Loi sur le financement du terrorisme : La Mauritanie ne reconnaîtrait plus la résistance palestinienne
L’Authentique – La loi sur le financement du terrorisme récemment adoptée par le parlement mauritanien va à contre-courant de la position diplomatique de la Mauritanie vis-à-vis des mouvements de résistance comme en Palestine. C’est ce que soutiennent nombre d’observateurs qui sont persuadés que cette loi n’exclurait pas les peuples qui luttent pour leur autodétermination.
Le débat a été houleux autour de la loi sur le financement du terrorisme, récemment adoptée par le parlement mauritanien. Le gouvernement aurait dans ce cadre refusé toute modification du projet de loi 016-080 portant lutte contre le financement du terrorisme.
Ces modifications proposées par le groupe parlementaire du parti islamiste Tawassoul, portaient sur des exceptions. Celles-ci portaient sur les mouvements populaires luttant pour l’autodétermination ainsi que les mouvements de résistance comme en Palestine. A ces mouvements, nulle confiscation de bien ou rétorsion juridique ne doivent être imposés, selon les partisans de la modification.
Ainsi, au sein de la commission parlementaire Justice, Intérieur et Défense, il a fallu passer au vote pour décider la saisie conservatoire, la confiscation et le gel immédiat des biens et propriétés des individus et groupes listés par le Conseil de sécurité de l’ONU ou par l’Etat mauritanien comme mouvements terroristes, ceux qui les financent ou leur achètent des armes de destruction massive.
L’exception demandée par les partisans de la modification portait sur les organisations reconnues par les Nations Unies comme des combattants de causes justes reconnues par le droit international, comme les peuples qui luttent pour leur indépendance ou pour leur autodétermination, comme en Palestine.
Mais les députés de la majorité membres de la commission se seraient opposés farouchement à ces modifications, soutenant qu’il n’y aura aucune exception dans le projet de loi sur le financement du terrorisme.
Ainsi, la Mauritanie ne reconnaîtrait plus la résistance palestinienne. Ce qui selon plusieurs observateurs, constitue un précédent dangereux et un alignement sur la thèse du sionisme international et de ses alliés du Golfe arabique.
Ainsi, le projet de loi proposé par le gouvernement est passé devant le Parlement comme une lettre à la poste, démontrant par là que le gouvernement contrôle totalement le Parlement à travers sa majorité.
Aucun débat contradictoire ne serait ainsi plus possible au sein des deux hémicycles du parlement mauritanien, par rapport aux lois que le gouvernement veut faire adopter. Le contrôle parlementaire est ainsi mort de sa vilaine mort, trouvent plusieurs parlementaires.
Mais le vote sur la loi sur le financement du terrorisme pourrait comporter une exception, car une seule député, Betoul Mint Abdel Haye de la majorité a voté contre, sous réserve des deux exceptions qu’elle propose d’introduire, celles portant sur les mouvements de résistance. Son parti, qui appartient à la majorité l’aurait tancé vertement.
JOB