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Pouvoir – Opposition : Fin de la décrispation !
Si l’élection du président Mohamed Cheikh El Ghazwani a eu le mérite de « pacifier » et de « normaliser » les rapports entre le pouvoir, sa majorité parlementaire et l’opposition, le moins qu’on puisse dire que cette page d’amour a pris fin le 1er Juin. En décidant de mettre unilatéralement fin au processus de préparation des concertations, le pouvoir a, semble-t-il, sifflé la fin de cette partie qui aura duré près de deux ans.
Après son élection, non sans contestations, en Juin 2019, le président Ghazwani ouvrit les portes de son bureau aux acteurs politiques. Une ouverture inimaginable, pour certains de ceux-ci, sous le magistère de son prédécesseur Ould Abdel Aziz. Dix longues années durant, le tombeur de Sidi ould Cheikh Abdallahi avait ignoré, pour ne pas dire méprisé, les membres de l’opposition, traitant certains d’entre eux de « croulants » et « gabegistes ». En dépit de deux dialogues censés trouver des solutions aux problèmes du pays, les relations entre le pouvoir et l’opposition furent exécrables durant la décennie du prédécesseur d’Ould Ghazwani.
C’est fort de ce contentieux que le marabout-président décida de décrisper les rapports avec l’opposition en lui tendant une main qu’elle n’a pas hésité à prendre. Reçus au Palais, ses leaders saluèrent, à leur sortie, l’ouverture et la disponibilité du nouveau président de la République. Il s’en suivit une longue période de grâce favorisée par la pandémie COVID. Tous voulaient accorder suffisamment de temps à Ghazwani pour lui permettre de solder les dix ans de règne de son ancien alter ego, devenu, par la force des choses, son adversaire. Les partis politiques de la majorité et de l’opposition représentés au Parlement fondèrent alors un cadre de concertations qui non seulement développa un consensus autour de la lutte contre la pandémie mais favorisa également, après moult hésitations du pouvoir, l’ouverture de ce qu’on a appelé les concertations.
Mais, alors que leur lancement officiel était annoncé pour imminent par bon nombre d’acteurs, voici celles-ci stoppées net par le président du comité préparatoire, Yahya El Waghf, ministre secrétaire général de la présidence de la République. Une décision qui a surpris l’opposition embarquée dans le processus et l’opinion nationale. Lors d’une conférence de presse, Ould El Waghf justifie sa décision par l’absence de consensus au sein des acteurs politiques dont certains, comme Messaoud Boulkheïr, ont émis des conditions jugées inacceptables pour engager le dialogue.
Le président de l’APP réprouve en effet le choix d’Ould Waghf pour présider le processus de préparation et les tentatives de le convaincre se sont soldées par un échec. De son côté, le président Biram Dah Abeïd, qui disait tout le bien de Ghazwani et de son régime, a claqué la porte dudit processus pour protester contre les agissements de la police envers ses militants à Atar… Tenir un dialogue dans ces conditions paraît improductif au pouvoir : il faut, dit-il, donner du temps aux acteurs pour parvenir à des concertations inclusives. Et, de fait, dans quel cadre les discussions pourraient-elles se poursuivre, même si les acteurs de l’opposition ayant refusé d’y participer ou s’y sont résolus, presque sans illusion, accepteraient de se retrouver autour d’une même table ?Le président Ghazwani, dont l’implication était demandée–pour ne pas dire exigée… – envisagerait-il de reconsidérer la désignation de son ministre secrétaire général à la tête du comité préparatoire ?
L’opposition condamne, l’UPR soutient
Face à la décision de stopper le processus, les partis politiques de l’opposition se sont dits surpris et étonnés de ne pas y avoir été associés. Et d’imputer l’entière responsabilité au pouvoir de ce « coup de poignard dans le dos », disent-ils : il ne peut qu’avoir béni, soutenu ou encouragé ce freinage. C’est la première fois que l’opposition use d’un tel langage. Même si elle a réitéré sa volonté de dialogue, elle risque mettre du temps à digérer le camouflet. Pourra-t-elle même se retrouver et réussir à parler de concert pour relancer le processus ? Wait and see.
De son côté, l’UPR applaudit la décision du comité préparatoire. Après avoir salué le soutien du président de la République au processus et son engagement à mettre en œuvre les recommandations qui sortiraient des concertations, elle rappelle toutes les démarches entreprises par les partis représentés à l’Assemblée nationale et les pas accomplis pour démarrer les discussions. Mais, fait-elle remarquer à l’instar du comité, il est illusoire d’organiser un dialogue qui laisserait en rade des acteurs politiques. L’objectif, rappelle l’UPR, est de tenir un débat national inclusif pour trouver des solutions consensuelles aux questions nationales qui polluent surtout le vivre ensemble.
