Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Libre Expression. Le danger de l’accaparement de terres agricoles

Libre Expression. Le danger de l'accaparement de terres agricolesPeut-on sauver la Mauritanie du Land Grabbing, ce nouveau colonialisme foncier?

La Banque Mondiale, après avoir imposé au pays, à l’instar des autres pays africains depuis le milieu des années 80 le Programme (PASA) qui a appauvri les populations , ruiné et surendetté nos agriculteurs et ceux de l’Afrique ( voir ouvrage en ligne, « Notre Continent, Notre avenir ») a mobilisé toutes ses institutions financières et d’études (SFI, CGIAR, IRRI…, ) pour convaincre les pays riches et particulièrement pétroliers à verser dans son nouveau Programme de Land Grabbing ( l’Accaparement des terres agricoles des pays pauvres pour assurer la sécurité alimentaire des pays riches)

La FAO (organe des Nations Unies) cite que 2500 ha ont été déjà achetés aux pays africains ( notre presse cite un projet de décret d’attribution à Boghé de 50 000 ha au profit d’une société saoudienne pays, 5 éme importateur mondial du riz).

Il faut qu’on rappelle que la Mauritanie pouvait et peut toujours (si volonté politique il y a) en 2 ans seulement et sans besoin de financements extérieurs s’autosuffire (en riz, sucre, blé, huiles, légumes ,aliments de bétail, lait…) et assurer la sécurité alimentaire des pays africains et pétroliers à un coût de production 70% moins cher que les produits importés…

La principale contrainte à cette performance est le snobisme négatif de notre technocratie publique et copinisme des stratégies dictées de l’extérieur. Avant les ONGs du Sud qui viennent de se concerter pour protester contre cette option, j’avais déjà dénoncé le land grabbing de la BM dans CRIDEM et le quotidien Nouakchott Informations depuis prés d’une année en même temps que plusieurs syndicats des pays africains, asiatiques, sud américains.

La Mauritanie n’a pas de syndicat d’Agriculture performant pour faire un diagnostic de la situation actuelle et des menaces et solutions : Cette campagne , malgré les efforts de subvention, la politique actuelle continue à intensifier la ruine des agriculteurs du fait du déséquilibre négatif du compte d’exploitation du producteur. On fait croire au gouvernement que notre agriculture est sans issue. Ce qui est totalement faux.

Nos élus sont majoritairement politiquement ligotés par leurs obligation de soutien aveugle du gouvernement,(même dans des erreurs héritées) ou simplement non avertis de cette grave question.

En ma qualité d’ancien Ancien Secrétaire Général syndical durant 15 ans et fondateur de la Fédération Nationale des Agriculteurs et Eleveurs de Mauritanie (FNAEM ) affiliée de la CGEM et ancien Préfet sur le Fleuve engagé dans le développement local communautaire et d’initiatives privées,

je déplore que:

1- Les convoitises de la Vallée par l’agro-business international qui n’est qu’une forme du néocolonialisme foncier moderne sous étiquette de libéralisme mondialisé des institutions de Brettons Wood.

2- dans le Delta (au Sud Ouest du pays) plus 50 000 ha de riches terres agricoles (études pédologiques et topographiques disponibles) exploitables sans pompage soit déjà accaparés par les éco business (UICN, WWF..) internationaux pour l’engraissement des oiseaux migrateurs au détriment de nos populations et villageois de 20 localités côtières ( Ghahra, N’Diemer, N’Diohos, Bden, Dar salam…) de populations pauvres et sans défense, privées de terres agricoles arables et même d’eaux douces (certaines localités s’approvisionnent de Saint Louis au Sénégal).

J’invite l’Etat et tous les citoyens mauritaniens du Nord comme du Sud d’agir ensemble pour éviter l’accaparement des terres du Fleuve par les pays riches et de libérer l’agriculture nationale des stratégies actuelles, dictées par les puissantes institutions du libéralisme sauvage qui appauvrissent les populations et ruinent les agriculteurs.

Je rappelle : la Mauritanie peut, sur fonds propres, produire exporter en 2 ans tous les produits stratégiques ( riz, blé, sucre, huiles, légumes aliments de bétail, lait…) à des coût 70% que la concurrence internationale ) dans ces pays qui veulent acheter nos terres.

Nouakchott, le 30 Décembre 2010

Cheikhany Ould Sidina

Expert en développement

Cridem

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