Monthly Archives: November 2023
Il n’a jamais été question dans notre littérature de scission ou de partition du pays, dixit Samba Thiam
Madar – Invité hier soir [Vendredi] dans l’émission « Dialogue Politique » diffusée en direct sur Facebook à travers la plateforme du site web mauritanien « MADAR », M. Samba Thiam, Président des Forces Progressistes pour le Changement (FPC), a répondu à une question ayant trait aux accusations portées à l’époque au mouvement des Forces Armées de Libération de Mauritanie (FLAM) don il était l’un des leaders et selon lesquelles ce mouvement œuvrait pour la partition du pays.
En réponse, M. Tiam a affirmé sans ambages que « Dans notre pays il y a trop de ragots et les gens parlent de ce qu’il ne maitrisent pas. Il n’a jamais été question dans notre littérature de scission, de séparation ou de partition du pays. Vous ne trouverez ces termes dans aucune de nos déclarations de politique générale.
Par contre ce que nous avions préconisé et c’est ce que nous préconisons maintenant en tant que FPC c’est un redécoupage territorial dans le cadre de l’État unitaire. Un redécoupage qui respecterait certaines aires culturelles.
Ainsi nous avions préconisé la mise en place de 4 grandes régions : la région de l’Est avec l’Assaba, les Hodhs, des régions à vocation pastorale;le Guidimaka, le Gorgol et le walo comme une région à vocation agricole; l’Adrar et le Tiris comme une région à vocation minière; le Trarza, le Tagant et le Brakna comme une région sylvo-agro-pastorale. Donc c’est comme ça que nous avions estimé qu’il faudrait découper la Mauritanie en restant dans le cadre unitaire.
L’intérêt de ce découpage est multiple. D’abord ce sont des régions qui vont se développer sur la base d’une vocation qui existe. Deuxièmement la densité démographique sera suffisamment importante pour en faire un marché. Troisièmement ces régions dotées de petits pouvoirs, d’institutions parlementaires et exécutives géreraient leurs propres terroirs.
L’Etat central garderait les attributs de souveraineté:la défense, les transports, les télécommunications, les affaires étrangères. Tous les autres pouvoirs reviendraient aux régions. Cela permettrait de faire de ces régions des marchés viables. Le deuxième intérêt c’est qu’en responsabilisant les gens chez eux on limite les risques de détournement, de mauvaise gestion et de gabegie. »
A une autre question sur l’intention de porter des armes contre son pays à l’époque des événements ayant conduits au passif humanitaire il a répondu qu’à l’instar des palestiniens qui ont porté les armes suite à la « Naqba », les négro-africains qui affirme-t-il avaient subi pire que cela avaient légitimement le droit de porter des armes pour défendre leur honneur.
Sur son retour au pays le président des FPC a déclaré que c’est l’ex président feu Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui était à l’origine de cela suite à une demande qu’il leur a adréssé lors de leur rencontre à New York à l’occasion de l’AG de l’ONU.
Mais ce retour a coïncidé avec l’arrivée de Aziz au pouvoir. Ce dernier a été informé du projet de retour et l’avait accepté.
M.Tiam nie l’existence d’un deal avec l’ex président avec qui les relations avaient été confictuelles, a-t-il souligné. Et d’ajouter qu’avec le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani qui l’a reçu une seule fois, les relations n’étaient ni bonnes ni mauvaises.
Concernant la reconnaissance du parti FPC, le dossier est bloqué à la Cour Suprême depuis 2015 et il demeure au point mort malgré nos interpellations régulières, déplore M.Thiam.
La Rédaction
cridem
Mise en place du conseil scientifique de l’institut pour la Promotion et l’Enseignement des Langues Nationales
AMI – Le conseil scientifique de l’institut pour la Promotion et l’Enseignement des Langues Nationales, a été mis en place, mardi, à Nouakchott.
Il est composé de 14 membres, qui représentent des experts de l’éducation et des organisations de la société civile travaillant dans le domaine de la promotion et de l’enseignement des langues nationales.
