Monthly Archives: June 2023
Bamako : Retenue du passeport diplomatique de l’imam Mahmoud Dicko à son retour de Mauritanie
Bamada – Ce matin, à l’aéroport international Modibo Keita de Bamako, la police des frontières a retenu le passeport diplomatique en cours de validité de l’influent imam Mahmoud Dicko à son retour de Mauritanie.
Ce document avait été délivré à l’imam lorsqu’il occupait le poste de président du Haut Conseil Islamique du Mali sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Selon Amadou Ndounga Maïga, chargé de communication de l’imam Dicko, le religieux est rentré chez lui sans problème. Pourtant, il était au cœur d’un rassemblement vendredi dernier, organisé par Limama, pour s’opposer à une nouvelle constitution et protester contre la notion de laïcité.
L’imam Dicko considère que la laïcité telle qu’elle est mentionnée dans le projet de nouvelle constitution représente une forme radicale de laïcité qui menace l’islam en offrant une porte ouverte à ceux qui souhaitent l’éradiquer du pays.
Il affirme que c’est au nom de cette laïcité que le Coran est bafoué et que Dieu ainsi que son prophète sont profanés. Il déclare qu’il ne se taira pas à ce sujet et critique vivement les autorités de la Transition, les accusant d’avoir volé la révolution du peuple, dénaturé l’histoire et transformé les victimes en bourreaux.
Selon l’imam Dicko, trois ans après la chute du régime d’IBK, les mêmes pratiques perdurent, notamment la corruption flagrante, le népotisme et le clientélisme. Il affirme que la justice est utilisée par les militaires pour réprimer toute voix dissidente, en particulier celles qui osent dire “NON”. Il s’indigne en soulignant que l’on ne peut plus parler de démocratie ni d’État de droit.
Il promet à ses partisans qu’il ne se taira pas et affirme préférer mourir en martyr que de vivre en traître, trahissant ainsi ses partisans actuels et passés. Il réclame également justice pour les 23 jeunes décédés près de sa mosquée les 11 et 12 août 2020.
Cependant, certains estiment que l’imam Dicko a manqué l’occasion de rendre justice à ces martyrs en soutenant les premières heures de la transition. Selon ses propres paroles, en tant qu’autorité morale du M5, il avait eu le privilège de choisir le premier ministre de la transition.
Sans cette justice, l’imam Dicko, qui a collaboré avec Bah N’Daw et Moctar Ouane, jure de ne jamais collaborer avec ceux qui répriment le peuple et confisquent sa lutte. Il affirme qu’il ne peut pas combattre IBK, qui lui a tout donné, et soutenir les mêmes pratiques.
Ainsi, se pose la question : quels sont les véritables objectifs de l’imam Mahmoud Dicko ? Hier encore, il était un fervent soutien d’Assimi Goïta, mais maintenant il est l’un de ses critiques les plus virulents.
Ses récentes déclarations inquiétantes laissent présager des temps sombres à venir pour la junte au pouvoir. L’année dernière, lors du forum de Bamako, il avait vivement critiqué les militaires au pouvoir, dénonçant l’arrogance des gouvernements qui prennent en otage le peuple malien et négligent les problèmes du pays. Il s’en était pris aux colonels qui ont pris le pouvoir après la chute du régime d’IBK, à cause des nombreuses manifestations à Bamako et dans différentes régions.
Certains pensent que cette question de laïcité n’était qu’un prétexte pour l’imam de Badalabougou afin de s’opposer aux colonels.
Ceux qui partagent cette opinion estiment que l’imam a grandement contribué au renversement du régime d’IBK. Selon eux, si le président Assimi et ses partisans sont au pouvoir aujourd’hui, c’est en partie grâce à l’imam Mahmoud Dicko. Par conséquent, s’il s’oppose aujourd’hui à ces mêmes colonels, il y a probablement des non-dits et des motivations cachées.
Fatoumata Bintou Haidara
Source: Bamada.net
Au Sénégal, Khalifa Sall et Karim Wade se rapprochent de l’élection présidentielle de 2024
La commission politique du dialogue national entre le pouvoir et l’opposition s’est dite favorable à des modifications du code électoral qui lèveraient l’inéligibilité des deux hommes.
Le Monde – C’était le point le plus attendu du dialogue national qui s’est ouvert le 31 mai à Dakar entre le pouvoir et certains partis d’opposition. Les principaux rivaux du président Macky Sall recouvriront-ils les droits civiques dont ils ont été déchus suite à des condamnations ? Et pourront-ils se présenter à l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal ?
