Mauritanie : Pourquoi la France et les mauritaniens laissent faire ?
Depuis que la France de Mitterrand, a dicté la conduite à tenir aux africains en 1990 au sommet de la BAULE en imposant le multipartisme, de l’eau a bien coulé sous les ponts.
Ainsi, l’Afrique francophone, pour satisfaire les désirs de la France coloniale est rentrée dans une compétition chaotique pour instaurer des systèmes démocratiques dans leur Pays.
Cette action, a débouché dans un premier temps sur des mutineries à répétition, tantôt réprimées directement par l’armée française ou planifiées et téléguidées à distance depuis Paris.
Dans un deuxième temps, après l’expérience difficile, couteuse et non concluante de cette première vague d’essai, la collaboration stratégique entre la France et la version 3G de nos dictateurs a été privilégiée sous le label de la lutte contre le terrorisme et la sécurité.
Le Mali, qui est loin d’être au bout de ses malheurs, juste à nos frontières est le premier à payer la facture salée de ce nouveau plan chaotique, pour trois raisons au moins.
La première est que, le Mali avant la présence militaire française était occupé par les mouvements jihadistes , aujourd’hui il est sous double occupation franco-jihadiste.
Donc, sur ce plan, le fardeau a été multiplié par deux et non diminué par l intervention française ;
La deuxième raison, est que ses voisins regardent avec nonchalance, qu’il est en train d’être amputé de Kidal sans broncher.
Et bien sur, la troisième grande raison, probablement la principale de ses malheurs ce sont les richesses de son sol, qui au lieu de lui apporter prospérité lui causent malédictions.
En ce qui concerne notre Pays, les dirigeants français, ont compris dés le coup de d’Etat de 2008 contre la légalité constitutionnelle, que le peuple Mauritanien n est pas un acteur actif et conscient sur lequel il faut désormais se baser.
Et que l’opposition non plus, n’a pas eu le courage et l’intelligence de jouer un rôle positif dans les changements intervenus, en dépit de nombreuses cartes dont elles disposent.
C’est pourquoi, la collaboration avec une nouvelle génération de dictateurs, capables de tenir par la force militaire et politique le peuple encore pour quelques années est la stratégie qui correspond le mieux aux intérêts de la France en cette conjoncture.
Même si, le volet économique de cette nouvelle coopération penche plutôt du coté de la Chine, qui est en train de travailler calmement et efficacement pour faire reculer l influence économique de la France et plus globalement de l’UE en Mauritanie.
Par ailleurs, le français en tant que langue recule inexorablement au profit de l’anglais, en plus de la consolidation des relations avec les USA.
Il est vrai, qu’une carte importante pour la France reste à exhiber, celle de l unité nationale, en particulier de l’esclavage (étant entendu que sur ce point précis la France était le partenaire principal des maitres d’esclaves pendant prés de cent ans de colonisation en Mauritanie), les événements de 89 dans lesquels elle a joué un rôle important et stratégique avant, durant et après…
Quoi qu’il advienne et quel que soit la qualité de la conservation de ses problèmes, les outils de conservation vieillissent et la denrée elle-même n’est plus adaptée à l hygiène alimentaire et environnemental des mauritaniens.
Le silence des mauritaniens, par rapport à leur devenir se lit et se décode difficilement par les autres, c’est pourquoi leurs interprétation sont souvent incorrectes, et n’apportent aucun résultat.
Mais, le jour ou les mauritaniens se décident de parler, chacun rentrera dans sa housse, car l’histoire est là, la majeur partie de ceux qui haussent le ton sont jeunes.
Et, n’ont pas eu le temps à cause de la pauvreté et le manque de débouchés de connaitre leur passé et de valoriser ses aspects positifs, plutôt que le contraire.
Cela, pouvait leur faciliter la transition des rapports intergénérationnels, la mise en commun de leur énergie, pour minimiser l’influence négative du passé, envisager l’avenir ensemble et ne pas servir de bois de feu pour les marchands de la haine et de la discorde.
Partant de ce constat, Trois questions s’imposent :
Quelles sont les miettes économiques et politiques qui motivent encore l’engagement de la France en Mauritanie ?
Qu’attendent les mauritaniens pour se parler, comme l’on fait les maliens, les marocains, les Sénégalais et les autres ? Au risque de se retrouver sous peu dans la corbeille de l’histoire.
Qu’attend le pouvoir, pour comprendre que ses méthodes son anciennes, son spectacle ennuyant, planifier l’alternance, arrêter son cirque de dialogue, faire son deuxième mandat et partir ?
Isselmou Ould Hanefi
sosabbere.asso.st