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Mauritanie: Samba Thiam pour une commission “Vérité-Réconciliation”
Le360 – Samba Thiam, leader des Forces progressistes pour le changement (FPC) (ex Forces de libération africaines de Mauritanie -FLAM), plaide en faveur de la création d’une commission “Vérité-Réconciliation” pour exorciser les démons du passif humanitaire.
Relancé le 28 novembre dernier, après l’arrestation des membres des familles des militaires pendus en 1990, le règlement de l’épineuse question du passif humanitaire des années de braise accapare de nouveau le débat.
Après la sortie du ministre de la Défense, Diallo Mamadou Bathia, certainement téléguidée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, de plus en plus de Mauritaniens semblent comprendre la nécessité de régler une fois pour toutes cette question qui empoisonne les relations communautaires en Mauritanie.
Le ministre aurait été chargé par le président de trouver un règlement définitif à cette question, selon plusieurs sources dignes de foi à Nouakchott. Ce qui explique le titre du document que le leader des FPC, Samba Thiam, a diffusé mardi: «Et si le président Mohamed Ould Abdel Aziz était en train de poser de petits pas vers l’unité et la réconciliation nationale». Il y propose «une Commission Vérité-Réconciliation» pour régler la question, à l’instar de l’Afrique du Sud ou du Maroc.
Cette institution serait «une structure civile, indépendante dotée de pouvoirs autonomes réels, qui aurait pour mission d’établir une liste exhaustive des violations de droits humains commises entre 1986 et 1991, enquêter en profondeur, entendre les victimes, interroger les présumés auteurs et accorder peut-être au besoin, à l’issue des investigations, en fonction des cas, une amnistie pour ceux qui se repentiraient, mais appliquer la justice pénale dans les cas contraires».
Selon Thiam, le passif humanitaire engloberait les cas de tous ceux qui ont fait l’objet de poursuites et de condamnations depuis la publication «du manifeste du négro africain opprimé» et les officiers noirs auteurs du complot de 1987.
Le passif humanitaire concerne également les déportations et diverses autres exactions commises à partir de 1989, les militaires victimes d’exécutions extrajudiciaires de septembre 1990 à février 1991, parmi lesquels les 28 pendus de la nuit du 27 au 28 novembre 1990 dans la garnison d’Inal.
Sauf que pour le moment, le gouvernement semble privilégier la solution de l’indemnisation des victimes. Pour Samba Thiam, il faut aller plus loin en tenant compte du fait que «le passif humanitaire est la conséquence de politiques désastreuses et funestes, à caractère ethnique, chauvin et raciste».
Il accuse les différents régimes qui se sont succédés d’avoir occulté la dimension de la double appartenance de la Mauritanie à l’Afrique de l’Ouest et à l’espace arabe, au profit «d’une arabité exclusive» et prône la révision de cette orientation pour restaurer l’unité et la cohésion nationale.
Ces crimes, susceptibles de tomber sous le coup de la loi pénale internationale, ont été perpétrés sous le règne du président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya. Les victimes militaires ont été en partie indemnisées au début de l’ère Mohamed Ould Abdel Aziz.
Toutefois, cette opération d’indemnisation a touché toutes les composantes de l’armée. D’où cette remarque d’un militant des droits humains déplorant le fait que «de graves crimes commis contre des officiers et des soldats négros africains aient été dilués dans les problèmes généraux de la gestion de la carrière des militaires».
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya
Conférence de presse des FPC «La célébration du 28 novembre à Kaédi est une manipulation et une provocation du pouvoir vis-à-vis des populations négro-africaines qui n’ont pas fini de sécher leurs larmes», dixit Samba Thiam, président des FPC.
Le président des forces patriotiques du changement (FPC), M.Samba Thiam a tenu, ce jeudi, à midi, une conférence de presse au siège de son parti, situé près de l’hôtel Ikarama, à Sebkha.
