Naha accuse l’Algérie d’entraver les efforts visant à ramener la stabilité dans le Nord du Mali
Rapide Info – L’ex ministre des affaires étrangères et de la coopération avait exprimé au cours d’une audience accordée le 27 décembre 2009 au chargé d’affaires de l’Ambassade US à Nouakchott, son mécontentement vis-à-vis de l’Algérie, qu’elle accusait d’entraver les efforts de la coopération régionale destinés à lutter contre AQMI.
« La Mauritanie et le Mali n’ont pas les moyens à eux seuls de contrer la menace terroriste. L’Algérie est la clef du problème, mais elle pose les obstacles en insistant dans sa volonté d’exclure des Etats de la sous-région (allusion au Maroc) ainsi que par son opposition à la coopération avec les partenaires étrangers comme le commandement militaire américain en Afrique plus connu sous le nom d’Africm » a dit Mint Mouknass selon un document de l’Ambassade américaine à Nouakchott fuité par wikileaks.
“L’Algérie n’a pas fait beaucoup pour lutter contre le terrorisme, bien qu’elle dispose de l’expérience nécessaire et des moyens appropriés pour éliminer Al-Qaïda, mais elle avait intérêt dans la poursuite des tensions au Nord du Mali, pour dissuader les compagnies occidentales des tentations d’exploitation des ses réserves pétrolières” a dit Mint Mouknass.
Selon l’ex MAEC, l’exploitation de ses potentialités offrait au Nord malien une sorte d’indépendance aux touarèg ainsi qu’aux tribus algériennes aux confins des frontières avec le Mali, considérées selon le document prêté à l’ancienne ministre par Alger comme des citoyens de second rang.
Il est prêté également à Mint Mouknass d’avoir dit dans le même contexte que le Mali est menacée par le terrorisme et que la Mauritanie a cruellement besoin de l’aide américaine pour endiguer cette menace djihadiste.
Le diplomate américain de l’époque se serait étonné du ton de Mme la ministre à l’égard de l’Algérie, considérant ces propos d’arguments pour la pertinence des rumeurs relatives à une volonté mauritanienne d’ouverture plus grande en direction du Maroc.
Le chargé d’affaires a remarqué également que Mint Meknès jouit de relations personnelles solides avec les dirigeants de la sous-région, mais n’avait jamais tenu un ton pareil sur les questions sécuritaires.