Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Category Archives: presse

Mobilisation des députés de la Majorité en perspective de l’élection de Ould Meguett à la présidence du Parlement

L’Eveil Hebdo – Les députés de la majorité ont été informés de la candidature de l’ancien chef d’Etat-major général des armées, le général de division retraité Mohamed Ould Meguett, au siège de président du Parlement.

L’Assemblée nationale postélectorale tiendra sa première session le lundi prochain 19 juin courant. L’élection du président du parlement aura lieu le même jour.

Les députés de la majorité ont convié, en prélude de cette investiture, une invitation à un dîner qui se tiendra la veille dans la soirée.

C’est au cours de cette rencontre que la candidature de Ould Meguett, sera officiellement annoncée.

Le général de division retraité avait été investi à la tête de la liste nationale du parti Insaf lors des élections du 13 mai dernier, rappelle-t-on.

L’ex haut gradé avait intégré l’armée en 1976 en sa qualité de lieutenant.

C’est en 2021 qu’il ira à la retraite après avoir atteint le grade le plus élevé au sein de la grande muette.

Meguet a commandé pendant sa carrière militaire plusieurs régions militaires dans le nord et le sud du pays et occupé de hautes fonctions dans le commandement de l’Etat-major général des armées.

Les postes les plus importants occupés par Ould Meguett ont porté sur ceux d’inspecteur général des forces armées, de directeur général de la sureté national (DGSN= et de Chef d’Etat-major général des armées.

cridem

Partagez

IMS  plaide pour des assises de l’opposition au « système »

Le président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie, Mouvement pour la Rénovation (AJDM/MR), M. Ibrahima Moctar Sarr a lancé un appel pressant, ce jeudi après-midi (2 mai), au cours d’un point de presse, au siège de son parti, à l’ensemble des forces politiques opposées au système qui gouverne le pays depuis son indépendance à tenir des assises nationales pour harmoniser leur stratégie. En effet, précise IMS, « je ne m’adresse pas au pouvoir qui ne veut pas nous écouter et satisfaire  nos revendications, mais aux forces opposées au système, qu’elles soient noires ou blanches, de l’opposition ou de l’intérieur de la majorité,  je sais qu’il y’en partout. »

Poursuivant son propos, l’ancien bagnard d’Oualata et député nouvellement élu, affirme que les tenants du système continueront toujours à s’accrocher et même à se débarrasser de tout celui qui tente de le réformer, comme feu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, pour préserver leurs privilèges au détriment du reste de la population du pays, mais que celui-ci  a atteint le  point de non retour : il accepte de se réformer ou il s’écroule de lui-même. Et dans cette perspective, le président de l’AJD/MR invite  les acteurs politiques, soucieux de préserver la Mauritanie  à se mobiliser à travers des assises nationales, afin de préparer une alternance crédible  et paisible, dans le cas échéant, redoute-t-il, d’autres forces extrémistes pourraient s’emparer du pays ou celui-ci  tomber, qu’à Dieu ne plaise, dans le chaos. « Nous devons parer à cette éventualité pendant qu’il est temps », dit-il. Les assises nationales auxquelles appellent les leaders de l’AJD et des FPC doivent permettre, au terme d’un débat, sans tabou, de mettre en place une charte nationale, en somme, une alternative au système qui régente le pays depuis des lustres.

 IMS rappelle, par la même occasion que « les tenants du système avaient sabordé le processus de dialogue entamé en été dernier pour éviter justement de débattre des questions que Samba Thiam et moi avions proposées, il n’est pas dans leur intérêt que le système s’ouvre, que ceux qui en sont  exclus  trouvent leur place au soleil », indique-t-il.

Ce point de presse s’est tenu, au lendemain de mort du jeune Oumar Hamady Diop  au commissariat de Sebkha 1 et  les manifestations qui s’en sont suivies. Le président de l’AJD/MR, après avoir  réitéré sa compassion et ses condoléances à la famille du défunt, à condamné les violences des forces de l’ordre et salué la résistance des jeunes face à la répression dont elles sont victimes. Pour IMS, les jeunes noirs  ont exprimé leur ras-bol face aux injustices et à la discrimination ; les jeunes sont poursuivis et pourchassés jusque dans les maisons au Sebkha, déplore-t-il.

