Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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Un groupe d’acteurs politiques et syndicaux signe un appel pour « un sursaut national »

Un groupe de personnalités politiques et  du monde syndical à signé, ce jeudi 28 février, dans un hôtel nouoakchottois,un appel vibrant à un sursaut national. Et pour cause, le pays vit une situation particulièrement difficile pour ne pas chaotique,  ceci à tous les niveaux, affirment  Samory Ould Beye, secrétaire général de la CLTM, Amadou Tidjane Diop, président du Front républicain pour l’unité et la démocratie (FRUD), Kadiata Malick Diallo, Me Id M’Bareck, Mohamed Lemine Sidi Maouloud, Coumba Dada Kane, députés à l’Assemblée nationale et  Bala Touré, coordinateur du Sursaut Populaire Démocratique (SPD).

 Dans cette déclaration lue devant des militants et sympathisants, ces personnalités  ont  peint un tableau très noir du pays, marqué par le recul des libertés politique et d’opinion, le refus de reconnaître des partis politiques et d’autoriser des manifestations pacifiques,  la persistance de  la gabegie, du chômage, de la sous-traitance, de l’esclavage, une mauvaise volonté de régler le dossier dit passif humanitaire,  des problèmes de l’école, de la hausse effrénée des prix des denrées de première nécessité..

Face à cette situation,  et en l’absence de volonté politique réelle du pouvoir de régler, à travers un large consensus national,  les questions qui se posent aux mauritaniens,  ces personnalités lancent un appel pressent à l’ensemble des  patriotes, soucieux de l’avenir de leur pays  et de leur jeunesse,  à se joindre à  leur  initiative, pour se ressaisir tous ensemble  afin  d’éviter  des lendemains incertains à  la Mauritanie. Pour eux, le  dialogue en gestation n’est pas un remède, dans la mesure où il n’aboutira à aucune solution aux problèmes du pays, au contraire même, il servira de prétexte au pouvoir pour gagner du temps. ‘’C’est la raison pour laquelle nous allons entreprendre  des actions d’envergure’’, ont-ils averti ; ils entendent impulser une nouvelle dynamique à l’action politique, promettent-ils.

Signalons enfin  que l’initiative de ces personnalités intervient quelques jours après la tenue des premières réunions préparatoires du dialogue politique qui, dans cette phase laisse en marge certains acteurs politiques et la société civile. 

le calame

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M. Bâ Mamadou Bocar, ancien député, deuxième vice-président d’AJD/MR : ‘’Tous les thèmes qui seront retenus lors du dialogue sont urgents du fait que notre pays est enfoncé dans une crise profonde’’

Le Calame : Après mout attentes et hésitations, les acteurs politiques de l’opposition ont tenu leur première rencontre en vue de préparer les concertations politiques. Une décision intervenue après la désignation par Ghazwani d’OuldWaghf pour présider le comité préparatoire. Pensez-vous que le dialogue va enfin démarrer ?

-Bâ Mamadou Bocar : En effet il y a eu déjà des rencontres du comité préparatoire des concertations nationales ou du dialogue national.

Au stade où nous en sommes, il est difficile de dire si le dialogue va vraiment avoir lieu.

Par contre ce qui est sûr, c’est que la commission préparatoire est à pied d’œuvre pour permettre la tenue des assises.

J’espère que dans les tous prochains jours une fois que la commission préparatoire aura balisé le chemin, les concertations nationales pourront effectivement commencer.

Comme on dit, croisons les doigts.

-Parmi les thèmes retenus dans la feuille de route des acteurs politiques, le(s)quels vous semblent urgents à régler ? Avez-vous le sentiment que ces concertations seront différentes des dialogues d’Ould Abdel Aziz ? Que les acteurs politiques sont animés de bonne volonté pour trouver des solutions aux questions dites nationales surtout et de la gouvernance ?

La commission préparatoire ne s’est pas encore accordée sur les thèmes retenus. Pour ma part, je pense que tous les thèmes qui seront retenus sont urgents du fait que notre pays est enfoncé dans une crise profonde.

Néanmoins, je pense que pour hiérarchiser, on pourra dire que les plus urgents à discuter sont ceux relatifs à l’unité nationale et à la cohésion sociale.

La solution des problèmes liés à cet aspect de notre vie nous permettra de vivre une cohabitation plus harmonieuse.

En effet, seule une cohabitation harmonieuse permettra à notre pays d’affronter avec succès tous les défis de l’heure.

