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Ebola : les quarantaines systématiques font débat aux États-Unis

mediaLe ton monte entre la Maison Blanche et les États américains qui appliquent la mise en quarantaine obligatoire des personnes revenant des pays touchés par Ebola. Sous pression, l’État de New York a accepté d’assouplir ses mesures.

Principe de précaution pour les uns, mesures contre-productives pour les autres. La mise en quarantaine obligatoire dans trois États américains – New York, New Jersey et Illinois – des personnes revenant des pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés par le virus Ebola fait débat aux États-Unis.  

Ces mesures, plus radicales que les directives fédérales, adoptées après un premier cas d’Ebola déclaré à New York, ont rapidement pris une tournure politique. Redoutant qu’elles ne dissuadent les personnels de santé américains d’aider à lutter contre l’épidémie dans les pays concernés par le virus qui a déjà fait plus de 5 000 morts, Barack Obama a réuni une équipe à Washington, dimanche 26 octobre, pour discuter des problèmes politiques posés par ces mesures.

“Le président a dit que les décisions des États devaient être basées sur des avis scientifiques avant les considérations politiques. Il a précisé que le personnel médical américain doit continuer à être en tête de la lutte contre Ebola dans les pays touchés pas ces maladies et cela implique une liberté de circulation”, résume Stanislas de Saint-Hippolyte, correspondant de France 24 à Washington.

L’État de New York assouplit ses mesures de prévention

La Maison Blanche a fait pression sur les gouverneurs de New York et du New Jersey,  Andrew Cuomo et Chris Christie, pour qu’ils reviennent sur leur décision. L’État de New York a fini par accepter d’assouplir ces règles, tout en limitant la liberté de mouvement des “personnes à risque”. 

Les personnes revenant d’une zone affectée sans présenter de symptômes et sans avoir eu de contact direct avec un malade pourront donc rester chez elles. Leur température sera prise deux fois par jour par des personnels de santé pendant la période d’incubation de 21 jours.

“L’option privilégiée est de demander à ces personnes de rester chez elles. Des travailleurs sociaux viendront chez elles, ils pourront voir leur famille, ce la ne doit pas interrompre leur vie quotidienne. Mais si des symptômes apparaissaient, ils auront ainsi été en contact avec un nombre limité de personnes”, a déclaré Andrew Cuomo dimanche soir.

Un débat politique qui fait rage

Le débat a pris de l’ampleur après la mise en quarantaine d’une infirmière de Médecin sans frontières (MSF),  lors de son retour de mission du Sierra Leone, vendredi 24 octobre. Elle ne présentait pourtant aucun symptôme. Pour rappel, un malade n’est contagieux qu’à partir du moment où il développe les premiers symptômes de la maladie (une fièvre au dessus de 38°C accompagnée de maux de tête et de douleurs musculaires). L’infirmière américaine a qualifié ses heures d’interrogatoire puis sa mise à l’isolement dans un hôpital de “frénésie de désorganisation”.  

 
Cette controverse est le point culminant du débat politique qui fait rage aux États-Unis. “Certains élus républicains estiment qu’il faudrait fermer les frontières américaines à ceux arrivant des pays à risque. Mais la Maison Blanche répond que ces voyageurs viendront quand même en se cachant a des autorités sanitaires et que cela sera pire”, rappelle Stanislas de Saint-Hippolyte.
 
Ebola semble devenir peu à peu un argument récupéré à des fins électorales. La gestion de quatre personnes qui ont développé le virus après leur retour aux États-Unis a fait l’objet de vives critiques, de la part des Républicains notamment. Chris Christie, gouverneur de l’Illinois qui a appliqué la quarantaine systématique dans son État, est l’un des plus féroces critiques de la gestion d’Ebola par le président démocrate Barack Obama. Il est aussi un potentiel candidat à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016.
 
France24
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