Réagissant à la sortie du porte-parole du gouvernement dans laquelle il affirme que les manifestants sont tous des étrangers, Sarr dit ne pas être surpris car à chaque fois des noirs manifestent, le système trouve toujours une main étrangère ;  ce fut le cas, rappelle-t-il  en 1989 -1990, le gouvernement avait déporté des milliers de négro-mauritaniens au Sénégal et au Mali parce qu’ils les considérait étrangers au pays, avant de reconnaître, ensuite leur mauritanité et décider de les rapatrier sous Sidi Ould Cheikh Abdallahi. En effet, après le tour des commissariats, les militants de l’AJD se sont entendus dire,  que tous les jeunes mauritaniens arrêtés ont été libérés, il ne reste que des étrangers. 

le calame

Partagez

M. Samba Thiam président des FPC et candidat à la députation de la coalition CVE-CVE/VR à Nouakchott ouest: ‘’Que peut-on espérer d’une opposition incapable de s’entendre sur le principe élémentaire d’une CENI indépendante ?’’

Le Calame : Commençons si vous le voulez bien par cette question d’actualité tragique : –Apres avoir été arrêté et conduit au commissariat de Sebkha Oumar H Diop y décède, dans la nuit du 29 mai, suite semble-t-il à des tortures. Ce meurtre intervient quatre mois après celui de SOUVI Cheibany .. Que vous inspirent ces  meurtres ?

M. Samba Thiam: Je suis tout simplement sidéré. Comme si nous voulions copier la police des USA ! Deux meurtres déjà sous le Président Ghazouani, en quelques mois  ! Quelle différence entre  ce que nous vivons et ce  qu’Israël fait subir aux Palestiniens ?  Politique d’occupation, exécutions régulières, limitation dans les déplacements en zones Sud, exclusion …Et Lorsqu’on parle d’Apartheid, certains  hommes politiques hypocrites  s’offusquent ! Le développement séparé –sens de l’Apartheid -est encore mieux pour nous aujourd’hui , car lui  au moins  a l’avantage d’être institué ou déclaré ! Mais le plus écœurant

dans tout ça  c’est l’indignité d’une partie de notre peuple. On tue vos enfants et vous votez INSAF …en majorité ! Un fils de M’bagne tombe mais  M’bagne, vote quand même  pour Insaf,.. Comme avec Abass !

 Je termine en exprimant ma profonde compassion à la famille éplorée souhaite que la mort de jeune ne soit pas vaine. Il est mort, mais le combat continue.

-Les partis de l’opposition démocratique ont dénoncé, à travers un grand meeting, les résultats  du 1er tour des élections locales du 13 mai dernier. Dans la foulée, ils réclament la reprise des élections. Pensez-vous que ce meeting a été un succès ?

Je n’ai pas été à ce meeting pour n’y avoir pas été invité. Je ne puis donc en juger, pour vous dire  s’il a été un succès ou un échec dans son organisation ou dans ses objectifs ;  j’ai  oui dire qu’une rencontre se tenait  à la CENI de laquelle rien n’est  encore sorti  que je sache, du moins pour l’instant …Visiblement la CENI semble continuer son chemin … Quant au contenu  des dénonciations rapportées du meeting, j’y souscris entièrement ; même si  je remarque, curieusement, que cette Opposition passe  sous silence, et toujours, le caractère mono-ethnique, frappant, de l’encadrement des bureaux de vote à Nouakchott, et peut-être ailleurs. Ce manquement  est aussi grave, sinon plus grave que tous les autres manquements pour faire fi de notre diversité. Ould Maouloud souligne quantité  d’insuffisances et de manquements liés à ces élections sauf celui-là ; et il n’est pas le seul ! Comme pour  valider, implicitement,  un ordre ou  cette politique funeste  de discrimination ethnique, disons  de négation des uns, du président Ghazouani. Ces meetings et conférences de presse,  tenus récemment, qui  ne s’adressaient qu’aux hassanophones, au mépris de notre diversité culturelle et linguistique, ne font pas mieux…

 Face à ce que l’opposition considère comme le début d’une crise électorale, laquelle pourrait générer une crise politique, une rencontre a réuni les partis de l’opposition, la CENI  et le ministère de l’intérieur. L’objectif est de trouver un compromis autour du différend électoral. Y croyez-vous ? La coalition CVE-CVE/VR dont vous êtes membre pense-t-elle que le pouvoir et la CENI  accepteraient l’annulation  des résultats, ne serait-ce qu’à Nouakchott et à  Boutilimit, comme réclamé par l’opposition ? En cas de refus, que doit-elle  faire ?