On ne peut présager de rien. Mais vous avez raison de vous interroger sur le devenir de ce dialogue car nous avons tellement dialogué pour rien jusqu’à présent.

Mais espérons que cette fois soit la bonne et que ces assises nous permettent de poser l’ensemble de nos problèmes et leur trouver des solutions les plus adéquates qui soient.

Pendant qu’on prépare ce dialogue, le gouvernement tente de trouver des solutions au passif humanitaire et à la question des langues nationales (officialisation du Pulaar, Soniké et Ouolof) alors que ces thèmes figurent dans la feuille de route du dialogue. Qu’en pensez-vous ?

Effectivement le gouvernement est en train de chercher parallèlement au dialogue des solutions à un certain de problèmes qui se posaient à notre pays depuis longtemps.

Nous sommes bien avertis de la situation et nous déplorons cette attitude.

A partir du moment où tous les acteurs politiques se sont entendus pour la tenue de ces assises en vue de préparer le dialogue, le président de la République et son gouvernement devaient s’abstenir de telles pratiques qui risquent de compromettre les chances de succès de cette entreprise.

-On vous a aperçu au sit-in de l’organisation pour l’officialisation des langues nationale (OLAN), le vendredi dernier. Cette organisation entendait protester contre le projet de loi d’orientation sur la réforme de l’éducation qui, à son avis, marginalise une fois de plus le Pulaar, le Soninke et le Ouolof. Partagez-vous leur inquiétude ? Les assises nationales de la réforme de l’éducation n’avaient-elles trouvé un consensus autour de cette question ?

-Avant toute chose, je salue la naissance de cette organisation (OLAN) qui entend prendre en charge un aspect très important de la vie d’une partie très importante de notre pays.

Bien sûr je partage leur inquiétude car de tout temps les tenants du pouvoir chez nous ont cherché à marginaliser et à exclure la communauté noire dans tous les aspects de la vie publique du pays.

Selon des experts des Nations Unies que l’on ne peut pas suspecter de parti pris, l’expérience mauritanienne dans le domaine des langues nationales est des mieux réussies au monde.

Si on veut tuer un peuple, il suffit de tuer sa langue.

Toutes les manœuvres du pouvoir aujourd’hui visent simplement à tuer les langues nationales pour tenter d’assimiler les négro-africains.

La revendication légitime des populations wolof, soninke et poular, c’est de réintroduire les langues nationales dans le système éducatif mais comme des langues d’enseignement.

C’est à dire que toutes les disciplines doivent être dispensées dans ces langues.

Autrement dit, ces langues doivent jouir des mêmes prérogatives que l’arabe.

C’est pourquoi l’une des premières mesures à prendre c’est tout simplement leur officialisation.

Tout le monde pensait que les assises sur la réforme de l’éducation avait trouvé un consensus acceptable pour les langues nationales poular, soninké et wolof.

Malheureusement on constate avec regret que le ministre fait fi de tout ça et veut passer en force pour imposer les vues des tenants de la marginalisation et de l’exclusion.

C’est pourquoi je félicite les membres de “OLAN” pour leur mobilisation et exhorte tous les mauritaniens épris de paix et de justice à toujours répondre nombreux lorsque cette organisation appellera à une quelconque manifestation.

– Quelle évaluation vous faites de la gouvernance du président Ghazwani, bientôt 3 ans  à la tête du pays ? Que vous a inspiré ses critiques acerbes de l’administration mauritanienne ? Pensez-vous que les mesures qu’il   a entreprises   depuis le dernier remaniement de son gouvernement sont de nature à changer les pratiques et comportements ?

-Sincèrement c’est regrettable car bientôt 3 ans que le président est à la tête du pays sans vraiment que rien ne change dans le quotidien des ménages.

Si ce n’est que le quotidien des populations s’est vraiment dégradé. La cherté de la vie fait que beaucoup de ménages n’assurent plus les 3 repas quotidiens.

Le gouvernement laisse les commerçants pratiquer des prix à leur guise et ce sont les populations qui en payent le prix fort.

Toutes les critiques du président de l’administration et du gouvernement sont avérées mais pour ma part je pense qu’il a vraiment tardé à s’en apercevoir.

En plus, de telles critiques aurait dû amener le Président à un remaniement beaucoup plus en profondeur pour espérer une certaine amélioration.

Mais je pense que le président a pris des demi-mesures dont le résultat ne peut être que désastreux

 Propos recueillis par Dalay Lam

le calame

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Haala tan (des mots, en pulaar) : «L’Administration au service du citoyen »?