Comme un cheveu sur la soupe
Alors que la classe politique est focalisée sur la suspension du processus des concertations, la justice annonce que les treize suspects du « dossier de la Décennie »vont être jugés par un tribunal habilité. Comme un cheveu sur la soupe, dirait l’autre, même si les procédures étaient déjà en cours. La notification de cette décision a été adressée à Ould Abdel Aziz, en résidence surveillée chez lui depuis son hospitalisation suite à des problèmes cardiaques, après avoir été placé dans une prison spéciale à l’École de police. Certains analystes redoutent que cet épisode ne vienne faire diversion pour enterrer définitivement le processus des concertations. Nul n’ignore que des faucons tapis dans l’ombre du système ont tenté de bloquer celui-ci. Pour eux, la Mauritanie ne connaît pas de crise nécessitant un dialogue politique. Certaines de leurs voix avaient appelé le président Ghazwani à interrompre le processus, d’autres se réjouissent de le voir bloqué… Mais les souffrances du peuple accablé par l’inflation et les injustices n’en restent pas moins vives. Il est où, le bon exemple du vivre ensemble, solidaires dans l’adversité ?
Dalay Lam
le calame
Entretien avec Samba Thiam, président des FPC
Le Calame – Pour Samba Thiam, président des FPC, “l’échec du dialogue est plus imputable au pouvoir qu’à l’opposition”. Entretien…
Le Calame: Le président du comité préparatoire des concertations a annonce, ce 2juin, l’arrêt du processus d’organisation du dialogue dont le lancement officiel était pourtant donne pour imminent. Avez vous été surpris par cette annonce? Quelles sont selon vous, les raisons qui peuvent fonder la décision du président Wagf ?
Samba Thiam : Oui ,quelque peu surpris en effet par la forme ,c’est-à-dire de la façon dont la décision ,unilatérale, a été rendue publique. Ils tentent de s’en tirer, à bon compte, en faisant porter le chapeau à l’opposition, et à elle seule. Ce n’est pas très élégant, c’est le moins qu’on puisse dire. La réalité est un peu plus complexe que ça !
Quant au fond, je n’ai pas été vraiment surpris , parce que je sentais la chose venir, au regard de certains indices …
Vous avez d’abord dû remarquer comment ce dialogue a été négocié … comme une prière. Puis, dès le début, le quiproquo sémantique surgi autour des termes concertations et dialogue sur lequel l’Opposition, prompte aux concessions, par essoufflement ou lassitude, a cédé ! Ensuite ,la façon dont certaines questions , majeures étaient traitées sous la table ,alors même que le dialogue se profilait … Mais encore, ce ‘’ dialogue’’ n’a pas emprunté les voies-standard habituelles, propres aux dialogue, bien souvent …En effet , l’on sait , qu’en général , un dialogue résulte de deux cas de figures : soit il émane de l’exécutif qui, après analyse froide et lucide d’une situation politique tendue, juge de la nécessité d’en organiser un , entre les parties ; soit il découle d’un rapport de forces , favorable à l’Opposition qui l’impose au pouvoir.
Or nous ne sommes ni dans l’un, ni dans l’autre cas . A tout cela sont venues s’ajouter les claudications survenues à mi-parcours du processus, qui ont précipité sa fin. Vous comprenez à quoi je fais allusion, la Mauritanie a ses réalités, têtues. Mais, par-dessus tout, le plus déterminant des arguments à mon avis, réside dans les réticences pour ne pas dire les résistances du commandant en chef sur la question , qui n’ont ,fondamentalement , pas varié à ce sujet ,du début à la fin ; l’absence, claire, de volonté politique réelle, affirmée …
La sortie du coordinateur du Comité provisoire du dialogue n’a été , en réalité , qu’un prétexte , un faux alibi , pour se sortir d’une passe qu’ils avaient empruntée ,contre leur gré, rien de plus ! Si on devait situer les responsabilités de l’échec je dirais qu’elles sont bien plus imputables au pouvoir exécutif qu’à l’Opposition, même si ….
Des propos haineux tenus à l’endroit des Peuls de Mauritanie et des menaces et invectives contre certaines personnalités, à des arrestations. Que vous inspire cette atmosphère à la veille du démarrage des concertations politiques nationales ? Comment avez-vous réagi à la décision de la justice d’ouvrir une enquête puis de faire arrêter l’auteur de ces propos ?