 Si je crois que cette rencontre aboutira à un compromis, me demandez –vous ? j’ose l’espérer  sans trop y croire toutefois, au vu d’un  constat amer qui est celui-là : le président Ghazouani, depuis son installation, comme  par  magie, tient  doucement par la main un pan entier de l’opposition. Groupe qui se sent, semble- t-il,  un peu  trahi  dans son allégeance, tacite, avec ces élections. Si ce groupe se reprenait  et que l’opposition se ressaisisse  et  décide, résolument, de jouer pleinement son  rôle, alors on pourrait y croire. Mais une Opposition qui n’a pas été capable de s’entendre  sur le principe élémentaire  d’une CENI  indépendante, que peut-on en espérer ? Restons malgré tout optimiste et ne remuons pas trop le couteau dans la plaie. Si donc cette  opposition  revenait à la raison et faisait bloc tout devient  possible. La difficulté de la chose – et cela le Pouvoir ne le comprend que très bien- réside, hélas, dans cette  confiance, érodée, sans compter des intérêts qui divergent. Comment, sous la pression du temps et des humeurs, colmater  tout ça  en perspective de la présidentielle toute proche ? C’est toute la question !

-Quelques 48 heures avant la tenue du meeting de l’opposition, le député Biram Dah Abeid a été arrêté par la police  puis libéré, le lendemain. On l’accuse d’avoir incité à la violence, au cours d’une conférence de presse. Qu’avez-vous pensé de cette arrestation ?

Biram est un opposant politique que je respecte et  pour lequel j’ai beaucoup  de considération .Et il le sait. C’est une lapalissade  que de dire  que nous appartenons, tous deux,  au camp des opprimés …Je ne puis donc, ne serait-ce qu’à ce titre, ne pas  m’ériger contre son arrestation ; même si la forme du propos prêtait à réserve. La colère, disait un psychologue, est un moment de folie. En effet, on sentait sourdre dans sa sortie beaucoup de colère, légitime disons-le,  de la révolte, engendrée, je crois, par  des  attentes déçues, de la frustration, signant la fin d’un amour  de circonstance  fabriqué  et savamment calculé. Par ailleurs, vous le savez, je suis opposé à tout arbitraire, d’où qu’il vienne ; or cette arrestation relève de l’arbitraire. Tout comme celle de Mohamed Delhahi qui, pour l’heure, est injustement soumis au contrôle judiciaire.

-Vous n’avez donc pas été élu député, comme vous et vos soutiens espériez. Dans l’un des audios  que vous avez fait circuler au lendemain du scrutin, vous  avez déclaré que vous ne vous  faisiez pas d’illusions. Pouvez-vous  nous dire pourquoi ?

Je dois d’abord vous faire remarquer que  je n’ai pu, à la fois, espérer  et être sans illusions, comme vous semblez le poser .. Soit  j’espérais être élu , soit je ne me faisais pas d’illusions.  La vérité, comme je l’ai exprimé dans l’audio en question, est que je ne me faisais,  effectivement, pas d’illusions sur  l’issue du scrutin ;  pour différentes raisons. Mais avant d’entrer dans leur  énumération, j’aimerais redire que j’ai été candidat par la force des choses ; ça dit ce que ça dit ,décodez …

l’Ajd, que  je remercie au passage, nous a  donné l’opportunité de participer à ces élections. Il allait se saisir de cette opportunité, malgré toutes ses limites.

Le choix de la voie politique, à la différence de l’autre voie,  implique, pour un parti politique, d’aller aux élections, de compétir pour la conquête du pouvoir ou d’une parcelle de pouvoir. Même si les conditions optimales ne sont pas  réunies. Et elles le sont rarement  en Afrique. Approche discutable, dira-t-on ;  je le reconnais.  Boycott  ou participation, ce sont là des options sujettes à controverse, avec  chacune des partisans, avec  chacune sa  vérité, insaisissable, à l’image  des kérygmes.

Maintenant pour revenir aux raisons  que je ramasserai, je nommerai en premier l’hostilité marquée du pouvoir à l’endroit des  FPC  et de leur Président, que traduit une peur bleue à nous offrir cette reconnaissance légale  qui nous permettrait d’approcher librement  des populations, intoxiquées par des années de campagne de diabolisation qui ne nous lâche pas. Le contentieux qui  oppose les FPC au gouvernement,  oublié par la cour Suprême voilà huit longues années, puis  mon dossier administratif personnel,  le seul à rester pendant pour les anciens prisonniers politiques de Walata -, sont là pour le prouver.  S’y ajoute  l’espace réduit de Nouakchott-Ouest, doublé d’un électorat  ayant subi des ponctions  pour les besoins  de soutien à nos candidats de l’intérieur. Je crois, sans trop ‘’surfer’’ sur l’égo,  que je pèse quand même un peu plus que le poids des chiffres que l’on m’octroie. Sans fausse modestie. Vous allez sûrement objecter que cette contrainte ou ces conditions frappaient  aussi  les autres  candidats  pour Nouakchott – Ouest ! J’en conviens. Autre raison – pour vous aider –  qui s’imposa à tous, l’Administration  qui mobilisa ses ressources humaines, matérielles et financières au profit du parti au pouvoir. Je n’ai pas cité les intimidations, le trafic d’influence, l’achat des consciences  maintenant banalisé et le bourrage des urnes, bien entendu !