Depuis que le président de la République a demandé à l’administration de se rapprocher au service des citoyens, on assiste à une espèce de fébrilité de nos administrateurs. Comme toujours, diront certains : le boss gronde et tout le monde s’affole…C’est le ministère de la Santé qui a ouvert le bal en mettant à la disposition des usagers, des numéros verts de téléphone. D’autres départements, projets et programmes de l’État ont réactivé leurs services d’accueil. Mais la plus grosse fébrilité est observée chez les ministres, walis et directeurs d’établissements publics. Arrivés à la faveur du dernier remaniement gouvernemental, les premiers ont multiplié visites de terrain, histoire, pour certains, de prendre contact avec les services de leur département ; et déclarations à tout-va, alors qu’ils viennent à peine de prendre les commandes. Sans donc prendre même le temps de s’imprégner des structures qu’on vient de leur confier ni de découvrir leurs nouveaux proches collaborateurs. On sent même comme de l’empressement à prouver, chacun, au guide éclairé qu’il est « l’ami recherché », comme  dit si bien Mamane, le chroniqueur de RFI. Et tous de convoquer les discours de Ouadane et de l’ENAJM, élevés au rang d’actes fondateurs de la République.

Voici le citoyen lambda, lui qui trime pour survivre, désormais placé au cœur de l’action gouvernementale. Proclamation de foi : « Le rapprochement du service public du citoyen constituera désormais la priorité absolue du Gouvernement. En conséquence, l’administration sera professionnalisée et ses actes orientés vers les démarches qui garantissent l’égalité d’accès aux services, respectent les principes de transparence et de bonne gouvernance restaurant les valeurs du travail et le respect du mérite et du Droit ». Les membres du nouveau gouvernement n’ont pas dérogé à la règle :les voilà tous à rivaliser en « voyez et entendez-moi ». Une vraie foire d’exhibitions.

Chapelets de déclarations

Devant les députés, le Premier ministre a parlé d’un « État fort et moderne au service des citoyens ». Avant de rappeler les axes fondateurs du programme du président de la République : « Un capital humain revalorisé, une société fière de sa diversité et réconciliée avec elle-même », martèle Ould Bilal. Évoquant Nouakchott, il souligne l’engagement de moderniser la capitale de notre pays et de faire jouir les citoyens des bienfaits d’une ville propre, attrayante, leur offrant des opportunités pour s’adonner à des activités de lucre, détente et loisirs.

Emboitant le pas au chef du gouvernement, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed ould Mohamed Lemine, avise, en tournée de prise de contact avec les services relevant de son département, que « le citoyen est la pierre angulaire du projet de société du président de la République ». Et d’ajouter, au cours d’une réunion avec les autorités administratives et des services déconcentrés : « l’objet même du service public est de profiter au citoyen. Il faut l’atteindre où qu’il se trouve, afin de servir ses aspirations et de renforcer sa confiance en l’État et en ses institutions ». Avant de souligner l’obligation, pour tout fonctionnaire, de travailler avec sérieux, de s’investir pleinement dans le traitement des questions en rapport avec les usagers et de présenter un modèle de classe dans le traitement des requêtes et dossiers soumis par ceux-ci. « Le personnel du ministère de l’Intérieur, de la Décentralisation et des administrations territoriales », insiste-t-il, « doit être un modèle de sérieux, moralité, probité et abnégation ».

Pour sa part, le ministre de la Culture affirme, au cours d’une cérémonie de remise de matériel sportif, « la détermination du gouvernement à appuyer et à développer les différentes activités sportives, en particulier le football, afin d’enregistrer les meilleurs résultats en ce domaine. […] Nous nous attelons à accélérer la mise en œuvre du volet culturel du programme du Président ». Le ministre de l’Hydraulique et toujours président de l’UPR, prétend, lors d’une visite dans ses services, que « les difficultés évoquées seront jugulées dans les jours qui viennent, afin d’accroître l’efficacité et d’atteindre les objectifs fixés, en réponse aux directives de Son Excellence Monsieur Mohamed ould Cheikh Al Ghazwani visant à rapprocher l’Administration des citoyens dans tous les secteurs, en particulier ceux des services. »

