Mauritanie : l’esprit du 10 juillet 1978 serait-il une velléité ?
En prenant le Pouvoir en 1978, notre Armée nationale avait agi pour restaurer l’État de droit en Mauritanie, non pour installer un Régime militaire, habillé autrement …
En revenant sur notre passé récent, je tenterai de faire une lecture objective des faits en m’efforçant de m’éloigner des clichés stéréotypés. Notre pays est signataire de l’accord tripartite de Madrid qui consacre le partage du Sahara Occidental. Nous avions à l’époque adhéré à la position de l’axe Paris-Rabat, rompant avec la ligne préconisée par Alger. Pourtant, certaines voix, quelque peu timides, s’étaient élevées en ce moment précis pour demander à ce que notre Pays s’en tienne à la décision de la Cour internationale de justice de la Haye, décision reconnaissant de façon explicite les liens multiples unissant l’Ensemble mauritanien et les populations du Sahara occidental. Mais les dirigeants du Pays de l’époque avaient choisi d’être partie prenante dans l’Accord de Madrid.
Suite à cette situation, notre Pays s’est trouvé engagé dans une guerre à laquelle il n’était pas préparé. Notre armée était mal équipée, désorganisée et prise au dépourvu. Devrait-elle alors se consacrer à sécuriser notre vaste territoire ou plutôt se redéployer pour occuper le territoire du Wad Dheheb ? Notre armée, en courant deux lièvres à la fois, résista tant bien que mal, mais l’usure du temps et le manque de moyens finirent à la longue par faire apparaitre son essoufflement.
Les hommes politiques de l’époque furent aussitôt appel aux alliés étrangers du moment. Une base militaire marocaine fut installée à Akjoujt et les jaguars de l’armée de l’air française intervenaient désormais sur notre territoire, de jour comme de nuit, pour traquer les colonnes du Front Polisario. Le Président Mokhtar Ould Daddah, Allah Yarahmou, ne maitrisait plus la situation et notre territoire était devenu de fait militairement occupé par des forces étrangères .
En cette journée mémorable du 10 juillet 1978, notre Armée nationale, sous la conduite d’officiers agissant dans l’intérêt supérieur du Pays, décida de prendre le pouvoir pour libérer le sol de notre territoire de toute présence militaire extérieure et rétablir notre Nation dans tous ses attributs. Ce coup d’état, combien salutaire, qui a vu le ralliement et la participation de toutes nos forces armées et de sécurité, avait clairement défini tous les objectifs qu’il s’était assigné. Cette date du 10 juillet qui est devenue la fête nationale de nos forces armées, restera une journée historique pour tout le Peuple mauritanien.
Les autres coups d’état de palais qui ont suivi l’ont été pour des motivations personnelles sinon pour des rivalités entre hauts gradés de cette Armée. Notre institution militaire peine encore à concrétiser l’esprit du 10 juillet 1978, malgré quelques faibles avancées démocratiques …
Abdallah Ould Hadj Brahim
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