Enfin, – et c’est le plus important- ne perdez  surtout pas de vue  que la CENI – prolongement  du ministère de l’intérieur – ayant emporté les procès verbaux  refusés  aux représentants des partis comme le prévoit la loi,  avait procédé, toute seule, au dépouillement, comme bon lui semblait …L’on devine alors aisément  sur qui  se porterait son choix  dans le lot  des  candidats  en lice. Qui parmi nous  à Nouakchott -Ouest, pensez-vous, constitue pour ces gens-là  le mouton noir du groupe  ? Il n’est  pas besoin d’être devin pour le savoir. C’est donc tout cela qui m’amena  à dire que je ne me  faisais pas  d’illusions. Mais demain il fera jour, inexorablement.

-Quels enseignements vous tirez de ces élections locales ? Partagez-vous le sentiment de ceux qui disent que les élections ne règlent pas les problèmes pour lesquels vous vous battez ?

Ces élections enseignent que nous sommes toujours dans une république bananière. Aujourd’hui plus qu’avant. Que ces régimes militaires, masqués, ne nous feront jamais entrer dans l’ère  démocratique, sans  résistance,  âpre, de notre part. Oui, je partage ce point de vue ; tant que ce sont des militaires, déguisés, qui sont au pouvoir le changement n’est pas pour demain. Telle est ma conviction intime. Dire donc, comme  le prétendent  certains,  que des élections sous des régimes militaires n’apporteront pas le changement escompté n’est pas  faux…

Au titre d’une évaluation globale, je puis dire, sans exagération aucune, que les candidats de l’opposition en général et des FPC en particulier n’ont pas démérité…Malgré la force d’une machine de guerre rôdée à la fraude, massive, qui nous était opposée. Nous avons tenu bon,  à l’intérieur comme à l’extérieur,  en dépit d’un  rapport de force inégal.  Nous avons été, ici ou là, toujours face au parti au pouvoir ou à son autre versant … Experts en duperie, les tenants du Système tentent, à nouveau, de mystifier,  l’opinion nationale et internationale par l’organisation d’un second tour avec un  semblant de transparence … De qui se moque-t-on ?

-Lors d’un point de presse que vous avez tenu au lendemain du scrutin du 13 mai, on a noté la présence du président de IRA, M. BiramDahAbeid. Comment avez-vous accueilli cette présence ? Les victimes du «système » pourraient-elles se retrouver sous peu ?

Mais toujours avec plaisir, naturellement. Il dit  venir nous témoigner  sa solidarité et sa compassion ; ça ne se  refuse pas. Nous  ne pouvions  que nous  en réjouir…Que les victimes du Système se retrouvent, dites-vous, c’est souhaitable  et  même urgent et vital pour  ces victimes-là. Mais cette alliance, si elle devait renaître, devra éviter les embûches du passé,  se bâtir  sur la franchise, la confiance sincère entre partenaires,  la constance dans la  résistance aux chants des sirènes et aux appâts de toutes sortes. Elle devra, enfin,  reposer  sur  une plateforme minimale, requise.  Pour ma part, j’ai toujours milité et souscris à ce que disait cet homme politique : ‘’ la lutte en ordre dispersé n’a pas d’autre effet que la défaite pour tous ’’.

– Quelles sont les perspectives d’avenir de la coalition CVE-CVE/VR ? Pourrait-elle s’allier avec le reste de l’opposition démocratique pour une candidature unique à la prochaine présidentielle ?

 Il faut espérer que cette Coalition se poursuive, pour  la raison (citation) que j’évoquais plus haut. Raison de bon sens. Concernant  la  question de candidature unique de l’opposition, elle  n’a pas été encore discutée en notre sein …Mais, personnellement,  je pense que les enjeux du moment le demandent, même si…

Je ne sais si, à travers vos colonnes, je puis exprimer toute ma reconnaissance à tous ceux-là qui se sont investis, à leur manière, dans cette campagne, en notre faveur .. A mes amis et  parentèle, à tous ces sympathisants du parti, j’exprime toute ma gratitude. Aux militants des FPC, enfin,  que je félicite vivement,  je dis merci, au nom de tous nos candidats du parti qui n’ont pas démérité.

Demain il fera jour. Il faut y croire.

