Mauritanie: une nouvelle loi durcissant la répression de l’esclavage
ALAKHBAR (Nouakchott)-Les députés mauritaniens ont adopté jeudi à l’unanimité une nouvelle loi durcissant la répression de l’esclavage, une pratique considérée désormais comme “crime contre l’humanité”.
La nouvelle loi abroge et remplace celle de 2007 portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes.
Selon le nouveau texte, les auteurs de l’esclavage encourent une peine maximale de 20 ans de détention assorties d’amendes, contre 10 ans de prison auparavant. Ils risquent également la saisie de leur biens pour garantir les droits des victimes.
Quant aux victimes d’esclavage, la nouvelle loi leur accorde une procédure gratuite, une assistance judiciaire et un dédommagement.
La Mauritanie a aboli l’esclavage depuis 1981. La loi n° 2007-048 du 3 septembre 2007 portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes a été aussi adoptée.
Cependant, les ONG de droit humain continuent à dénoncer l’existence du phénomène et demandaient de pouvoir se constituer partie civile, ce qui leur a été accordé par la nouvelle loi. Et elles sont désormais permises de dénoncer les cas d’esclavage et d’assister les victimes.
L’adoption de la nouvelle loi est intervenue pendant que le militant anti-esclavagiste, Biram Dah Abeid, est en prison. Il a été condamné à 2 ans de prison avec deux codétenus après l’organisation d’une caravane contre « l’esclavage foncier ». Un des codétenus, Jiby Sow, bénéficie d’une liberté provisoire.
Biram Dah Abeid, prix des Nations unies pour les droits de l’homme 2013 et président de l’association abolitionniste IRA-Mauritanie, est arrivé en deuxième position aux dernières élections présidentielles.