-Concernant les propos haineux que vous évoquez -qu’il faut, ici, condamner sans équivoque- ils découlent du climat délétère généré par l’acuité de tensions sociales créées par trop d’injustices, trop d’inégalités, et dont le Président ne semble pas prendre conscience. IL faut d’autant plus condamner ces propos qu’ils généralisent ; or la généralisation est toujours abusive , excessive , car il n’y a pas de peuple , de communautés ou de groupes totalement bons ou totalement mauvais , totalement gentils ou méchants . Il y a des bons et des mauvais partout, des Justes partout…C’est donc une erreur de jugement ; il faut incriminer le Système et non pas le peuple.
Il n’empêche, la loi sur la ‘’protection de la personne du Président’’ ou sur la cyber criminalité, telle que formulée, consacre un recul grave et net de la démocratie , pour bâillonner les opinions et les libertés fondamentales ! On ne peut plus dénoncer des dérives sans risquer de se voir intimidé ou embastillé, il n’y a pas de liberté d’association ,on ne peut se réunir encore moins manifester , même la presse est sous pression, alors dans quelle démocratie sommes-nous ?
Un des acquis dont se prévalait la majorité et son Président , brandi à tout va , était l’apaisement du climat politique ; ils viennent de griller cette carte, la seule dont ils pouvaient se prévaloir. L’apaisement politique est mort, et bien mort, de leurs propres mains …Or, si nous pouvions être plus attentifs aux alertes à nos frontières, au tumulte et à l’agitation du monde qui nous parlent , plus qu’à tout autre, nous nous empresserions de sortir de cette voie sans issue ! l’Histoire jugera, elle jugera chacun de nous …
-Depuis des années, presque tous les acteurs expriment, à travers séminaires, colloques, conférences débats leur souci de trouver des solutions au problème de l’unité nationale. Tous semblent d’accord pour que ce thème soit mis sur la table. D’abord, qu’est-ce qui justifie, à votre avis cette espèce de regain d’intérêt pour cette thématique ? Ensuite, pensez-vous que de ces concertations, pourraient sortir des solutions consensuelles autour des questions nationales ?
Je pense que s’il y a un regain d’intérêt pour la question de l’unité nationale ces derniers temps, c’est sûrement qu’elle est devenue d’une certaine acuité, problématique et source de tensions plus vives . Pour le reste je crois y avoir déjà répondu , en ajoutant encore ceci , que même s’il sortait de ces assises des solutions consensuelles, je doute qu’elles soient appliquées , pour les raisons soulignées plus haut .
-Avec quel sentiment avez–vous décidé d’aller à ces concertations ? Avez-vous décelé chez les autres acteurs, la détermination de trouver des solutions définitives aux problèmes du pays ?
-J’ai expliqué mes réserves, dès le début, sur la façon dont ce ‘’dialogue’’ a été négocié, et amorcé… Dès le départ, j’étais donc sceptique quant à l’issue ,puisque le bon sens me dit que tant que le chef suprême n’a pas pris conscience de l’existence et de l’acuité des problèmes , de leur danger, tant qu’il n’a pas perçu l’intérêt ou la nécessité d’un dialogue autour , il serait utopique de penser qu’il se serait encombré de solutions, pensées ailleurs, et pour des questions qui n’existaient pas à ses yeux ! Il n’y a pas de crise disait-il, souvenons-nous en ! Il ne servait donc à rien de s’engager sur ce chemin, sauf que chaque parti politique a ses réalités …Si nous y sommes allés , c’était pour nous en servir comme d’une tribune , mais nous étions sans illusions.
Au cours d’une récente conférence de presse, le président de IRA, Biram Dah Abeid a comparé les prochaines concertations au Congrès d’Aleg de 1958. Que vous inspire cette comparaison ?
-Je crois que chacun a la liberté de se livrer à des comparaisons qu’il veut et comme il veut… Avec des arguments choisis et sous l’angle désiré. On peut donc concéder , que sous certains angles , cette ‘’ comparaison soit raison’’, entre ce dialogue et le Congrès d’Aleg … A cette différence, toutefois , qu’à l’époque certaines franges n’étaient pas dans l’équation dont elles sont ,aujourd’hui , un paramètre essentiel …
Pour ma part, je me serais plutôt saisi de ces assises pour rattraper l’erreur d’Aleg : fonder un pays sur la base d’un vivre ensemble, volontairement choisi entre des entités différentes , mais sans en définir, clairement, les bases et les contours . ..