Propos recueillis par Dalay Lam 

Partagez

Coalition CVE/VR – CVE: Communiqué de presse

Comme tous les Mauritaniens, la Coalition CVE/VR – CVE a appris l’odieux assassinat de notre
compatriote Oumar Diop, tué dans les locaux du Commissariat de Sebkha 1 dans la nuit du
28 au 29 mai 2023. Cette énième forfaiture intervient à peine trois mois après l’exécution de
Souvi Ould Cheine dans les locaux d’un autre commissariat, celui de Dar Naïm. Non
contentes d’avoir ôté la vie à un citoyen qu’elles se devaient de protéger, les forces de
l’ordre s’empressent de publier un communiqué tendant à salir la mémoire de la victime
comme elles l’avaient fait lors de l’assassinat de Souvi. Ce communiqué, rédigé à la hâte et
truffé d’incohérences, sonne comme un aveu de culpabilité et traduit la volonté de couvrir
ce qui apparait comme le résultat tragique d’un excès de zèle de ceux-là mêmes censés
protéger les citoyens.
Comme si cela ne suffisait pas, le régime du Président Mohamed Cheikh Ould Ghazouani n’a
rien trouvé de mieux à opposer à la jeunesse du pays, sortie dans beaucoup de nos localités
pour manifester son indignation, que des tirs à balles réelles qui auraient fait une nouvelle
victime, du nom de Mohamed Lemine Ould Sambe, du côté de Boghé en cette matinée du
30 mai 2023.
Ces tragédies, tout comme celles qui avaient coûté la vie à Souvi, Abbas Diallo et Lamine
Mangane, sont en effet une suite logique du permis de tuer du noir délivré aux
représentants les plus zélés du système raciste et esclavagiste qui nous gouverne à travers la
promulgation de la loi d’amnistie protégeant les auteurs des crimes de génocide contre la
communauté noire pendant les années de braise. La Coalition, tout en présentant ses
condoléances les plus attristées aux familles des victimes, rappelle qu’on ne peut construire
l’unité nationale sur le déni de justice et exige :
– L’arrêt immédiat de la répression brutale contre les jeunes sur l’ensemble du
territoire national.
– La libération sans condition de tous ceux qui sont arrêtés suite aux présentes
manifestations et qui sont soumis à des tabassages et à des humiliations dans les
différents commissariats du pays.
– L’ouverture d’une enquête indépendante pour mettre la lumière sur les circonstances de ces
assassinats et la traduction des responsables devant la justice.
– L’abrogation de la loi d’amnistie de 1993, cadre légal de toutes les exactions à
l’endroit des Noirs de Mauritanie.
Nouakchott, le 30 mai 2023
La Cellule de Communication

Partagez

Des élections et des surprises

Après le deuxième tour organisé le samedi 27 Mai, les rideaux sont enfin tombés sur les élections municipales, législatives et régionales. Plusieurs partis ont dénoncé la désorganisation qui a entaché le scrutin en certains endroits, la fraude à ciel ouvert et l’intervention des démembrements de l’État au profit du parti au pouvoir…Ces scrutins n’ont donc pas dérogé à la règle non écrite qui veut qu’aucune consultation électorale ne se déroule normalement. Autre tradition, chaque élection apporte son lot de surprises. L’une d’elles – et non la moindre, sans contestation aucune – est l’affaiblissement fatal des partis de l’opposition traditionnelle (RFD, UFP et APP) qui se retrouvent sans aucun député à l’Assemblée nationale. Un véritable coup de tonnerre dont on n’a pas encore saisi toute l’ampleur. La faute à quoi ? A l’érosion progressive de l’électorat observé depuis quelques années ? Au discours modéré face aux problèmes du citoyen? À la politique d’apaisement vis-à-vis du pouvoir depuis l’arrivée de Ghazwani? A l’émergence de nouveaux partis et sensibilités aux discours plus véhéments ? Au vote tribal et identitaire qui a marqué plus que jamais ces élections ? Il y a en tout cas comme un nivellement de l’électorat. L’opposition-ère nouvelle (Tawassoul, FRUD, SAWAB/RAG et AJD/MR) se retrouve avec une trentaine de députés. Comme à son habitude, le parti au pouvoir obtient une majorité confortable (107 députés) et n’a donc plus besoin de ces partis-cartables qui ont servi de refuge à tous ses mécontents et l’ont tout de même battu à plate couture dans certaines localités. Prendra-t-il sa revanche, comme il l’a promis ? Réponse dans quelques jours lorsque le nouveau gouvernement sera formé.

Ahmed ould Cheikh

le calame

Partagez