Le robot Philae est bien posé sur la comète et envoie ses premières photos
Après deux tentatives infructueuses, le robot Philae s’est finalement posé mercredi soir sur la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko. Le compte twitter du module a même commencé à poster des photos.
Après l’euphorie des premiers instants, les responsables de la mission Rosetta espèrent y voir plus clair, jeudi 13 novembre, sur la situation du petit robot Philae, au lendemain de son atterrissage historique sur une comète.
Les premières données reçues après l’atterrissage sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko (Tchouri) laissent supposer une situation pas tout à fait conforme à ce qui était prévu. Elles font également planer des doutes sur les capacités du robot à assurer pleinement la totalité de son programme scientifique, notamment les forages destinés à recueillir des échantillons du sol de la comète.
“Les analyses magnétiques révèlent que Philae a effectué trois atterrissages à 15h33, 17h26 et 17h33 UTC” (ndlr: GMT), a annoncé jeudi matin l’Agence spatiale européenne dans un tweet, alors que la veille, l’ESA avait déjà évoqué l’éventualité d’un double atterrissage.
Les harpons du robot laboratoire ne se seraient pas activés, ce qui aurait provoqué ces rebonds. Mais les responsables du programme européen restent optimistes, car ils ont un contact radio avec le robot et celui-ci n’a pas de problème d’énergie.
“Philae a passé la nuit sur la comète et nous avons eu trois bonnes nouvelles : la première, c’est que Philae est posé sur le noyau de la comète. Deuxièmement, Philae recoit de l’énergie, ses panneaux solaires sont allumés et lui permettent donc d’envisager un futur. Et troisièmement, nous sommes en contact permanent avec Philae puisqu’il émet et envoie des infos à Rosetta et que celle-ci nous les retransmet”, a déclaré jeudi matin le président du Centre national d’études spatiales (CNES), Jean-Yves Le Gall, sur Europe 1.
Ce dernier a en revanche relativisé le problème des harpons, soulignant que “l’information la plus importante, c’est qu’on est bien posé. Ensuite, on va voir ce qu’on fait sur les harpons. On est en train de faire une sorte de check-up de Philae”, qui “fonctionne bien” mais se trouve sans doute “sur une pente fortement inclinée”, selon l’agence spatiale française.
Un point de presse est prévu à 13h00 GMT (14h00 heure de Paris) au Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt (Allemagne), pour présenter un bilan de santé du petit robot, qui a commencé à diffuser des photos via son compte Twitter.
En savoir plus sur l’origine du système solaire
La mission du robot laboratoire est notamment de faire des prélèvements qui donneront des informations sur les origines du système solaire, voire sur l’apparition de l’eau et de la vie sur Terre.
Les responsables de la mission n’ont pas boudé leur plaisir d’avoir réussi cette première dans l’histoire de l’exploration spatiale, point d’orgue d’une aventure entamée il y a 20 ans.
“Nous sommes les premiers à l’avoir fait et c’est cela qui restera pour toujours”, a déclaré Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’Agence spatiale européenne. “C’est un grand succès et ce fut une grande journée”, a-t-il martelé.
La Nasa a salué cette “percée dans l’exploration de notre système solaire” et “une étape-clé dans la coopération internationale”, une référence aux trois instruments américains à bord de Rosetta.
Il a fallu sept heures à Philae, largué par la sonde européenne Rosetta, pour descendre en chute libre jusqu’à sa cible. Son atterrissage, à plus de 500 millions de km de la Terre, s’est fait “en douceur”, selon l’ESA.
Pendant sa longue descente, le robot a pu prendre des images de sa fidèle complice, Rosetta. En revanche, les scientifiques n’ont pas reçu mercredi les images panoramiques qu’ils espéraient depuis le sol de Tchouri.
Quelle que soit la situation de Philae à la surface de la comète, Rosetta, qui a déjà parcouru 6,5 milliards de km dans l’espace, poursuivra son escorte de Tchouri au moins jusqu’au 13 août prochain. C’est à cette date que la comète passera au plus près de l’astre.
D’un coût total de 1,3 milliard d’euros, la mission Rosetta a mobilisé environ 2 000 personnes depuis 20 ans.
Avec AFP
France24