A cette occasion, le président des FPC a abordé plusieurs questions de l’heure. La célébration des festivités de l’indépendance, le 28 novembre à Kaédi, le projet de régionalisation en gestation du pouvoir, l’emprisonnement des parents d’élèves à Sélibabi, l’affaire Ould Mkhaïtir et la participation des FPC au G8.
28 novembre à Kaédi : « Une manipulation et une provocation »
Abordant le premier point, le président des FPC n’est pas passé par quatre chemins. Pour lui, organiser les festivités de l’indépendance à Kaédi est non seulement une manipulation grotesque, mais en même temps, une provocation des populations de la vallée.
Pour Samba Thiam, les populations de la vallée ont d’autres priorités, d’autres préoccupations que de festoyer. Elles souffrent de plusieurs maux dont notamment l’enrôlement. Il n’est un secret pour personne que nombres de négro-mauritaniens peinent à s’enrôler et si ça continue, certains deviendront des apatrides puisque, selon les informations, l’enrôlement des adultes prendra fin en décembre 2018.
Une provocation parce que le 28 novembre n’est plus une fête nationale pour réjouir, mais un deuil pour les négro-africains qui ont perdu les leurs, le 28 novembre à Inal, ou à l’occasion des évènements douloureux des années 86 -90..
Et le président des FPC de prévenir : tant que le « génocide » perpétré par le régime d’Ould Taya n’est pas réglé, il est inopportun de se réjouir. Tant que le dossier du passif humanitaire n’est pas apuré, estime Samba Thiam, « certains mauritaniens célébreront cette fête dans la joie, d’autres dans le deuil. »
Et pour régler ce dossier définitivement, il n’y a pas d’autres voies que d’accepter les 4 devoirs : devoir de vérité, devoir de réparation, devoir de justice et devoir de mémoire, avec au bout une réconciliation nationale.
Il n’y a pas de stabilité sans réconciliation et il n’y a pas de réconciliation sans justice, pense M. Thiam. Quelques pécules ne suffisent pas pour évacuer ce drame humain que le pays a connu. On doit savoir qui a fait quoi, qui a donné les ordres pour que jamais plus ça en Mauritanie, tonne Samba Thiam.
Libye : un débat de fond s’impose entre l’Afrique Noire et le monde arabo-musulman sur le racisme
Abordant ce qui se passe en Libye, avec des images de ventes aux enchères des migrants noirs, Thiam parle d’ignominie et de barbarie abjecte, inacceptables au 21 siècle que tous les démocrates du monde doivent condamner et dénoncer. L’Afrique Noire se sent touchée voire agressée dans sa dignité.
Pour Samba Thiam, ce qui vient de se passer dépasse le cadre Libyen, il touche le traitement subi par plus de 80 millions de noirs au Maghreb, en particulier, et dans le monde arabo-musulman, en général.
Il sévit un racisme en Algérie, dit Kamel Daoud. C’est la raison pour laquelle, le président des FPC estime qu’un débat de fond s’impose entre l’Afrique Noire et le Maghreb, entre l’Afrique Noire et le monde arabo-musulman en général , un débat qui abordera la responsabilité historique de ces derniers dans la traite transsaharienne de dizaines de millions d’africains noirs que l’on pourrait qualifier, pense M. Thiam de «Naqba » africaine.
Le président des FPC dénonce le fait que des intellectuels africains se plaisent à critiquer et à stigmatiser l’Occident qui a fait son mea culpa en la matière, mais épargnent bizarrement les intellectuels du monde arabo-musulman, comme par «solidarité religieuse ». Pourtant, s’étonne Samba Thiam, la traite transsaharienne fut plus, sinon aussi désastreuse que celle transatlantique par sa cruauté (castration entraînant plus de 80% de perte), et par son ampleur (plus de 20 millions de morts) et par sa durée, 14 siècles.
Projet de régionalisation : « Nous attendons de savoir le contenu de ce projet en gestation »
Sur le projet de régionalisation dont parlent les médias ou de ce qui fuite du comité de suivi du dialogue, si ces rumeurs se confirmaient, Samba fait observer qu’il s’inspire de la proposition de son parti, une décentralisation poussée, mais déplore le fait que certaines dimensions essentielles de l’objectif général du projet sont dévoyées, qu’il arrache le Guidimakha de son ancrage géographique et économique pour le rattacher à l’Assaba.