Lors d’une réunion à Aleg, le ministre de l’Équipement et des transports dit avoir donné « des instructions pour surmonter le plus rapidement possible les obstacles qui entravent l’avancement des travaux sur cet axe routier si vital ». C’est-à-dire les cent kilomètres qui séparent Aleg de Boutilimit et dont les travaux traînent depuis 2019. Les entreprises qui en ont gagné le marché peinent à terminer la tâche, sans avoir jamais fait l’objet de la moindre sanction. Le ministre des Pêches et de l’économie maritime a, quant à lui, indiqué que « le but de ces rencontres est de prendre connaissance des problèmes posés aux citoyens dans ce secteur vital, en vue de leur trouver les solutions appropriées », soulignant que « ces réunions s’inscrivent dans le cadre des orientations du président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed ould Cheikh El Ghazwani relatives au rapprochement de l’Administration des citoyens pour répondre à leurs problèmes. »

Au terme d’une tournée, le ministre de l’Élevage déclare que son déplacement avait pour objectif de s’informer « de près des problèmes posés au secteur de l’élevage, en concrétisation du programme de Son Excellence le président la République monsieur Mohamed ould Cheikh El Ghazwani ». Il ajoute : « J’ai exhorté le personnel des services visités à redoubler d’efforts pour opérer une dynamique de travail, réaliser un développement global et rapprocher le service public du citoyen ».Son collègue de l’Agriculture a appelé, au cours d’une réunion avec les délégués régionaux, « à intensifier les efforts pour atteindre l’autosuffisance et même la souveraineté alimentaires ». Avant d’avertir que le secteur garderait une trace de l’exécution sur le terrain des programmes qui lui sont confiés.

De son côté, le délégué général de Taazour a indiqué que « Son Excellence le président de la République, monsieur Mohamed ould Cheikh El-Ghazwani, a réuni toutes les conditions appropriées pour la mise en œuvre de l’ensemble des programmes et projets gérés par la Délégation Générale à la Solidarité Nationale et à la Lutte contre l’Exclusion « Taazour ».Et de souligner en conséquence la « tolérance zéro vis-à-vis des trois parties impliquées dans la mise en œuvre des programmes et projets ».Enfin et pour conclure avec le ministre de la Santé qui avait lancé le bal, « nous allons assurer aux citoyens », s’est engagé celui-là lors de ses tournées de prise de contact avec les services de son département, « la proximité des services sanitaires ».

Corruption, gabegie dans l’ADN mauritanien ?

Tel paraît le panorama des déclarations ministérielles. Si j’en ai passé – et peut-être des meilleures –  espérons en tout cas qu’elles ne resteront pas des vœux pieux. Nous en avons tant entendu de telles envolées à chaque changement de ministre ! Le problème, c’est que nos ministres n’ont presque plus de pouvoir après les dix années d’Ould Abdel Aziz au cours desquelles on leur ôta quasiment toutes leurs prérogatives. On voyait les citoyens venir, au moindre problème, donner de la voix devant les grilles de la Présidence… Autre problème, le népotisme et la corruption. Tous sont préoccupés par le profit qu’ils peuvent tirer de l’État et non par le service qu’ils doivent rendre aux citoyens. Il s’y ajoute l’incompétence, l’incurie, le tribalisme et tout le tintouin. Les ministres et directeurs sont nommés pour (par ?) leur tribu ou pour des généraux. Les brebis galeuses et les incompétents ne sont pas sanctionnés ; on a même vu les gabegistes revenir en force pour « gérer » des fonds publics : le pouvoir ne cesse d’en recycler depuis près de deux ans. Le travail abattu par la Commission d’enquête parlementaire qui en avait épinglé plus de trois cents personnes est en train de passer par pertes et profits.  Dans ces conditions, comment vaincre la corruption ?

Autre problème de l’Administration auquel on n’est pas près de s’attaquer : sa pléthore en personnel qui ne fait rien. Aucun ministre ou directeur ne peut renvoyer un employé au bras long sans se retrouver submergé de problèmes. Combien la Présidence compte-t-elle de conseillers, chargés de mission et autres attachés ? Idem pour la Primature…Et que dire du côté des corps habillés ? Le combat pour une administration au service des citoyens risque fort de se transformer en un nouveau slogan : lutte contre la gabegie, président des pauvres, résistance contre la colonisation, marche contre le discours extrémiste violent, pour l’unité nationale et tutti quanti… Dans un pays marqué par tant d’injustices, inégalités et impunités, il est très difficile, pour ne pas dire vain, de prêcher une administration au service des citoyens. Depuis le discours du président à l’ENAJM, on n’a pas vu grand-chose changer. Seuls les ministres parcourent les services et invitent leurs employés à respecter les instructions du président de la République, alors qu’ils demeurent, dans leur écrasante majorité, inaccessibles. Leur accès n’est facilité qu’aux élus et hauts cadres, étoilés et leurs kakis ou grâce à des interventions. Et il n’est pas rare que des ministres ne respectent même pas leurs engagements envers leurs collègues. Entreprendre un combat contre des gens qui ne croient presque à rien, sauf à l’argent, est une quadrature du cercle. Ghazwani n’y pourra rien, tellement le mal est profond. L’incivisme, l’intérêt personnel, le goût effréné du luxe et de l’argent priment avant toute chose chez l’écrasante majorité des Mauritaniens. À se demander si ces maux ne sont pas inscrits dans leur ADN…  Ici, l’État – « invention » des colons… – passe après l’individu, la tribu, l’ethnie et la région, seules valeurs traditionnelles dignes, semble-t-il, de conduire notre modernité…