L’installation du conseil a été supervisée au nom du ministre de l’Éducation Nationale et de la Réforme du Système éducatif, par le Secrétaire général du ministère, M. Sidi Ould Moulay Zein, qui a souligné l’importance de ce Conseil comme l’une des composantes de la réforme de l’éducation issue d’une large concertation qui a impliqué tout le spectre politique et social du pays.
Il a ajouté que la loi d’orientation issue de cette consultation nationale élargie est le fruit des efforts déployés par les plus hautes autorités du pays, sous les instructions de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, pour développer l’éducation, en améliorer la qualité, rehausser son niveau et rendre ses services inclusifs de toutes les composantes de la société mauritanienne.
Au sujet de l’évènement, M. Ould Moulay Zein a souligné qu’il est d’une grande importance, car il ouvre la voie à un certain nombre d’étapes nécessaires pour commencer l’enseignement de nos langues nationales à partir de la prochaine année scolaire.
Il a, enfin, précisé le secteur de l’éducation nationale commencera bientôt à former les formateurs et les enseignants et à préparer les outils pédagogiques et les programmes d’études, afin de s’assurer que toutes les conditions nécessaires sont réunies pour le début des études à temps.
Pour sa part, le directeur général l’institut pour la Promotion et l’Enseignement des Langues Nationales, Pr. Mbouh Seta Diagana, a précisé que l’enseignement et la promotion des langues nationales est au cœur du mandat du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, que le gouvernement du Premier ministre met en œuvre.
« Cette volonté s’est traduite par la promulgation de la loi d’orientation du système d’éducation nationale qui a prévu la création de l’institut pour la Promotion et l’Enseignement des Langues Nationales ».
Il a ajouté la mise en place du conseil scientifique est donc l’étape logique et primordiale pour l’institut afin qu’il puisse s’acquitter convenablement de sa mission, certes exigeante mais ô combien exaltante.
S’adressant aux conseillers, le directeur a précisé qu’ils ont pour missions :
-D’établir les documents de référence nécessaires à l’exécution de la mission de l’Institut ;
-Piloter l’expérimentation de l’enseignement des langues nationales et de préparer sa généralisation ;
-Concevoir et piloter les stratégies d’apprentissage linguistique eu sien du système éducatif national,
-Contribuer à l’élaboration du programme de formation initiale et continue au profit cadres pédagogiques chargés de l’enseignement des langues nationales ;
-Assister la Direction de l’Institut dans toutes les questions relatives à l’orientation des recherches scientifiques, à la planification des programmes et aux relations de partenariat avec d’autres institutions aussi bien nationales qu’étrangères.
La cérémonie s’est déroulée en présence du secrétaire général du Conseil national de l’Éducation.
MALI-SAHEL : Goïta entre planche et trappe (Par Babacar Justin Ndiaye)*
Le Général Oumar Diarra, chef d’État-major des Forces Armées Maliennes (FAMA) et son staff doivent être réfractaires à toute hâte, en tournant le dos à toute soif de victoire rapide ou de gloire sans patience.
La victoire d’Anéfis (un seuil névralgique) est incontestablement remarquable. Elle représente un motif de fierté. Il faut éviter cependant d’en faire une douteuse drogue d’enthousiasme ou de délire martial.
En effet, l’immensité du Mali et l’étendue singulière de la région de Kidal (260 000 km2, soit plus de deux fois le Sénégal) commandent la prudence et l’ingéniosité stratégiques.
Prendre Kidal est une chose ; y rester en est une autre pour une armée gouvernementale qui serait encerclée, assiégée et confrontée à une dure guerre d’usure très vorace en munitions et très dépendante d’une logistique à flux tendu sur plus de 1000 kilomètres séparant Bamako de Kidal.
Certes, la ferveur voire la frénésie patriotique et le grand courage sont indiscutablement utiles en temps de guerre, mais ils ne gagnent pas la guerre.
Notamment cette inéluctable et prochaine bataille de Kidal qui sera sans commune ressemblance avec les combats jadis menés par le Capitaine Djiby Silas Diarra, les courageux Lieutenants Jean Bolon Samaké et Mamadou Cissokho.