En effet, rappelle le président des FPC, la régionalisation préconisée par son parti a pour but principal de résoudre, à défaut d’atténuer les tensions tribales et ethniques récurrentes dans notre pays, en s’adossant sur les aires naturelles, homogènes des composantes culturelles nationales.
Si pour les régions de l’Est (élevage) et du nord (mines), ce critère semble avoir été respecté, il reste que pour la vallée du fleuve (agriculture), on lui a une fois de plus, dénié sa spécificité et son identité historique…Le Guidimakha, le Fuuta, le Waalo, doivent constituer une région, à part entière, homogène à plusieurs égards.
Il faut, exige le patron des FPC corriger le projet en gestation, et renoncer, pour de bon, à cette volonté inavouée et obstinée de « domination et d’assimilation », car le vivre ensemble requiert le respect des différences ou des identités respectives.
Sélibaby: « Le gouvernement ne compatit pas au malheur des citoyens »
Relativement aux événements de Sélibaby, qui ont vu l’arrestation et l’emprisonnement des parents d’élèves pour avoir réclamé les enseignants pour leurs enfants, le président des FPC, tout en réjouissant du début de leur libération, croit fermement que le pouvoir ne compatit pas aux problèmes des populations, sinon comment emprisonner des parents d’élèves désemparés face à leurs enfants privés d’enseignants, privés donc d’éducation qui est un droit reconnu par la constitution ? Samba Thiam condamne l’attitude des autorités administratives locales et déclare la solidarité de son parti aux victimes.
Affaire M’Khaitir : « ambigüité des relations entre le président Aziz et les islamistes radicaux »
A propos de l’Affaire M’Khaitir et des manifestations qui ont suivi sa libération, le président Thiam l’explique par les agitations qu’Ould Abdel Aziz entretient avec les islamistes radicaux.
Tant que ça l’arrange, il laisse faire, et si ça le dérange ou le met-en mal avec l’opinion internationale, il sévit, remarque le président des FPC.
Et de rappeler, que le président Aziz avait reçu les islamistes venus réclamer la tête du blogueur accusé de « blasphème » devant les grilles de la présidence, promettant une sanction contre le blogueur, avant de refuser leurbmanifestation, le vendredi qui a suivi le verdict, ensuite de l’autoriser, une semaine plus tard et enfin décider de durcir le code pénal, en son article 306 pour les calmer.
Samba Thiam dénonce cette « ambigüité » du gouvernement qui cherche constamment à mystifier l’opinion international. Au FPC, nous refusons l’instrumentalisation de l’islam pour appeler à la mort, martèle Samba Thiam qui prône l’islam pacifique et tolérant que le monde musulman a connu par le passé.
Comparant ce qui se passe aujourd’hui chez nous et en Arabie Saoudite, référence en matière d’Islam et d’orthodoxie, le président Samba Thiam salue l’attitude du nouveau prince héritier qui prêche la lutte contre la corruption et qui adapte son pays à l’évolution du monde moderne, en incitant à la réécriture du dogme, en autorisant les femmes à conduire. Pendant ce temps là, la Mauritanie se radicalise et les islamistes radicaux appellent au meurtre.
Enfin évoquant la place des FPC au sein du G8, Samba Thiam reconnaît qu’il n’y a pas de nuages et que son parti joue sa partition se réjouissant au passage que l’opposition a gagné son pari en faisant échec au référendum du 5 aout dernier. Nous travaillons au sein du G8 pour une rupture d’avec les pratiques actuelles, pour la refondation de la Mauritanie, une Mauritanie juste et égalitaire pour l’ensemble de ses fils.
Le calame
Interview accordée par le Président des FPC au journal Mauritanies1( n30 oct au 30 Nov)
Question : Le système raciste instauré par Taya a crée la division et la haine au sein des populations mauritaniennes. Vous êtes l’une des victimes de cette injustice qui, d’ailleurs vous a poussé de quitter le pays à un certain moment de votre vie. Pouvez-vous revenir d’abord sur l’historique de votre itinéraire politique et ensuite sur votre vie en exil.
