Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Colloque international de la Tidjaniya : Le soufisme face à l’extrémisme religieux

Organisé par le Mouvement cercles des Soufis, le 8e Colloque international de la Tidjaniya s’est tenu ce week-end à Dakar. Cette rencontre a été un intense moment de réflexion sur les défis qui interpellent la Tidjaniya en ce 21e siècle, marqué par des conflits religieux, ethniques et sectaires, a souligné le journal «Le Soleil». D’éminents guides de la Tidjaniya, des penseurs soufis, des intellectuels de haut niveau de toutes les régions du monde y ont pris part, à travers des panels et des tables rondes sur des thématiques. Des thématiques qui ont porté, entre autres, sur ‘’la Tidjaniya, spiritualité de sens dans une mondialisation tout en puissance», «les confréries soufies et les menaces des groupes extrémistes», «le soufisme et développement humain».

 Président du colloque, Chérif Sidi Brahim Tidjani, a souligné, au cours de cette rencontre, la nécessité pour les disciples tidjanes du monde d’«engager une réflexion à travers la pensée fondamentale de leur guide suprême». Il a plaidé pour une éducation spirituelle et culturelle afin de faire face à l’extrémisme dans notre société, avant d’ajouter que «ce colloque permet de conjuguer la célébration du dialogue des disciples tidjanes du monde et celle de la société qui les entoure au service des valeurs universelles. Pour lutter contre les extrémismes, nous avons besoins de toutes les énergies de toutes les mobilisations».

«Le plus fort n’a jamais été fort tant qu’il ne règne pas sur les consciences»

Dans son intervention, le professeur Iba Der Thiam, qui a pris part au colloque, a expliqué que  «l’islam tolérant que nous avons au Sénégal plonge ses racines au temps de la colonisation quand les chefs religieux de l’époque faisaient face à la volonté du système colonial de favoriser les religions qui étaient extérieures à l’Islam et de faire en sorte que le Sénégal soit conçu, selon les valeurs de la civilisation occidentale. Il ajoute que «les chefs religieux ont compris que l’enjeu véritable qui se posait n’était plus la conquête d’un espace spirituel et qu’il fallait faire  en sorte que le système colonial ne soit le premier à occuper les consciences des sénégalais. Ils ont créé des daaras, construit des mosquées et organisé le pèlerinage à la Mecque. Parce que le plus fort n’a jamais été fort tant qu’il ne règne pas sur les consciences». Un fait qui, selon lui «a permis d’avoir au Sénégal 95% de musulmans et c’est un islam tolérant, de paix, d’amour, de convivialité qu’on y vit».

 Co-président du colloque, le Pr Souleymane Bachir Diagne a soutenu, quant à lui, que «la fonction du soufisme est d’éclairer la marche du monde vers l’avenir». Il a souligné que le message que porte cette conférence peut tenir en une double affirmation.  Premièrement, le soufisme n’est autre chose que l’Islam pleinement compris et pleinement vécu. Et deuxièmement, le monde actuel a besoin justement d’entendre ce message». (…) “Le soufisme en général et la voie Tidjaniya en particulier peuvent être vraiment pensés comme une lumière qui brille dans notre monde. La leçon qui porte cette dimension essentielle et intérieure de l’islam, c’est une leçon de pluralisme, de tolérance et de paix. Et qui lit aujourd’hui la réalité de notre monde et notamment la réalité religieuse, comprend que nous avons besoin que brille sur ce monde-là ces messages. Le soufisme a une lumière qui a besoin d’éclairer le monde».

 Pour la Pr Souleymane Bachir Diagne, l’islam soufi peut contrebalancer l’islam radical, car le soufisme, dans son essence, est contre toutes les déviations et toutes les tendances extrémistes qui traversent actuellement les sociétés musulmanes. «Le soufisme écarte toute extrémisme religieux. C’est une religion de la compassion, de la fraternité humaine qui insiste sur le fait que malgré les différences d’interprétations, de spiritualité, de couleurs, de langues, entre autres, a déclaré le philosophe», dit-il.

 

seneweb

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