Siège G 5 du Sahel à Nouakchott : La Mauritanie, futur fantasme pour apprenti-jihadistes !?
Le Groupe des cinq pays du Sahel, encore appelé G5 du Sahel, vient de choisir son siège à Nouakchott. L’accord a été paraphé la semaine dernière entre la ministre mauritanienne des Affaires étrangères, Mme Vatma Vall Mint Soueina et le Secrétaire Permanent du groupe, Nejim El Hadi Mohamed. Ce choix porté sur la Mauritanie comme plaque-tournante de la lutte contre le terrorisme au Sahel, ne risque-t-il pas de l’exposer aux fantasmes des Jihadistes assoiffés d’actions d’éclats et de martyres ?
Nouakchott a abrité vendredi 26 juin dernier la signature d’un important accord de siège entre la ministre mauritanienne des Affaires Etrangères, Mme Vatma Vall Mint Soueine et le Secrétaire Permanent du G 5 du Sahel, Nejim El Hadj Mohamed. Aux termes de cet accord, l’outil de coopération sous-régionale qu’est le G5 du Sahel, ouvrira ses bureaux en Mauritanie et accueillera des fonctionnaires internationaux, des experts militaires et des stratèges en développement issus des cinq pays qui forment l’organisation, en l’occurrence, le pays hôte, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad. Toute la mécanique de la lutte contre le terrorisme au Sahel ainsi que toutes les stratégies de sécurité intéressant la région seront dorénavant prises à Nouakchott.
En plus des gros bonnets des gouvernements membres du G5 qui ne manqueront pas de défiler à Nouakchott, c’est toute une armée de généraux et de hauts gradés de la sous-région qui défileront dans un ballet endiablé entre leur pays et la capitale mauritanienne. Viendront se greffer sûrement à ce tourbillon, des experts américains, français, et probablement d’autres appartenant à diverses nationalités.
La Mauritanie est-elle réellement prête à endosser une telle responsabilité, eu égard aux mesures draconiennes de sécurité qu’impose la gestion d’un tel siège ? En effet, les mesures de sécurité qu’imposent des structures de haute sensibilité comme les bureaux du G5 du Sahel, semblent en déphasage avec la légèreté légendaire du Mauritanien si peu habitué aux dangers. Pour nombre d’observateurs, la décision de faire de la Mauritanie le cœur névralgique de la sécurité dans la sous-région est un coup de prestige pour le pays. En plus de ses retombées politiques et diplomatiques sur le plan international, l’installation d’un tel siège à Nouakchott aura des répercussions économiques, sécuritaires et militaires pour le pays, en termes d’entrées de devises, de formation et d’expérience.
Revers de la médaille, il y a ceux qui voient dans l’installation d’un siège aussi sensible que celui du G5 du Sahel à Nouakchott un danger réel pour le pays. Selon cette vision, la Mauritanie risque de devenir la cible du terrorisme dans sa forme la plus méconnue jusque-là, à savoir les voitures piégées et les opérations kamikazes, dans et aux alentours non seulement des bâtiments devant abriter le siège du G5, mais aussi dans les hôtels et les résidences qui accueilleront les délégations.
En effet, la chance d’avoir un nombre si importante de hautes personnalités civiles et militaires, réunis l’espace d’une rencontre régionale dans un seul édifice, fait fantasmer les groupes terroristes toujours assoiffés de coups médiatiques.
Certains semblent cependant minimiser les risques, trouvant que la Mauritanie reste confiante en ses services de renseignement et de police pour déjouer toutes tentatives terroristes sur son sol. Des analystes trouvent toutefois qu’aucune force aussi efficace qu’elle soit ne peut déjouer à cent pour cent des attentats terroristes et que le risque reste grand d’infiltration de jihadistes et d’actions d’éclats en Mauritanie.
Cheikh Aïdara
l’ authentique