Samba Thiam. : D’abord sachez que le Système a été antérieur à ould Taya qui l’a porté, il faut le dire, à son paroxysme ; le Pouvoir actuel est entrain de le perpétuer méthodiquement et avec application. Ensuite il n’y a pas de ‘’haine’’ entre les populations’’ , comme vous semblez le dire , mais une forte méfiance qui frôle la rupture …Les composantes nationales vivent ensemble sur le même espace mais sans plus communiquer entre elles , par la faute de politiques nocives, dangereuses qui les ont divisées .
Je me dois encore de rectifier pour dire que j’ai quitté le pays non pas parce qu’il y avait de l’injustice, certes, mais plutôt essentiellement parce que je ne pouvais m’exprimer sans retourner en prison… . En décembre 1990 il fallait se taire et subir ou refuser de se taire et alors aller en prison…La seule voie qui s’offrait à celui qui refusait de subir en silence était l’exil. Voilà pour ce qui concerne mon exil. Pour mon itinéraire politique ou ce qui m’y a conduit, c’est principalement l’injustice. Je suis un homme qui hait et déteste au plus haut point l’injustice ! Quand je l’ai vue grandir à partir des étapes de ma vie d’écolier , d’élève, de ma carrière d’Enseignant et tout au tour de moi dans l’Administration , j’ai décidé de m’engager en politique pour lutter contre ce Système à caractère raciste, injuste et pernicieux qui s’installait, et que poursuivent inlassablement ceux qui nous gouvernent actuellement .Face à un Système plus vivant que jamais , on ne saurait songer à baisser la garde ….
Question : Après tant d’années de militantisme à l’extérieur du pays sur la cause negro-mauritanienne aujourd’hui, quel est le sens de votre retour en Mauritanie?
Samba Thiam : Mon militantisme n’est pas dicté par « la cause negro-mauritanienne » comme vous le posez, mais par la nécessité de se dresser contre les tares et les avatars du pays pour que la Mauritanie soit ! C’est un militantisme nourrie par une certaine Idée d’une Mauritanie , viable , conviviale, prospère , qui se projette dans le concert des Nations modernes , une Mauritanie d’où seraient bannis l’esclavage , le racisme , l’exclusion, les discriminations , l’inégalité devant le savoir entre nos enfants , -inégalité consacrée à la base devant l’acquisition du Savoir dans notre Ecole- ..
Quel sens donner au retour de la direction des FPC , à notre retour en somme , sinon qu’il s’inscrit dans l’ordre normal et naturel des choses ! Nous avons été contraints et forcés à l’exil …Nous y sommes restés trop longtemps par la force des choses, mais sans jamais songer y demeurer pour toujours … ‘’ ‘’On est bien que chez soi’’ dit l’adage populaire ! Enfin, nous avons un message à passer qui risquait de rester inaudible de l’extérieur .Depuis que nous sommes là sa réception est décuplée, indéniablement.
Question . Quelle lecture faites-vous sur le comportement des partis de l’opposition face au parti au pouvoir sur la gestion des questions d’intérêt national ? Peut-on dire que l’opposition n’a aucune influence ?
–Samba Thiam : Je vous repose la question : que pensez vous que soit , à vos yeux , l’attitude des partis d’opposition devant la gestion des questions d’intérêt national ?
Tous , tous les éléments crédibles de l’Opposition s’accordent à reconnaitre la gestion chaotique et désastreuse de ces questions vitales ,en ce moment, par le régime …Ne perdez pas de vue toutefois que Nous de l’Opposition ne sommes pas aux commandes , mais bien le Général …Ce que nous pouvons faire c’est de tirer la sonnette d’alarme , mais non le forcer à comprendre…
Question : Pensez-vous comme beaucoup de Mauritaniens que le cumul d’injustices sociales et économiques risquerait d’entrainer un jour dans notre pays, une révolte sociale incontrôlable et peut être catastrophique ?