Aujourd’hui, les FAMA doivent éviter toute offensive bâclée et précipitée qui les enfonce dans une nasse ou les fixe dans un guêpier. C’est d’autant plus vrai que BARKHANE et la MINUSMA (toutes deux régulièrement commandées par des officiers français à l’échelon opérationnel) ont longtemps « gouverné » la citadelle cloisonnée et détachée du reste du Mali.
En route pour Kidal, l’armée malienne sera à moitié aveugle, malgré les productions certainement substantielles du Renseignement militaire et de la Sécurité d’État du Colonel Modibo Koné réputé assez bien branché sur une multitude de sources au Nord du Mali.
En une décennie d’exclusion et de marginalisation des FAMA, beaucoup d’officiers issus d’armées étrangères ont eu la latitude et le loisir de transformer Kidal en un immense et secret dépôt d’armes sophistiquées ; et surtout de remplir de munitions diverses, les entrailles et les grottes du massif montagneux de l’Adrar des Ifoghas.
À Bamako sait-on tout ce qui est enterré dans les vallées qui cisaillent la montagne ? Les tunnels du Hamas à Gaza prouvent éloquemment que les capacités exceptionnelles de camouflage et de dissimulation existent sur les terrains les moins appropriés en apparence.
Avant d’être chassée récemment du Niger, l’armée française n’avait-elle pas le monopole de la surveillance de la passe de Salvador, cette fameuse piste (répertoriée uniquement sur les cartes militaires) qui débouche de la Libye puis serpente et parfois chevauche les frontières algéro-nigériennes jusqu’à l’extrême Nord-Est du Mali ?
Autre question : au cours de la prochaine bataille de Kidal, quelle sera la posture des Touaregs du Niger que la France embrigade déjà dans un « Conseil de Résistance » contre le Général Tchani, un machin dirigé par le vétéran Rhissa Ag Boula ?
Il va sans dire que le Mouvement politico-militaire du pro-français Rhissa Ag Boula (héritier de feu Mano Dayak) et la CMA non moins pro-française fonctionnent comme des vases communicants. Donc des renforts sont sûrement prêts pour la bataille qui va sceller le destin de l’Azawad.
En 2014, le gouvernement du Premier ministre Moussa Mara avait lamentablement et tragiquement échoué à Kidal. Ce fut le premier et grand craquement ou ébranlement des racines du régime légitime du Président IBK. Presque dix ans après, c’est une Transition sans la carapace ou le blindage qu’offre la légitimité des urnes qui va jouer son avenir à Kidal.
Redoutable mais impérative partie de poker militaire pour sauver le Mali de l’amputation territoriale ! Également ultime carte que joue le Colonel Assimi Goïta qui est à la tête d’une Transition politiquement questionnée du dedans, diplomatiquement harcelée du dehors et socialement en surchauffe avec les hoquets sans fin de l’Énergie du Mali (EDM). Bref l’issue de la bataille de Kidal sera la planche de salut pour Goïta ou la trappe de l’engloutissement.
Senego.com
Entretien exclusif: « J’ai trouvé le pays dans une situation difficile », affirme le Président Ghazouani à CRIDEM
Le président de la République, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a accordé, ce lundi 30 octobre, une interview commune à cinq médias nationaux : Alakhbar, Cridem, Essahra, Le Rénovateur et Sahara Médias.
A cœur ouvert, le président de la République a répondu à une vingtaine de questions touchant à toutes les préoccupations de la vie nationale et, actualité oblige, aux questions qui font l’actualité internationale.
Pour une question de commodité, l’interview a été scindée en deux : les questions, en arabe, d’Al Akhbar, Sahara médias et Essahraa, et celles en français par Cridem et Le Rénovateur.
La rédaction de CRIDEM vous propose l’intégralité de cet entretien exclusif.
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CRIDEM : Monsieur le Président, vous abordez la dernière année de votre mandat. Dans quelle situation économique et financière aviez-vous trouvé le pays lorsque vous arrivez au pouvoir en 2019 ?
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani : J’ai trouvé le pays dans une situation difficile et les énormes effets négatifs de la crise COVID survenue sept mois après notre accession au pouvoir, conjugués aux dramatiques conséquences de la guerre en Ukraine, ont rendu la situation encore plus difficile : à la fin de 2020 le taux de croissance était de -0,9%.
