LES FLAMISTES DES ANNÉES DE BRAISE À DAKAR SONT EN DEUIL
Nous venons d´apprendre avec une grande tristesse le décès de notre chère maman, tante et “njaatigi” pendant les années de braise, Neene Hadja Coumbourou Hawoly Ciré Babaly, mère de nos camarades Moctar Sakho et Mohamed Lemine Sakho dit Almamy, décès survenu hier soir à Dakar.
Neene Hadja Coumbourou dite Koudy était une maman exceptionnelle, une pieuse, une gentille et surtout une femme au coeur d´or. En 1986, suite à la publication du fameux et historique “Manifeste du négro-mauritanien opprimé” et l´arrestation de la direction de notre mouvement, les quelques jeunes du mouvement qui avaient échappé aux filets de la police du trio satanique Taya- Gabriel Cimper et Ely Ould Mohamed Valla avaien trouvé refuge au Sénégal et plus particulièrement chez cette courageuse maman à Dakar, qui a transformée sa maison en siège et permanence des FLAM. C´est à partir de sa maison sis à Lliberté 6 en face du Camp Pénal que nous avions reconstitué les FLAM, repris le Flambeau, remobilisé nos troupes, repris la lutte et attiré l´opinion internationale sur l´autree Apartheïd qui sévissait en Mauritanie. C´est grâce à cette campagne que nous avons pu sauver la vie de certains de nos camarades prisonniers à Oualata et mobilisé l´aide humanitaire en faveur des déportés en 1989 sur les rives de la vallée du fleuve Sénégal.
A l époque rares sont ceux qui osaient approcher des “FLAMISTES” aussi bien en Mauritanie qu´à l éxtérieur du pays, les gens nous fuyaient comme la peste par peur de représailles. La rumeur disait que la plus sûre manière de se débarasser d´un adversaire était de l´accuser de “Flamiste” ou de proche des Flamistes. La témérité et le courage n´étaient pas la “denrée” la plus usitée chez beaucoup de nos compatriotes pendant ces années de braise. S´opposer ouvertement et frontalement au régime militaire qui semait la terreur dans tout le pays et plus particulièrement dans la vallée était considérée comme de la folie. Malgré tous ces risques maman Hadja Coumbourou n´en avait cure et mettait tout à notre disposition pour résister et dénoncer l´arbitraire en Mauritanie. Cette grande dame mérite l´hommage et la reconnaissance de tous nos combattants de la liberté. C´était une résistante , une combattante de la liberté, un soutien moral aux jeunes “orphelins” que nous étions pendant ces moments de détresse et de traversée du désert,
Qu´Allah le tout puissant l´accueille en son Saint Paradis et que la terre lui soit légère.
Aux camarades Moctar Sakho , Almamy, nos soeurs Bébé et Dienguel, à nos camarades exilés de 1986-1992 à Dakar, à tout Fouta nous présentons nos condoléances les plus attristées.
A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons. ADIEU yummum mooliibe, njaatigi danniibe!