Samba Thiam : Je n’ai aucun doute là-dessus ! les injustes sont d’ordre racial, ethnique , social et économique . Cette oppression qui dure, qui dure, finira par une explosion, sociale ou ethnique si on n’y remédie pas. On peut opprimer une fraction du peuple tout le temps, on peut opprimer tout le peuple une fraction du temps, mais on ne peut opprimer tout le peuple tout le temps disait un célèbre penseur … Les rancœurs et les frustrations accumulées pendant toutes ces années finiront, inévitablement, par imploser. Mais hélas, le régime, toujours dans une posture de fuite en avant, ne semble pas en prendre conscience.
Question -. Le gouvernement vient de modifier quelques symboles nationaux via un referendum populaire. Peut-on dire que cette initiative n’est pas noble ou destructrice?
Samba Thiam : L l’initiative fut inopportune et l’opération une vaste supercherie …
Pour la procédure choisie ,pour l’élaboration de l’hymne, on n’a pas dérogé à la pratique habituelle en chargeant une commission monoéthnique et monolingue de sa conception ….L’attachement à la diversité culturelle et ethnique et à l’unité nationale est toujours scandé à longueur de temps par ces hommes au pouvoir , mais sans application pratique ; Tout cela sonne comme un slogan creux … Ces symboles –Hymne et Drapeau- vont diviser le peuple dans ses composantes , comme le 28 novembre maintenant nous divise.
QUESTION : Très souvent vous parlez de l’autonomie du Sud dans votre discours politique. Cette idée est-elle celle de conseil régional que l’Etat est entrain d’instaurer.
Samba Thiam : IL est quand même navrant de constater que soit vous nous lisez de travers, soit , vous vous attelez, consciemment, à véhiculer des contre-vérités sur notre compte . Dans aucune de nos productions, pourtant à votre disposition, – Interviews, articles ou déclarations qui existent à foison , vous ne lirez ‘’ autonomie du Sud ‘’ ; nulle part dans notre littérature ! Malgré tout, une fraction de la presse à laquelle vous vous confondez , persiste à user de cette formule, à nous faire dire ce que l’on n’a pas dit …
Que faut –il en penser ? Que vous induisez en erreur, volontairement , l’opinion publique nationale en falsifiant délibérément nos propos , notre projet et partant notre image … Or il m’a toujours semblé que même dans la plus vive opposition à un parti ou à un courant de pensée , la presse se devait de garder une certaine dose d’objectivité …
Encore une fois- il faut de nouveau le rappeler ici- , nous proposons un projet d’Autonomie à l’échelle nationale. Un projet fondé sur des critères objectifs , rationnels de redécoupage du pays en quatre Zones , sur des bases de vocation économique naturelle ,où les populations locales , dotées de larges compétences, gèreraient elles –mêmes leurs terroirs . Ce sera, disons-nous, quatre régions à vocation pastorale, agricole , minière et sylvo-pastorale …
J’ai déjà expliqué par ailleurs l’intérêt de cette approche en terme d’émulation au développement , en terme de moyen de résolution essentielle de deux types de tensions majeures , en particulier : la tension tribale et la tension ethnique récurrentes.
Question : On se dirige vers des séries d’élections entre 2018 et 2019. Où en est-on de la reconnaissance de votre parti politique ?
Samba Thiam : la reconnaissance des FPC est bloquée par la volonté du Prince …Nous sommes victimes d’un blocage politique, car nous avons respecté, rigoureusement, toutes les conditions prescrites par la loi .
M. Samba Thiam, président des FPC : ‘’Le gouvernement trahira de nouveau s’il choisit la voie parlementaire’’
Le Calame : Le gouvernent est décidé a faire adopter les amendements constitutionnels par le Congrès parlementaire. Qu’en pense les FPC ?
