Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Loupe du Jour : A quand une rencontre entre Aziz et toutes les victimes ?

altLa balle est partie! Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a ouvert la porte. Va-t-il s’arrêter ou continuera-t-il ses rencontres avec d’autres catégories sociales.

Du président des pauvres le voilà redevenu président des jeunes. Et probablement viendront les artistes, les femmes, les retraités, les sportifs ; et pourquoi pas les dockers.

En somme chaque couche sociale a des problèmes dans ce pays. Si chacun a la parole ; il ne manquera pas de mots pour évoquer ses problèmes. Aziz qui n’ignore pas la situation de tout ce monde, doit prouver qu’il se préoccupe de leurs sorts.

En les écoutant davantage, il en saura plus et même sera étonné de l’ampleur des difficultés auxquelles sont confrontées les mauritaniens issus de toutes les franges sociales notamment au revenu modeste ou tout simplement sans revenu.

A défaut de pouvoir répondre aux aspirations de tout ce monde, il les écoutera au moins et notera dans son calepin les doléances qui lui seront présentées. Il y a des choses qu’un Président n’est pas censé connaitre avec exhaustivité.

Mais le rôle d’un chef est de se mettre à l’écoute de son peuple et tenter dans la mesure du possible de régler les problèmes urgents. Aziz a dit et ne cesse de répéter que les caisses de l’Etat sont pleines.

Les réserves en devise et les fonds sociaux ont atteint des niveaux record jamais égalés dans l’historie de la gestion économique de la Mauritanie.

Il suffit qu’une crise s’installe pour que l’Etat puisse y faire face. Les habitants des Tarhil et autres quartiers populaires n’ont pas senti que leur pays a changé sur le plan financier.

Les mendiants des trottoirs, les sans abris , les jeunes sans travail ainsi que les petits vendeurs à la criée décriés par les autorités municipales ont besoin de rencontrer leur président pour lui exposer le calvaire qu’ils vivent au quotidien.

La Mauritanie des profondeurs a elle aussi ses calamités à raconter au Président. A la veille d’une élection cela vient au bon moment mais au mauvais temps. Les paysans de la riziculture ont obtenu des facilités importantes avec l’annulation de leurs dettes auprès du crédit agricole. Les éleveurs diront à leur tour qu’ils ont des droits à une distribution d’aliment de bétail.

Les magasins du CSA sont tantôt à moitié pleines, tantôt à moitié vide rarement remplies de blé . La période de soudure est arrivée et le bétail commence à souffrir du manque de pâturages et de points d’eau. Que diront les populations des Adwabas , eux qui vivent depuis dans la précarité.

Le triangle de la pauvreté s’est élargi en carré de la misère et des maladies. Où sont passées les aides du commissariat de lutte contre la pauvreté et de l’action humanitaire. Comment assister ces anciens esclaves qui ont entendu dire que l’esclavage a été aboli. Il suffit que Biram passe pour que ces damnés de la société entendent que rien n’a changé.

Et qu’au contraire les cas de servitude augmentent à mesure que la pauvreté se renforce dans les coins reculés du pays.

Le tableau est sombre dans les bourgades peuplés par des descendants des esclaves qui manquent d’éducation, de soins , de pièces d’Etat civil.

Que dire des populations du Sud, victimes d’une spoliation de leurs terres et où rien n’est épargné pour les déposséder y compris dans les endroits d’enterrement de leurs morts.

Le village de Donnaye en est une parfaite illustration. Et les réfugiés revenus du Sénégal devenus des oubliés d’une politique de marginalisation dont le retour n’a accouché que de déceptions. Mal logés, sans état civil sans terres ils ne sont plus que des apatrides dans leur propre pays.

Le passif humanitaire; est loin d’être soldé tant que le droit et la justice n’ont pas été observés. Les discours à eux seuls ne changent pas les conditions de vie de tout un peuple à qui on miroite des promesses toujours des promesses, le tout dans une grosse bulle de mensonge qui se dégonfle après chaque élection….

Cheikh Tidiane Dia-LE RÉNOVATEUR QUOTIDIEN

 

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