Notre Mauritanie, au bord de l’implosion ?
Dans notre Mauritanie de mensonge, d’injustice et de violence, le patriotisme s’effrite de jour en jour.
Comment parler de patriotisme dans un pays où la notion de citoyenneté est galvaudée par un système raciste et tribaliste? Nous ne pouvons plus nous voiler la face; alors qu’une grande partie de la population mauritanienne est préoccupée par la gestion des trois repas quotidiens, des hommes politiques, ( civils et militaires ) qui, tout en accaparant à eux seuls, l’ensemble des pouvoirs, se succèdent à la tête de la Mauritanie, persistent à maintenir les démunis dans l’insalubrité, l’ignorance; plus grave, dévoient le système éducatif par des réformes pernicieuses.
Au moment où, nos plus proches voisins tels que le Sénégal et le Maroc luttent contre le chômage et tentent d’améliorer la qualité de leur enseignement, notre Mauritanie reste préoccupée par la purification ethnique en écartant une partie de la population de tous les postes de décision.
Les stratégies mises en avant, pour la conservation dans le long terme du pouvoir politique par une tribu ou une communauté, étant la désinformation, la division jusqu’à la ségrégation dans la formation, le cas de l’école militaire et les autres grandes écoles mauritaniennes qui ne sont fréquentées presqu’exclusivement que par des fils de militaires et des richichimes beydanes, en est un exemple patent et révoltant.
Pour ne pas s’en limiter là, ce système dont le penchant toponymique est flagrant va jusqu’à créer purement et simplement des quartiers communautaires dans toutes les grandes villes mauritaniennes; les quartiers habités par des noirs étant négligés et soumis aux vexations les plus insupportables, comme la psychose des rafles.
Tous ceux qui ont voyagé, savent que partout dans le monde, les plus beaux quartiers, les plus attractifs, sont ceux qui sont à côté des plages, voire sur la mer, pour profiter de la brise marine qui adoucit le climat, les corps et les esprits.
En Mauritanie, les quartiers du cinquième, d’El Mina, de la Sebkha, de la cité plage, sont délaissés par les autorités, après que les walis, hakems et ministres des finances chargés de leurs attributions, s’en sont servis pour amasser des titres de propriétés de parcelles revendues aussitôt; n’accordant aucune importance à la prédiction des spécialistes de l’urbanisme qui avaient précisé que cette zone non edificandie en devrait être attribuée qu’après et que pour y habiter avaient suggéré les mesures idoines pour assurer la viabilité dans ces quartiers.
Faisant fi de tout cela, les walis, hakems et ministres des finances qui sont passés à cette période avaient une occasion d’or, un filon commercial, très lucratif, de s’attribuer soi même et à ses proches des titres de propriétés qu’ils avaient aussitôt revendues et avaient autorisé le laxisme des agents de l’administration devant veiller au respect de toutes ces règles pourtant édictées par des techniciens de la direction de l’urbanisme.
C’est cette raison qui explique que ces quartiers soient occupés presqu’exclusivement par des negro-africains de Mauritanie.
Alors, adieu les règles obligatoires :
– de terrassement,
– de sur-élèvement des fondations de bâtiments qui doivent se situer en dessus des chaussées, comme le font présentement tous les nouveaux bâtisseurs dans cette zone.
Ceci ayant conduit à cela, fait qu’aujourd’hui les habitants de ces quartiers sont obligés, soit de vivre les pieds dans l’eau nauséabonde et infecte et les matelas posés sur des bidons jaunes, ou, à abandonner le fruit de la labeur de tant d’années pour aller être locataire dans d’autres quartiers plus vivables.
C’est à ce moment que le système pense à débourser des milliards de nos ouguiyas pour édifier de nouvelles villes. La création de nouvelles villes sera une nécessité si les villes que nous habitons déjà sont habitables.
Tous les mauritaniens sans distinction aucune, doivent exiger des autorités une meilleure qualité de vie pour tout un chacun.
Pour sauver la Mauritanie de la dérive, Bambaras, Soninko, Pulaar, Hassaniya, Wolofs et haratines doivent forcément être solidaires et se respecter mutuellement.
Dr. Mamadou LAM
Responsable
“Section droits humains / éradication de l’esclavage”.
Arc-en-ciel Le PMC.