-Samba Thiam : Il est bon de rappeler que sur cette question le groupe de l’opposition dialoguiste était divisé ; la tendance majoritaire avait choisi la voie référendaire pour la consultation. Les FPC appartenaient à ce camp du référendum. Elles s’en tiennent encore à cette position, car la consultation par cette voie serait, nous semble-t-il, plus juste, plus crédible, et plus conforme au souhait des participants au dialogue.
– La question de cohabitation ne fait pas partie des recommandations choisies pour la constitution. Qu’en est –il ? Vous vous êtes donc battus pour rien ?
-Disons plutôt, pour être plus juste, un élément de la question de la cohabitation … Il s’agissait en l’occurrence de la question de l’officialisation des langues nationales. Oui, le gouvernement a délibérément choisi d’éliminer ce point des conclusions du dialogue national qui, pourtant, a fait objet d’un large consensus. Il faut le déplorer.
Que peut-on en penser?
Dire, non pas que nous avons perdu notre temps, comme vous semblez le poser, mais plutôt que le gouvernement a dévoyé les résolutions finales retenues et trahirait, pour la seconde fois, s’il choisissait la voie parlementaire. Mais, encore une fois, notre présence au dialogue n’a pas été inutile à bien des égards, loin s’en faut ! Notre but était davantage d’interpeller les congressistes, forcer un débat sur les questions vitales, souvent éludées, sans nous faire trop d’illusions sur ce qui en sortirait… Sur ce plan là nous pensons que notre objectif a été atteint.
-Où en êtes vous avec votre plainte contre le ministère de l’intérieur ?
– Le dossier reste toujours pendant. Les contacts entre la cour suprême et nous se poursuivent. L’affaire progresse, pas aussi vite que nous aurions souhaité, il est vrai, mais elle progresse. Nous sommes persuadés que si le droit était dit, le ministère de l’intérieur perdrait la partie, car il a tort sur toute la ligne. Il resterait alors l’application d’une décision de justice… Ce serait, à nouveau, un autre bras de fer à engager, puisque nous avons affaire à des ’’ chefs’’ qui se considèrent comme étant le droit et la loi même ! Avec une telle mentalité mise en pratique, l’érection d’un Etat de droit n’est pas pour demain ! Nous nous forçons, malgré tout, à l’optimisme …
– Que pensez-vous de nos rapports avec nos voisins ?
– Que ressentez –vous, vouliez-vous dire? J’en suis affligé, comme bon nombre de mauritaniens équilibrés …
Que faut-il en penser ? Ceci : Ceux-là qui nous gouvernent offrent, par leur diplomatie godiche, pleine de maladresses, une piètre image du pays ! Une diplomatie ambivalente pour ne pas dire incohérente, sûrement suffisante et pleine de maladresses, qui se veut participative aux missions de maintien de la paix (Centrafrique, Côte d’Ivoire) mais entretient un climat de suspicion et de tension avec ses voisins immédiats ! Avec le Mali, il y a un déficit de confiance –à juste raison ; déficit de confiance également avec le Maroc, tension larvée permanente avec le Sénégal, sciemment entretenue, problème de leadership avec l’Algérie dans une relation du ‘’ je t’aime moi non plus’’…
De cette diplomatie tâtonnante , suffisante et parfois provocatrice, doublée d’une politique intérieure ouvertement ethniciste et clanique , l’image du pays ne peut en sortir que lacérée et ternie, forcément !
Propos recueillis par DL
le calame
Quelques esquisses de réponse…. du Président Samba Thiam des FPC
Lorsque j’ai parcouru l’article de ‘’ Cheikh M Ndiaye” hier (18 décembre 2016) dans le site cridem , j’ai souri en fin de lecture du texte …
J’avais hésité quelque peu avant d’y répondre , parce qu’il n’était pas si méchant que ça ! Puis je me suis ravisé en pensant aux opinions très naïves qui pourraient gober ce fatras d’accusations aussi fantaisistes que ridicules et l’amalgame par endroits…
« Cheikh M Ndiaye » comme auteur de cet article , ‘’Ch Ndiaye ‘’ comme chercheur, je n’y crois pas , et je ne serai pas le seul, pour ceux qui savent lire entre les lignes…
Un ‘’ Ch Ndiaye ‘’ si caustique, peiné et préoccupé à ce point par le problème communautaire, mais qui reste silencieux et inconnu du sérail politique des opposants 20 ans durant ? come on !