La commission politique a répondu par l’affirmative, se disant favorable à une modification des articles L28 et L29 du code électoral, ce qui permettrait une réhabilitation des droits civiques et politiques des personnes qui ont bénéficié d’une grâce présidentielle et qui ont purgé leur peine.
« L’article L29 rendait inéligible de façon permanente quiconque avait été condamné à une peine supérieure à cinq ans de prison. Nous sommes tombés d’accord sur le fait que cela n’était pas conforme aux standards internationaux », explique Déthié Faye, un des politiques qui prend part au dialogue et qui se dit n’appartenant ni à la majorité ni à l’opposition. La commission souhaite que l’inéligibilité soit levée une fois la peine effectuée, sauf dans les cas de trafics de stupéfiants, de crimes ou de détournements de deniers publics, pour lesquels la période s’étendrait cinq ans après l’expiration de la condamnation.
« Karim Wade et Khalifa Sall pourront donc participer à l’élection, car ils ont bénéficié d’une grâce et ont épuisé leur peine », conclut Déthié Faye. Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, avait été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite, avant d’être gracié et de s’exiler au Qatar. Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, avait quant à lui été écarté de l’élection présidentielle de février 2019, ayant été condamné à cinq ans de prison ferme pour détournements de fonds publics, avant d’être gracié en septembre de la même année.
Mohamed Meguett élu président de l’Assemblée nationale
Mohamed Meguett a été élu ce 19 juin 23, président de l’Assemblée Nationale mauritanienne. Il avait face à lui un député de Tawassoul, Ould Mbaala. Ce dernier, comme on le sait n’avait aucune chance de troubler la fête. L’INSAF et ses satellites de la majorité présidentielle disposaient d’une majorité mécanique. Cette élection n’est une surprise pour personne. En effet, depuis que cet ancien chef d’état-major des armées à la retraite a été désigné tête de liste nationale mixte du parti INSAF, la voie lui avait été balisée pour le perchoir, cette confortable place que les militaires ne veulent visiblement plus lâcher.
Ould Meguett remplace Cheikh Ould Baya, lui aussi ancien de l’armée. Une belle reconversion pour cet officier qui, depuis son bureau à la direction de la sureté pendant des années, avait pris le goût de la politique. Des notables et cadres de la République y défilaient pour des promotions ou/et pour d’autres services. Il était un bon canal, ou disons, une bonne courroie de transmission. Il faut rappeler ici qu’au cours de sa carrière, il a dirigé les services des transmissions pendant la guerre du Sahara.
Au plan politique toujours, il a eu à jouer un rôle déterminant lors de la tentative de 3e mandat pour l’ancien président Aziz. La pétition de la légion des députés avorta nette et l’ancien président s’inclina au profit de Ould Ghazwani, son alter égo et ami de 40 ans. Au Brakna, cet homme de cheggar joue un rôle déterminant dans l’échiquier politique local. On l’a vu dans certains départements de la vallée pour voler au secours des candidats d’INSAF fortement menacés. Un de ses proches reconnaîtra que son choix a été très salvateur pour les candidats du parti.
Lors d’un mot qu’il a prononcé pour annoncer sa candidature à la présidence de l’Assemblée nationale, Ould Meguett a déclaré qu’il tendait la main à tous les élus pour travailler à faire avancer la Mauritanie, c’est ce qui importe pour lui.
Son challenger, le député de Tawassoul a mis l’accent sur l’importance de régler les problèmes de l’unité nationale que sont la question de l’esclavage, le passif humanitaire et toutes formes d’injustices dont souffrent les citoyens mauritaniens. Pour Ould Mbalaa, la présidence de l’Assemblée devrait revenir, pour une bonne image de notre démocratie, à l’opposition.
Signalons que pendant que les députés élisaient le président de l’Assemblée nationale, le collectif des veuves des victimes de 1989 réclamaient, à cor à cri, la traduction devant les tribunaux des auteurs des crimes commis contre les officiers, les sous-officiers et les hommes de troupes de la communauté négro-africaine. Ould Meguett est suspecté d’y avoir trempé, ce qu’il a nié en bloc lors de la campagne électorale de mai dernier. Il a mis au défi ses détracteurs d’apporter des preuves de son implication dans ces événements.
le calame
Mobilisation des députés de la Majorité en perspective de l’élection de Ould Meguett à la présidence du Parlement
L’Eveil Hebdo – Les députés de la majorité ont été informés de la candidature de l’ancien chef d’Etat-major général des armées, le général de division retraité Mohamed Ould Meguett, au siège de président du Parlement.
