La disparition dans la nuit de samedi à dimanche d’un vol AirAsia entre l’Indonésie et Singapour est une nouvelle occurence à ajouter à la série des drames qu’a connue l’aviation en 2014. Au moins quatre évènements significatifs sont à relever: en mars, la disparition pure et simple du Boeing 777 de la Malaysia Airlines reliant Kuala Lumpur à Pékin puis en juillet, la destruction en vol du Boeing de Malaysian Airlines au-dessus de l’Ukraine ainsi que les crash d’un MD 83 de Swiftair, opéré pour le compte d’Air Algérie, au-dessus du Mali et d’un ATR 72-500 de TransAsia Airways à Taïwan.
Il faut aussi ajouter à cette série plusieurs autres crashs survenus ces derniers mois au Népal, au Kénya, au Niger, en Zambie et au Soudan. Ces accidents à répétition feront de 2014 une des années parmi les plus meurtrières du transport aérien.
Au total, plus de 730 personnes ont déjà péri en prenant l’avion cette année. Soit bien plus que lors du dernier pic de 2012 et ses 414 décès liés à un accident d’avion, plus de quatre fois plus que ceux enregistrés (210 morts) en 2013, par l’Association internationale du transport aérien (IATA). Et enfin, plus que la moyenne de 517 décès par an enregistrés dans le monde, lors des cinq dernières années.
La route a tué 3 268 personnes rien qu’en France en 2013
Ce triste record de 2014 ne doit cependant pas faire oublier – et cela peut sembler paradoxal alors que l’émotion est forte ce dimanche – que l’avion reste le moyen de transport le plus sur au monde. Mais contrairement à l’automobile qui tue plus – 3268 morts en 2013 rien qu’en France – chaque accident d’avion est spectaculaire, comporte une dimension internationale et intervient dans un univers – le ciel – qui n’est pas naturel à l’être humain.
Pour autant, jamais l’avion n’avait si peu tué. Le taux mondial d’accident d’avion à réaction de fabrication occidentale en 2013 était de 0,41, soit un accident pour 2,4 millions de vols. «C’est le plus bas de l’histoire de l’aviation», selon l’IATA dans son dernier rapport sur la sécurité aérienne. «De 2009 à 2013, ce taux s’est amélioré de 14,6 % par rapport à la moyenne sur cinq ans, qui s’élève à 0,48», souligne le rapport.
L’Europe est la région la plus sure
Le taux d’accident et de décès restent très faibles en regard des plus de 3 milliards de passagers qui ont pris l’avion sur 36,4 millions de vols, en 2013. Ces statistiques doivent aussi se lire dans le cadre d’un marché du transport aérien en croissance (+4,8 % par en moyenne) et d’une flotte mondiale qui a doublé de taille tous les quinze ans en moyenne. Elle compte aujourd’hui 20 910 appareils en service dans le monde et devrait encore doubler, selon la dernière étude de marché de Boeing, dans les vingt ans à venir.
Par région, le rapport de l’IATA désigne l’Europe comme la plus sure en matière de transport aérien avec un taux d’accident inférieur à la moyenne mondiale en 2013 de 0,15 ; devant l’Amérique du Nord (0,32). En revanche, parmi les régions les plus dangereuses malgré de nets progrès, l’IATA désigne l’Afrique avec un taux d’accident de 2,03 contre 4,55 en 2012 et la CEI (Communauté des états indépendants) qui a vu son taux d’accidents s’aggraver à 2,09 contre 0,00 en 2012. «La CEI affiche la pire performance», note l’IATA.