Pendant que les acteurs politiques s’activent autour de la tenue du dialogue, le gouvernement s’attèle quant à lui à éponger le passif humanitaire avec certaines organisations des veuves, des orphelins, des rescapés et des rapatriés, comme il prépare une loi d’orientation pour la réforme du système éducatif, ceci après la tenue des assises sur l’école. Ces deux questions avaient été retenues parmi les thématiques des concertations désormais suspendues. Qu’en pensez-vous ?
– Il n’y a pas que le dossier de l’éducation ou du ‘’passif’’. Et c’est bien pourquoi on ne pouvait attendre grand-chose d’un projet de dialogue, complètement désossé, au départ …
-Que vous inspire la gestion du dossier de la décennie dont on enregistre une avancée dans la mesure où les personnes présumées viennent d’être déférés devant un tribunal pour être jugé? Pensez-vous que le travail de la CEP de l’Assemblée nationale a permis de prévenir la gabegie ?
– N’allons pas trop vite en besogne, au vu des hésitations, des demi-mesures, des atermoiements auxquels on nous a habitués .Il ne faut croire que ce que l’on tient en main…
Prévention de la gabegie dites-vous ? Avec des choses , toujours faites à moitié ou de travers et tous ces atermoiements , vous y croyez vous ?
– Quelle évaluation vous faites de la gouvernance du président Ghazwani ?
– Si j’entends bilan, je dirais décevant ,au regard des attentes et de l’immense espoir suscité auprès , tant des populations que des politiques, au départ du mandat. Inégalités, injustices, discriminations perdurent, ne le perdons pas de vue .
Dans l’une de ses déclarations, le président de IRA Biram Dah Abeid a affirmé que la candidature de feu Kane Hamidou Baba soutenu par la Coalition Vivre Ensemble (CVE) dont le FPC, votre parti, était membre avait pour objectif d’affaiblir sa candidature à la présidentielle. Un commentaire?
Je trouve cette question anachronique et la remarque quelque peu déplacée … Celui qui aurait été le mieux à même d’y répondre c’est certainement feu Kane H Baba lui-même , aujourd’hui disparu ! Paix à son âme. Il s’y ajoute que je n’aime pas revenir sur des questions qui renvoient au passé et de surcroît polémiques ; ce n’est pas productif … Cela dit, il faut quand même rappeler que feu KHB s’est toujours présenté aux élections présidentielles, pour son propre compte , avec d’autres concurrents . Pourquoi en serait -il autrement pour cette élection dernière? Pourquoi, même s’il le fit à travers une coalition, cela devrait-il être dirigé contre quelqu’un ?
L’humilité, disait Mani – personnage de A Maalouf-‘’ c’est ‘’de savoir parfois rire de soi’’!
-Au fait, où en est votre dossier administratif ? Pourquoi ne prenez –vous pas contact avec la CNDH ?
-Toujours au point mort … Je n’ai pas un dossier mais deux, politique et administratif …
Le dossier politique – contentieux avec l’Etat- depuis 2015 autour du récépissé des FPC , est toujours en souffrance à la Cour suprême qui, pourtant, dénoue régulièrement des contentieux du même genre .Puis le dossier administratif relatif à mes droits à pension , que l’on continue de me refuser …Dossier qui avait été engagé par le ministre de la Fonction publique sortant , l’ arrêté devant me régulariser ,lancé dans le circuit , mais reste bloqué au niveau de la législation ,depuis plusieurs mois . Il y a comme un retour de l’ère de Abdel Aziz qui avait limogé un Directeur général de la fonction publique pour avoir tenté de me remettre dans mes droits, légitimes…De tous les prisonniers politiques de Walata de 1986 , il faut le rappeler, je reste le seul à qui on refuse ce droit…En raison de ma posture politique de penseur libre et d’honnête opposant.
Oh, c’est fait pour la CNDH ! J’avais saisi son Président, voilà plus de deux ans, mais rien… J’avais toujours pensé, honnêtement, que ce président était à équidistance, vraiment indépendant. Eh bien ! Je découvre, au vu de cette expérience et bien d’autres, qu’il choisit ses dossiers, manifestement…
Propos recueillis par Dalay Lam
le calame
Washington fait pression sur les Européens pour contrer la Chine
La numéro deux du département d’État américain Wendy Sherman a dénoncé jeudi la volonté d’hégémonie de la Chine dans le monde, appelant l’Europe à aider les États-Unis à contrer la concurrence de Pékin.