Dalay Lam

le calame

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Démarrage des travaux préparatoires à la Concertation Nationale

Les locaux de l’académie diplomatique du Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération et des mauritaniens de l’Extérieur, ont abrité samedi, la cérémonie de lancement des travaux du comité préparatoire de la concertation nationale, sous la supervision du Ministre, Secrétaire Général de la Présidence de la République, Yahya ould Ahmed Waghf. Ce comité est composé de 18 personnalités représentant les différents partis et sensibilités de la majorité et de l’opposition.
Expliquant la portée du dialogue national sur la tenue duquel devraient déboucher les travaux préliminaires, le Ministre, Secrétaire de la Présidence de la République, a insisté sur la volonté et les fermes instructions du chef de l’Etat, par rapport à une bonne organisation des futures assises « qui s’inscrivent dans une perspective de consolidation de la démocratie, la diversité des opinions, mais aussi la nécessité d’un consensus sur les fondamentaux républicains ».
Ainsi, ce comité va travailler sur les termes de référence d’une concertation relative aux enjeux nationaux : processus électoral, unité nationale, gestion transparente des ressources publiques.
Ces travaux débutent après plusieurs mois d’attente, de tergiversations et même de multiples  blocages.

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Loi d’orientation : OLAN proteste devant le MERSE

L’ organisation pour l’officialisation des langues nationales Pulaar, Soninke et Ouolof (OLAN) a tenu, ce vendredi 14 avril, à 10 heures, devant le ministère de l’éducation et de la réforme du système éducatif,  un sit-in pour protester contre la loi d’orientation que ledit  ministère a concoctée dans la foulée des journées nationales de concertations de  juillet 2021. Les participants à cette manifestation appelaient à l’officialisation et l’introduction  des langues nationales Pulaar, Soninké et Ouolof dans le système éducatif au même titre que l’arabe,  comme ils réclament  une « équité culturelle et linguistique » dans le pays.  Parmi les manifestants, on remarque ceux qui  avaient conduit les classes lors de la phase d’expérimentation des années 80 dont la réussite est attestée.

Pour cette organisation, le  projet de texte que le ministre  a préparé est en porte-à-faux avec les recommandations consensuelles des assises nationales sur l’éducation.  Au lieu de corriger les injustices dont sont victimes les trois langues depuis l’indépendance, il « vient parachever la suprématie de la langue arabe sur les autres,  et d’acter l’inégalité culturelle de façon juridique », écrit OLAN dans un communiqué distribué à cette occasion. Et pour étayer son assertion, elle ajoute : «  à l’école, l’enfant locuteur du Hassaniya aura un droit garanti par une loi d’être favorisé devant ses compatriotes non locuteurs de cette langue ».  Aussi OLAN dénonce-t-elle un projet de « domination multidimensionnelle dangereusement bien réfléchi » et qui pourrait, s’il est adopté, « effacer purement et simplement les autres langues et les cultures qu’elles véhiculent ».

Dans sa déclaration, OLAN réclame, entre autre, l’annulation pur et simple  du projet de loi d’orientation  présenté par le ministère, l’adoption d’une loi  officialisant toutes les langues nationales, une égalité linguistique dans tous les domaines de la vie publique, l’implication de tout mouvement œuvrant pour une l’avènement d’une politique linguistique égalitaire…        

Rappelons que cette sortie de l’OLAN intervient quelques semaines après une conférence de presse des organisations nationales culturelles Pulaar, Soninké et Ouolof au cours de laquelle elles avaient exprimé leur inquiétude par rapport aux contradictions relevées dans les recommandations des journées de concertations. Elles avaient saisi le ministère pour attirer son attention et  formulé des amendements  à introduire dans ledit texte. Nous  y reviendrons avec  le coordinateur de OLAN, Doro Gueye alias Bobo Loonde.

le calame

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