Au lendemain des ruptures ! par Abdarahmane Ngaïdé
Il est parfois pénible de lire quelques uns des messages postés par-ci et par-là. Que les insultes soient distribuées une à une cela ne me surprends pas. Que chacun d’entre nous s’attende aux insultes cela ne me surprendra pas aussi. Ce qui m’aurait surpris c’est bien l’assainissement de nos discussions et le règne de la maturité constructive [Comme cette rubrique salvatrice : Nécessaire contradiction]. Mais depuis 2000 que je suis de manière régulière (sauf l’année 2008) nos forums j’ai vu toutes les insultes défiler et presque tout le monde y est passé comme si chacun d’entre nous devait être « déchiré » en public. Comme un passage initiatique quoi ! C’est ainsi qu’on agi tout en prônant que « la lutte continue » ou je ne sais autre slogan démobilisateur. Les insultes continuent oui ! C’est cela notre triste vérité. Nous sommes virtuoses en la matière. Tant que nous n’auront pas levé ce petit coin de notre voile social en public, nous ne sommes pas contents. C’est terrible comme constat. Au lieu de penser le devenir avec sérénité, on s’enlise dans la fange espérant pouvoir un jour, qui est encore lointain, tirer notre épingle du jeu.
Il est de mon droit, libre que je suis et que je serai pour toujours, de dire non aux erreurs commises délibérément ou par manque de recul. D’un message posté on pense piratage, d’un congrès annoncé on s’étripe. Alors que nous assistons à des moments importants qu’il faut plutôt analyser avec la froideur nécessaire pour décrypter les dessous des événements. Beaucoup de choses se cachent derrière les événements souvent considérés, à tort, comme des épiphénomènes alors qu’ils annoncent des choses intéressantes et qui doivent être analysées en dehors du chemin de la simplicité, de l’invective et de l’insulte. Pour cela il nous faut beaucoup de sérénité. Les mois à venir seront peut être décisifs, mais quand on se cantonne au constat puéril et à l’insulte abjecte on perd le nord et on ne comprend absolument rien de ce qui pourrait advenir de nos trajectoires.
Il faut qu’on arrête de s’insulter pour lire cet avenir si proche qui demande la conjugaison des efforts car sans cette conjugaison et ces sacrifices sur soi nous ne pourrons rien faire de notre présent ni de notre avenir. Nous sommes à la confluence de ce que les anglophones traduisent par le concept de « turning point », il est donc judicieux d’accompagner ce moment.
Bien heureux celui qui saura profiter de ces bifurcations qui se dessinent pour sortir de ce champ sémantique des vilénies et s’atteler à l’essentiel : reconstruire toutes ces disjonctions devenues si profondes.
Abderrahmane NGAIDE (Bassel)
Dakar, le 07/04/2011
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