des bolides dernier cri alors que tant d’autres de leurs frères en islam peinent à s’endormir, ventre creux. Le moindre projet ou engagement national ne profitent qu’à des clans et à des tribus, chefs en tête, voire à des cartels incrustés en cette Mauritanie pleine d’injustices. Conséquence de ce désordre, notre jeunesse s’exile et l’on n’a plus qu’à constater, arpentant les rues de Nouakchott, le nombre croissant de ressortissants des pays d’Afrique de l’Ouest qui s’emparent des commerces en tous genres, transports, restauration…

Dalay Lam 

le calame