Affaire de Niabina : Chasser le naturel, il revient au galop !
Le Rénovateur Quotidien – L’affaire de Niabina continuera de prendre les devants de la scène, autant que les autorités demeureront fidèles à leur politique de deux poids, deux mesures.
Un paradoxe qui intervient au moment où au sommet de l’Etat, on martèle à l’opinion nationale et devant les tribunes internationales et sans passer aux actes, que la Mauritanie est démocratique, une et indivisible, que ces citoyens sont égaux dans les droits et les obligations.
La Mauritanie est toujours otage de ses monstres en hibernation, qui se réveillent au grand jour, de temps à autre, malgré les forts calmants injectés pour masquer ses malformations et leurrer sur ces dysfonctionnements condamnés à disparaître pour la naissance d’un Etat égalitaire.
Qu’il s’agisse des questions de l’esclavage ou des discriminations, les exemples sont très nombreux pour montrer que le danger est parmi et qu’il y lieu d’agir trop vite pour prémunir le pays du péril qui le guette pour le ravager au moment des ses plus grandes faiblesses. On répète ici et là qu’il n y a pas d’esclavage, alors que cette tare souffre encore pour disparaître d’une politique ferme qui manifeste la tolérance zéro aux maîtres esclavagistes.
On affirme officiellement que les composantes nationales sont unies dans les droits et les obligations, alors qu’elles sont traitées différemment par les autorités censées incarnées cette unité.
L’affaire de Niabina est encore vivante pour attester de la libre circulation des monstres sociaux dans nos murs. La communauté soninké et avant elle les wolofs ont exprimé leur désolation d’être sous-représentés ou pas du tout dans le gouvernement.
Les FLAM se sont plaints à la tenue de leurs dernières assises de ne pas bénéficier de la même marge de liberté accordée aux partis et associations cartables, qui n’ont que leur récépissé pour membres.
Ce qui est fort regrettable, c’est le laisser-aller qui caractérise ces écarts sans interpeller la conscience de nos politiciens, médias et intellectuels pour rappeler à l’Etat ses responsabilités et ses dérives, dans l’espoir de corriger ses erreurs.
Ce ne serait jamais une mauvaise chose pour un pouvoir qui se proclame lui-même « un mouvement de la rectification » et par ses convictions démocratiques, il doit s’ouvrir pour apporter les sutures socioéconomiques nécessaires à la Mauritanie « fracturée. »
C’est sans doute en respect à son devoir politique et national que l’UFP a fait une résolution sur Niabina qui pourrait servir de piste pour montrer que la Mauritanie est toujours fragilisée par ses politiques aux allures subjectives, instaurant tantôt les privilèges et les exclusions sélectifs.
Le Bureau exécutif de l’UFP, réuni en session ordinaire les 21, 22, 23, 24 et 25 août 2014 dit condamner le le comportement méprisant de l’administration et des forces de sécurité à l’endroit des paisibles populations de Niabina et fustiger ce genre de comportement irresponsable, dont l’objectif avoué ou non est de nature à susciter des tensions intercommunautaires nuisibles à l’unité nationale.
Le parti exige également qu’une enquête sérieuse soit diligentée afin de connaître les tenants et aboutissants de cette affaire louche et réclame des sanctions exemplaires contre les responsables de ces forfaits dans l’espoir que de telles pratiques ne se reproduisent plus.
Un appel patriotique que les mille et un parti mauritaniens, les médias et les élites ne se donnent pas la peine de faire le sien pour contribuer à élever la Mauritanie des sables mouvants de l’injustice, du favoritisme, du tribalisme et de l’exclusion. A bon entendeur salut !
Md O Md Lemine