Un activiste arabo-berbère, pour s’attaquer à trop de monde à la fois , choisit ce pseudo-nyme pour se dissimuler et se mettre à l’abri des risques encourus de représailles éventuelles oui ! Voilà ce que je crois …
Mr ‘’ Cheikh Ndiaye’’ ? ça n’existe pas , c’est une fiction…
Ce qui existe donc , c’est ce compatriote ould Beibi qui se fait passer pour Ch ndiaye , en présentant son scenario en ‘’guerre intra-negro -africains ‘’ : Un Mr Ndiaye qui s’attaque à Mr Thiam ,(bouc émissaire ) et au passage s’en prend au « système beydane’’ ,s’attaque au passé esclavagiste de chefs maures, voire de toute la société maure en général ,ça fait crédible…
Mais revenons aux accusations fantaisistes ; selon Ould Beibi s/c mr Ndiaye , Mr thiam se serait renié, et garderait le silence face à la politique d’exclusion en cours ; qu’il participerait , à travers ce dialogue ,à la falsification des symboles nationaux, et à la falsification de l’histoire du pays , et prônerait aussi la sécession…
Si je reconnais à ce compatriote beaucoup de courage –même si cette fois il semble en manquer, je ne peux me retenir de lui reprocher cette légèreté dans l’amalgame et l’accusation facile , gratuite et fantaisiste !
D’abord mes positions sur le changement des symboles que je soutiens , fermement , pour des raisons objectives toutes autres que celles du Pouvoir ,ont été exprimées au cours des débats publics au palais des congrès et relatées dans ma page facebook en septembre 2016…(cf page a consulter )
Prétendre, que je garde le silence sur la politique d’exclusion ou que je me serai renié, c’est quand même forcer un peu la dose, pour qui me connait … par ailleurs, continuer de soutenir-insidieusement- que les Fpc prônent la sécession c’est faire preuve de mauvaise foi et pas tres honnête, car c’est une chose qu’il ne peut prouver a travers aucun texte ni discours . Que des jeunes courageux et déterminés se l’approprient un jour, au vu de l’évolution catastrophique de la cohabitation, ne me surprendrait guère , ce qui , du reste, ne déplairait pas à une certaine opinion aujourd’hui qui prend de plus en plus corps…Concernant la falsification de l’histoire de la Mauritanie ca fait longtemps que je la dénonce, bien avant aujourd’hui , à travers cette arabité …par décret . Enfin notre participation au dialogue relève de notre stratégie , propre, définie par nous seuls et qui ne saurait être dictée par personne d’autre !
Piégés dites-vous ? c’est mal connaitre nos objectifs nos attentes en nous rendant à ce dialogue ; un tribune offerte pour non seulement développer notre vision des choses , mais surtout forcer le débat sur les questions de fond avec la base des partis politiques présents , mais aussi prendre le régime à défaut…Nous n’y avons pas participé pour quémander un récépissé , ni espérer que le Pouvoir prendrait en charge nos idées et propositions, ce serait très naïf de notre part … Nous y avions été par devoir, parce que nous croyons au dialogue en soi , devoir que nous avons accompli , honnêtement… Un dialogue sur les questions de fond a toujours été notre credo , avec ou sans conférence nationale souveraine…Maintenant que le gouvernement, après, passe outre les résolutions retenues au cours de ces assises relève de sa seule responsabilité!
Nous n’avons donc pas changé .Nous n’avons pas, en tout cas, servi de cheval de Troie pour le 3e mandat…c’était le plus important , et cela vous le savez mr ould Beibi !
Maintenant qu’on nous laisse , à nous et nous seuls , encore une fois, déterminer notre marche et notre stratégie de lutte …
Merci…
Nkchott 19 décembre 2016
Samba Thiam Pr des FPC