Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Loupe du ‘Le Rénovateur’ ! : Aziz champion en titre des gros chiffres !

altSi une partie des mauritaniens y compris ceux qui ont voté pour le Président sortant affichent un air d’indifférence à la victoire du candidat Aziz, l’autre opinion se livre à toutes sortes de commentaires sur ce nouveau remake à la présidentielle de l’homme qui entend encore diriger laMauritanie selon ses propres méthodes. 

Si certains considèrent que cette réélection relève d’une simple formalité qui crédité le locataire du palais brun d’un score à la Soviet, d’autres ne cachent pas leur amertume voire leur révolte face à une sorte de main basse sur la démocratie exercée par le champion en titre des gros chiffres. 81, 89 % c’est un score très écrasant qui dépasse les attentes au regard du faible signal constaté à Nouakchott dans la grande majorité des bureaux de vote. Sachant que près de la moitié des électeurs sont concentrés dans la capitale politique du pays, il serait quelque peu exagéré d’obtenir des résultats aussi confortables comme tiré de la besace de la sorcière. Ce jour de vote, la capitale était quasiment vide et ce dès les premières heures de la journée. Une situation qui n’a pas beaucoup changé jusqu’à la fin des opérations de votes. Dire que ces chiffres engrangés par le vainqueur d’une élection sans enjeu boycottée par un grand pool de partis d’opposition sont nickels, c’est tout simplement vouloir se soumettre à l’évidence dictée par des urnes qui refusent de se débarrasser des scories d’une démocratie taillée sur mesure telle que le système le plus fort veut que ça soit. Aziz n’est pas le seul maitre de ces chiffres magiques. On pourrait d’ailleurs dire sans exagérer que ce sont ses soutiens qui ont le plus poussé le bouchon pour mettre leur candidat aux anges lui faisant croire que c’est le fruit de sa popularité qui a fait monter les chiffres. Il y a toujours des choses qui échappent au capitaine. Mais quand cela atteint un certain seuil dépassant ce qu’on pourrait dire la marge de tolérance, si le chef ne médite pas il coure à sa perte. Pourquoi tout cela et à qui profitent ces chiffres ?Bouteflika s’est affublé de tels chiffres sur une chaise roulante. Abdel Fattah al-Sissi s’en fiche éperdument. Est-ce une raison pour que notre démocratie suive de tels exemples abominables. Aziz aurait plus gagné dès le départ à aller aux urnes avec l’essentiel de la classe politique aux élections. Il aurait obtenu un score plus « sérieux » qu’avec une poignée de candidats sans grande expérience et dont les scores sont très bas comparés aux chiffres alignés sur le tableau des résultats. Finalement Aziz a joué en solo et gagné sans grande gloire digne des héros qui ne triomphent qu’en face des épreuves où le duel fait monter la fumée et les flammes ravivées par la puissance des armes. Or avec ces élections aucun tir n’a retenti dans l’air d’un champ de bataille plus doux qu’une journée de pluie fine. Normal alors qu’une démocratie qui se construit avec des matériaux précaires finit par crouler comme un château de cartes. Il ne suffit pas d’être un voyant pour prédire des lendemains difficiles pour le processus politique qui perdu trop de temps et d’énergies pour arriver à maturation… Cheikh Tidiane Dia

Partagez