Daily Archives: 21/06/2023
Au Sénégal, Khalifa Sall et Karim Wade se rapprochent de l’élection présidentielle de 2024
La commission politique du dialogue national entre le pouvoir et l’opposition s’est dite favorable à des modifications du code électoral qui lèveraient l’inéligibilité des deux hommes.
Le Monde – C’était le point le plus attendu du dialogue national qui s’est ouvert le 31 mai à Dakar entre le pouvoir et certains partis d’opposition. Les principaux rivaux du président Macky Sall recouvriront-ils les droits civiques dont ils ont été déchus suite à des condamnations ? Et pourront-ils se présenter à l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal ?
La commission politique a répondu par l’affirmative, se disant favorable à une modification des articles L28 et L29 du code électoral, ce qui permettrait une réhabilitation des droits civiques et politiques des personnes qui ont bénéficié d’une grâce présidentielle et qui ont purgé leur peine.
« L’article L29 rendait inéligible de façon permanente quiconque avait été condamné à une peine supérieure à cinq ans de prison. Nous sommes tombés d’accord sur le fait que cela n’était pas conforme aux standards internationaux », explique Déthié Faye, un des politiques qui prend part au dialogue et qui se dit n’appartenant ni à la majorité ni à l’opposition. La commission souhaite que l’inéligibilité soit levée une fois la peine effectuée, sauf dans les cas de trafics de stupéfiants, de crimes ou de détournements de deniers publics, pour lesquels la période s’étendrait cinq ans après l’expiration de la condamnation.
« Karim Wade et Khalifa Sall pourront donc participer à l’élection, car ils ont bénéficié d’une grâce et ont épuisé leur peine », conclut Déthié Faye. Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, avait été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite, avant d’être gracié et de s’exiler au Qatar. Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, avait quant à lui été écarté de l’élection présidentielle de février 2019, ayant été condamné à cinq ans de prison ferme pour détournements de fonds publics, avant d’être gracié en septembre de la même année.
Mohamed Meguett élu président de l’Assemblée nationale
Mohamed Meguett a été élu ce 19 juin 23, président de l’Assemblée Nationale mauritanienne. Il avait face à lui un député de Tawassoul, Ould Mbaala. Ce dernier, comme on le sait n’avait aucune chance de troubler la fête. L’INSAF et ses satellites de la majorité présidentielle disposaient d’une majorité mécanique. Cette élection n’est une surprise pour personne. En effet, depuis que cet ancien chef d’état-major des armées à la retraite a été désigné tête de liste nationale mixte du parti INSAF, la voie lui avait été balisée pour le perchoir, cette confortable place que les militaires ne veulent visiblement plus lâcher.
Ould Meguett remplace Cheikh Ould Baya, lui aussi ancien de l’armée. Une belle reconversion pour cet officier qui, depuis son bureau à la direction de la sureté pendant des années, avait pris le goût de la politique. Des notables et cadres de la République y défilaient pour des promotions ou/et pour d’autres services. Il était un bon canal, ou disons, une bonne courroie de transmission. Il faut rappeler ici qu’au cours de sa carrière, il a dirigé les services des transmissions pendant la guerre du Sahara.
Au plan politique toujours, il a eu à jouer un rôle déterminant lors de la tentative de 3e mandat pour l’ancien président Aziz. La pétition de la légion des députés avorta nette et l’ancien président s’inclina au profit de Ould Ghazwani, son alter égo et ami de 40 ans. Au Brakna, cet homme de cheggar joue un rôle déterminant dans l’échiquier politique local. On l’a vu dans certains départements de la vallée pour voler au secours des candidats d’INSAF fortement menacés. Un de ses proches reconnaîtra que son choix a été très salvateur pour les candidats du parti.
Lors d’un mot qu’il a prononcé pour annoncer sa candidature à la présidence de l’Assemblée nationale, Ould Meguett a déclaré qu’il tendait la main à tous les élus pour travailler à faire avancer la Mauritanie, c’est ce qui importe pour lui.
Son challenger, le député de Tawassoul a mis l’accent sur l’importance de régler les problèmes de l’unité nationale que sont la question de l’esclavage, le passif humanitaire et toutes formes d’injustices dont souffrent les citoyens mauritaniens. Pour Ould Mbalaa, la présidence de l’Assemblée devrait revenir, pour une bonne image de notre démocratie, à l’opposition.
Signalons que pendant que les députés élisaient le président de l’Assemblée nationale, le collectif des veuves des victimes de 1989 réclamaient, à cor à cri, la traduction devant les tribunaux des auteurs des crimes commis contre les officiers, les sous-officiers et les hommes de troupes de la communauté négro-africaine. Ould Meguett est suspecté d’y avoir trempé, ce qu’il a nié en bloc lors de la campagne électorale de mai dernier. Il a mis au défi ses détracteurs d’apporter des preuves de son implication dans ces événements.
le calame