LE CALAME: Les FLAM ont célébré leur 31e anniversaire: «Une unité nationale ne se construit pas sur des inégalités et l’injustice»
Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) ont célébré, à la Case, ce samedi 22 mars dans l’après-midi, les festivités commémoratives du 31e anniversaire du mouvement, né le 14 mars 1983, à Kaédi, capitale du Gorgol. Devant un parterre de responsables de partis politiques, de personnalités indépendantes, de mouvements associatifs et de militants et sympathisants du mouvement, le président Samba Thiam a expliqué pourquoi les FLAM sont revenues en Mauritanie, qu’est-ce qu’ils ont fait depuis le mois de septembre dernier, et les chantiers en vue.
Abordant le premier point, le président Thiam a fait savoir que les FLAM sont rentrées au bercail pour poursuivre le combat qu’elles
avaient entamé en Mauritanie, en cette année 1983. Un combat dont le but est d’œuvrer pour une Mauritanie juste et égalitaire, une Mauritanie où les citoyens ont tous les mêmes chances de réussite dans la vie, en somme pour régler la pendante question de la cohabitation entre les différentes composantes du pays. Le président des FLAM estime qu’une unité nationale ne peut se fonder sur des inégalités et l’injustice. « Les négro-mauritaniens, comme les Haratine sont privés de tout pour s’épanouir : pouvoir politique, pouvoir économique et éducation des enfants», a fait observer Samba Thiam. Rien n’aura changé dans la position des FLAM dans la mesure où la situation qu’elles dénonçaient hier, au lieu de s’améliorer, a empiré, regrette le président du Mouvement qui se hâte de préciser : notre combat n’est pas dirigé contre les maures mais contre le système qui perpétue la marginalisation des Noirs de ce pays.
Abordant le deuxième point de son propos, le président des FLAM a fait savoir que depuis son retour au pays, des démarches ont été effectuées auprès de différents acteurs et partenaires du pays. En effet, Samba Thiam a rencontré le président de la République, les présidents de partis politiques, les opérateurs économiques et certains mouvements et associations. A tous, il a tenu ce discours : nous sommes revenus dans ce pays pour poursuivre un combat politique, pour rechercher, avec les autres, des solutions à la cohabitation en Mauritanie, nous estimons que la marginalisation dont sont victimes les Négro-mauritaniens et les Haratines peut, si on n’y prend pas garde, engendrer des conflits aux conséquences imprévisibles pour l’avenir de notre pays.
A en croire Samba Thiam, les réponses étaient mitigées. Aux diplomates étrangers accrédités dans le pays, Samba Thiam a demandé de s’impliquer pour aider à trouver une solution par le dialogue et le consensus. Ces démarches vont se poursuivre, informe le président des FLAM à Nouakchott mais aussi à l’intérieur du pays. L’ensemble de ces démarches a pour objectif principal de faire comprendre que nous ne sommes pas des cannibales, que nous n’éventrons pas les femmes mauresques, comme certains chauvins se sont évertués à le faire croire, martèle M. Thiam qui ajoute: nous sommes conscients que cette Mauritanie nous appartient à tous, pourvu qu’on fasse l’effort d’instaurer entre ses fils la justice, l’équité et la démocratie.
Le président des FLAM a enfin invité, face à cette situation de marginalisation qui gagne du terrain chaque jour, les Noirs de ce pays à prendre conscience de leur situation d’opprimés, de se battre pour changer la donne, pour dire tout simplement : ça suffit. Ce qui, croit fermement M. Thiam, requiert l’unité des opprimés, et en premier lieu, les partis politiques négro-mauritaniens d’abord avant de tendre ensuite la main aux autres partis politiques. D’ailleurs, le président du parti des Verts avait invité les partis négro-mauritaniens à s’unir pour peser sur l’arène politique. Sur ce plan, des démarches sont en cours, affirme Bâ Mamadou Alassane, Balas, un représentant du MPR…
Auparavant, plusieurs orateurs ont pris la parole pour féliciter et magnifier le courage des FLAM. Des FLAM que le Système n’a pas pu éteindre avec les eaux du fleuve Sénégal ni avec celle de l’océan indien, fait remarquer Balas. Tous ont reconnu la légitimité du combat du Mouvement qui a été fortement diabolisé. Pour l’ancien président de la CUN, Ahmed Hamza, les FLAM ne sont pas chauvins, comme certains ont voulu le faire croire, la composante négro-mauritanienne est celle qui souffre le plus de la marginalisation, j’adhère à leur discours, et mais je reste convaincu que nous avons tous besoin de l’unité de ce pays.
LE CALAME DU 23 MARS 2014
PHOTOS: FLAMNET.