Les élections au Nigeria entachées par des attaques meurtrières
Des hommes armés ont attaqué des bureaux de vote dans le nord-est du Nigeria, samedi, faisait plus d’une douzaine de victimes. Boko Haram est suspecté d’en être responsable : le groupe islamiste avait promis d’empêcher la tenue du scrutin.
Des hommes armés ont attaqué des électeurs qui se rendaient aux urnes, samedi 28 mars, dans les États de Gombe et de Yobe, dans le nord-est du Nigeria. Dans l’État de Gombe, au moins 10 personnes ont été tuées dans plusieurs attaques à Dukku, Tilen, Woru, Birin Bolawa et Birin Funali. Dans l’État de Yobe, le bilan est de trois morts après une attaque dans la localité de Ngala.
Dans la plupart des cas, les agresseurs ont ouvert le feu sur des électeurs qui se rendaient à pied vers leurs bureaux de vote. Les hommes armés sont parfois arrivés à bord d’un pick-up, le visage recouvert d’un chèche. “Nous avons entendu les assaillants crier : ‘On ne vous avait pas dit de rester à distance de l’élection ?'”, a rapporté un responsable local de la Commission électorale indépendante (Inec) sous couvert d’anonymat.
Abubakar Shekau, le chef du groupe islamiste armé Boko Haram avait menacé, le mois dernier, de perturber le processus électoral, qu’il considère comme non conforme à la charia.”Ces élections n’auront pas lieu, même si nous sommes tués. Même si nous ne sommes plus en vie, Allah ne vous le permettra jamais”, avait-il proféré. Une vague d’attentats-suicides visant des marchés et des gares routières, ces dernières semaines, avaient laissé craindre des attaques terroristes samedi contre les électeurs.
Très critiqué pour n’avoir pas su juguler l’insurrection islamiste durant son mandat, le président Goodluck Jonathan a lancé une offensive armée de grande envergure, le mois dernier, et il a autorisé les armées des pays voisins, le Tchad en tête, à intervenir dans le pays, ce qui a permis de faire reculer le groupe extrémiste, qui s’était emparé de pans entiers de territoires du nord-est. L’insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait plus de 13 000 morts, principalement dans le nord du Nigeria, en six ans.
Avec AFP
france24