«Avant même que le président (chinois) Xi et le président (russe Vladimir) Poutine aient déclaré en février leur partenariat “sans limites”, la Chine a défié la sécurité en Europe, l’économie en Europe et les valeurs en Europe», a déclaré Wendy Sherman lors d’une visioconférence depuis Washington avec la presse européenne.
Parlant de «harcèlement économique» de la Chine visant l’Europe, Wendy Sherman a cité en exemple le récent blocage des exportations lituaniennes par la Chine, le fait que Pékin ait «échoué à livrer» la construction d’une autoroute au Monténégro ou encore visant des entreprises européennes comme Adidas ou Nike.
Le point presse de Wendy Sherman s’inscrit dans le sillage du discours de son patron, le secrétaire d’État Antony Blinken, qui a récemment fait de Pékin la principale menace à l’ordre mondial, malgré l’invasion russe en Ukraine. Washington accuse Pékin de vouloir remodeler l’ordre mondial. Dans un discours le 25 mai, le secrétaire d’État américain avait affirmé que Washington était engagé dans une vigoureuse compétition avec Pékin dans le but de préserver l’ordre mondial.
L’administration Biden a évoqué la nécessité de faire pression sur la Chine pour qu’elle respecte les règles établies, notamment dans ses conflits en mer de Chine méridionale et dans le domaine du commerce.
«Même si Pékin est à des milliers de kilomètres (..), les actions de la Chine impactent l’avenir de l’Europe», a souligné Wendy Sherman, saluant la coopération actuelle avec les Européens dans ce domaine tout en souhaitant «aligner nos approches». La diplomate américaine a notamment mis en exergue le fait que «tout le monde réfléchit aux questions des chaînes d’approvisionnement» dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine.
«Les États-Unis ne recherchent pas le conflit» avec la Chine ni à «découpler» leur économie de celle de la Chine, a encore affirmé la secrétaire d’État adjointe. «Nous ne voulons pas d’une nouvelle Guerre froide», a-t-elle dit, mais «on ne peut pas compter sur Pékin pour qu’il change de comportement».
Elle a par ailleurs souligné que les États-Unis étaient «attentifs» à cette alliance entre la Russie et la Chine, menaçant Pékin «de conséquences» si jamais les autorités chinoises décidaient d’envoyer des équipements (des armes, ndlr) à la Russie, ce qui n’est actuellement pas le cas. Mais elle a dénoncé le fait que Pékin relayait massivement toute une série de «désinformations» en provenance de Moscou.
«Très franchement, je pense que la Russie et Poutine seront parias pendant très longtemps et je ne suis pas sûre que la Chine en profitera», a-t-elle conclu.
Le Figaro avec AFP
cridem
Le dialogue politique suspendu jusqu’à nouvel ordre, annonce Yahya Ould Ahmed El Waghef
Le Ministre Secrétaire général de la Présidence de la République, Yahya Ould Ahmed El Waghef, a annoncé mercredi dans la soirée la suspension du processus de préparation du dialogue “jusqu’à ce que les conditions deviennent appropriées” sans plus de précisions, lors d’une déclaration à la presse.
La suspension du dialogue intervient après l’adoption par le comité préparatoire d’un calendrier flexible pour finaliser les dernières touches de la préparation du dialogue politique dont le lancement avait été avant fin mai.
Par cridem.org
Mandat de dépôt contre Djiby Ba dit Guélongal
Le défenseur des droits humains et acteur culturel Ba Djiby dit Gelongal a passé le 30 mai 2022 sa première nuit dans l’un des centres de détention provisoire.
Ce mandat de dépôt a été émis après le réquisitoire du procureur l’accusant de “flagrant délit” en vertu de la loi 2018-023 portant sur la discrimination. En effet, selon l’article 10 de cette loi, Gelongal encourt de 6 à 1 an d’emprisonnement assorti d’une amende allant de 500 à 100.000 mru.
Rappelons que Djiby Ba a été arrêté suite à sa réponse à l’enregistrement vocal hostile contre les haalpulaars diffusé par un ancien commis de l’État dénommé Mohamed Mahfoudh Ould Nah.
Au moins trois autres individus ont été envoyés en prison pour les mêmes raisons. Ces derniers jours, les réseaux sociaux mauritaniens ont été marqués par des échanges houleux entre des activistes sur les discriminations ethniques et la stratification sociale.
La rédaction
cridem