L’Assemblée nationale postélectorale tiendra sa première session le lundi prochain 19 juin courant. L’élection du président du parlement aura lieu le même jour.
Les députés de la majorité ont convié, en prélude de cette investiture, une invitation à un dîner qui se tiendra la veille dans la soirée.
C’est au cours de cette rencontre que la candidature de Ould Meguett, sera officiellement annoncée.
Le général de division retraité avait été investi à la tête de la liste nationale du parti Insaf lors des élections du 13 mai dernier, rappelle-t-on.
L’ex haut gradé avait intégré l’armée en 1976 en sa qualité de lieutenant.
C’est en 2021 qu’il ira à la retraite après avoir atteint le grade le plus élevé au sein de la grande muette.
Meguet a commandé pendant sa carrière militaire plusieurs régions militaires dans le nord et le sud du pays et occupé de hautes fonctions dans le commandement de l’Etat-major général des armées.
Les postes les plus importants occupés par Ould Meguett ont porté sur ceux d’inspecteur général des forces armées, de directeur général de la sureté national (DGSN= et de Chef d’Etat-major général des armées.
cridem
IMS plaide pour des assises de l’opposition au « système »
Le président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie, Mouvement pour la Rénovation (AJDM/MR), M. Ibrahima Moctar Sarr a lancé un appel pressant, ce jeudi après-midi (2 mai), au cours d’un point de presse, au siège de son parti, à l’ensemble des forces politiques opposées au système qui gouverne le pays depuis son indépendance à tenir des assises nationales pour harmoniser leur stratégie. En effet, précise IMS, « je ne m’adresse pas au pouvoir qui ne veut pas nous écouter et satisfaire nos revendications, mais aux forces opposées au système, qu’elles soient noires ou blanches, de l’opposition ou de l’intérieur de la majorité, je sais qu’il y’en partout. »
Poursuivant son propos, l’ancien bagnard d’Oualata et député nouvellement élu, affirme que les tenants du système continueront toujours à s’accrocher et même à se débarrasser de tout celui qui tente de le réformer, comme feu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, pour préserver leurs privilèges au détriment du reste de la population du pays, mais que celui-ci a atteint le point de non retour : il accepte de se réformer ou il s’écroule de lui-même. Et dans cette perspective, le président de l’AJD/MR invite les acteurs politiques, soucieux de préserver la Mauritanie à se mobiliser à travers des assises nationales, afin de préparer une alternance crédible et paisible, dans le cas échéant, redoute-t-il, d’autres forces extrémistes pourraient s’emparer du pays ou celui-ci tomber, qu’à Dieu ne plaise, dans le chaos. « Nous devons parer à cette éventualité pendant qu’il est temps », dit-il. Les assises nationales auxquelles appellent les leaders de l’AJD et des FPC doivent permettre, au terme d’un débat, sans tabou, de mettre en place une charte nationale, en somme, une alternative au système qui régente le pays depuis des lustres.
IMS rappelle, par la même occasion que « les tenants du système avaient sabordé le processus de dialogue entamé en été dernier pour éviter justement de débattre des questions que Samba Thiam et moi avions proposées, il n’est pas dans leur intérêt que le système s’ouvre, que ceux qui en sont exclus trouvent leur place au soleil », indique-t-il.
Ce point de presse s’est tenu, au lendemain de mort du jeune Oumar Hamady Diop au commissariat de Sebkha 1 et les manifestations qui s’en sont suivies. Le président de l’AJD/MR, après avoir réitéré sa compassion et ses condoléances à la famille du défunt, à condamné les violences des forces de l’ordre et salué la résistance des jeunes face à la répression dont elles sont victimes. Pour IMS, les jeunes noirs ont exprimé leur ras-bol face aux injustices et à la discrimination ; les jeunes sont poursuivis et pourchassés jusque dans les maisons au Sebkha, déplore-t-il.
Réagissant à la sortie du porte-parole du gouvernement dans laquelle il affirme que les manifestants sont tous des étrangers, Sarr dit ne pas être surpris car à chaque fois des noirs manifestent, le système trouve toujours une main étrangère ; ce fut le cas, rappelle-t-il en 1989 -1990, le gouvernement avait déporté des milliers de négro-mauritaniens au Sénégal et au Mali parce qu’ils les considérait étrangers au pays, avant de reconnaître, ensuite leur mauritanité et décider de les rapatrier sous Sidi Ould Cheikh Abdallahi. En effet, après le tour des commissariats, les militants de l’AJD se sont entendus dire, que tous les jeunes mauritaniens arrêtés ont été libérés, il ne reste que des étrangers.
le calame