Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Abdel Aziz n’a pas la baraka dans le pétrole

Huit ans après le début de l’exploitation du pétrole en Mauritanie, les campagnes d’exploration vont d’échec en échec et le volume de production n’a jamais été aussi bas. A un mois d’élections présidentielles jouées d’avance, le chef de l’Etat sortant, Mohamed Ould Abdel Aziz, ne pourra probablement pas miser sur les perspectives pétrolières pour accroitre les revenus publics lors de son très probable deuxième mandat. 

Petronas sur le départ – Rentrée en décembre 2007 en Mauritanie, la société d’Etat malaisienne Petronas a, selon nos informations, récemment annoncé à ses salariés qu’elle comptait bientôt mettre en vente ses actifs dans le pays. Le seul champ en activité, Chinguetti, qu’elle opère, ne produit plus que 6 000 barils/jour et devient de moins en moins rentable. La décision finale de vente des actifs mauritaniens devrait être prise lors du prochain conseil d’administration de la firme, à Kuala Lumpur, mais il semble déjà acquis que le volume nécessaire pour justifier de la poursuite des opérations n’est plus atteint pour une société de la taille de Petronas. La vente de cet actif ne va pas être aisée ; seules des juniors seront à même de rentabiliser un tel champ aux petites réserves et à la durée de vie comptée. Les malaisiens avaient racheté Chinguetti et d’autres découvertes de moindre importance, à la société australienne Woodside pour 400 millions de dollars en décembre 2007. Le prix de vente devrait être sensiblement inférieur cette fois-ci, si tant est qu’un acheteur se manifeste.  Total et Repsol font chou blanc – L’exploration sur le bassin de Taoudenni, partagé entre le Mali, l’Algérie et la Mauritanie, risque d’être condamnée. Côté mauritanien, les deux forages de Total en 2011 et 2013 sur les Ta7 et Ta8 ont été décevants et les espagnols de Repsol qui viennent d’achever leur premier puits, Ouguiya-1 (Ta10), ont également effectué un forage sec. Du fait de l’enclavement du bassin et des difficultés en termes de logistique, les coûts d’exploration sont très importants. Or, jusqu’à maintenant, aucun indice probant n’a été détecté dans cette zone pour faire rester les compagnies, même si le bassin est relativement sous-exploré. Du côté malien, si plusieurs sociétés se sont déjà positionnées (PluspetrolSimba Energy…), aucune exploration ne pourra s’effectuer à court terme du fait de l’insécurité toujours prégnante dans le Nord du pays. Il est probable que le bassin de Taoudenni retourne de ce fait à un sommeil forcé jusqu’à la prochaine poussée des prix du brut.  Tullow Oil regonflé, malgré les déboires – La rumeur a enflé ces dernières semaines à Nouakchott : Tullow Oil, l’une des compagnies les plus actives en Mauritanie, serait sur le point de partir du fait de ses récents échecs d’exploration en offshore (forages Tapendar-1 et Frégate-1 sur le bloc côtier C10). De plus, depuis le départ de Taleb Ould Abdivall du ministère du pétrole et des mines, en septembre 2013, ainsi que celui du principal négociateur de Tullow, Mike Simpson (AEI nº715), le projet de développement du champ gazier de Banda est également en suspens pour la junior britannique. La modestie des réserves (1,3 trillion de pieds cubes) et la complexité du projet (gazoduc puis centrale électrique qui approvisionnerait l’industrie minière) faisait douter le siège à Londres. Cependant, la très probable entrée de la Société financière internationale (SFI) du groupe Banque mondiale sur le permis à hauteur de 20% a redonné confiance à Tullow. Une validation définitive est attendue lors de son conseil d’administration du 31 juillet. La Banque mondiale vient également de garantir l’investissement à hauteur de 261 millions $. Il ne reste plus qu’à déterminer le prix d’achat du gaz que la Société de production d’électricité à partir du gaz (SPEG), regroupant Etat mauritanien et sociétés minières (SNIM et Kinross) devra payer à Tullow. Selon des sources proches du dossier, un compromis serait même presque trouvé sur un prix de 12 $ par million de British Thermal Units (BTU). Un autre accord serait également à portée de main sur la vente de condensats.

Africaintelligence

 

Source: mauriweb

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