Devant cette situation, nous nous sommes engagés dans une démarche visant, dans le court et le moyen terme, à :
– Remettre l’économie sur le sentier de la croissance,
– Préserver les équilibres budgétaires et monétaires,
– Réduire le niveau d’endettement,
– Renforcer la confiance des partenaires et des investisseurs en notre pays.
Grace à la persistance dans l’effort et à la qualité de la conception et de la mise en œuvre de notre politique économique nous avons pu :
– Renouer avec la croissance (6,4% en 2022). – Préserver les équilibres budgétaires et extérieurs.
– Réduire le taux de notre endettement extérieur de 27 points, le ramenant de 70% en 2019 à 43% en 2022, grâce aux importants efforts que nous avons entrepris dans ce sens, dès notre accession au pouvoir.
– Renforcer la confiance des partenaires et des investisseurs (les investissements directs étrangers (IDE) ont triplé sur les trois dernières années ; passant de 500 millions USD en 2019 à 1,5 milliard USD en 2022).
Pour renforcer et inscrire ces résultats dans la durée nous avons, à notre initiative, engagé un important programme avec le FMI visant à assurer un accompagnement de haut niveau à la mise en œuvre de réformes structurantes.
CRIDEM – Ces jours-ci, il y’a une polémique autour du projet de loi relatif à la lutte contre les violences faites à la femme et à la fille qui a été rejeté deux fois par le Parlement. Quelle est votre position sur ce sujet ?
Mohamed Ould Cheikh El Ghazoauni : Fort des valeurs de l’Islam, qui garantissent aux femmes tous leurs droits, dans le respect et la dignité, et conscient de la nécessité d’une pleine participation des femmes à la construction du développement du pays, nous avons, tout au long des années écoulées, veillé à :
• La consolidation de la participation politique de la femme ;
• La mise en œuvre d’un vaste programme d’autonomisation des femmes ;
• La mise en application des textes juridiques protégeant les femmes contre toutes les formes de discrimination.
Le draft de projet de loi, objet de votre question ; parce que il ne s’agit en fait que d’un draft ; est très différent du projet de loi sur le genre qui fut rejeté par le Parlement en 2017 et retiré volontairement par notre Gouvernement en 2019.
En fait, ce draft de projet de loi auquel vous faites référence a pour objectif, de réfléchir aux mesures les plus à même à préserver davantage la dignité des femmes et de les protéger contre les violences de toute sorte.
Mais, je n’ai pas besoin de vous rappeler que la Constitution stipule que la CHARIA ISLAMIQUE est la source des lois en Mauritanie.
En conséquence, je vous rassure, et à travers vous, l’opinion publique nationale, que tout texte de loi qui enfreint, ne serait-ce que de manière infime ou collatérale les préceptes de notre Sainte Religion, est un texte qui viole la Constitution, dont je suis le garant, et ne pourrait donc, d’aucune manière, être approuvé ou introduit par le gouvernement.
CRIDEM : Récemment, la Mauritanie a fait savoir à BP, qui exploite le projet gazier GTA, de respecter ses engagements. Quelle garantie avez-vous reçu afin que cette protestation ne soit pas juste un cri dans le désert ?
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani : Tout d’abord, nos relations avec tous nos partenaires sont régies par la transparence et la permanence de la concertation.
Nous tenons régulièrement des réunions de travail avec nos partenaires et nous recherchons ensemble les solutions aux défis communs et réitérons toujours la nécessité pour chacune des parties de respecter scrupuleusement ses engagements contractuels…
Comme vous le savez, nous somme partenaires avec BP dans deux champs gaziers. Il s’agit du champ GTA que nous partageons avec notre voisin le Sénégal et du champ de BIR ALLAH.
Pour ce qui est du GTA, les engagements auxquels vous faites allusion se rapportent essentiellement aux points suivants:
– le respect du calendrier du FIRST GAS de la phase 1 du projet,
– la maîtrise des coûts du projet,
– la mise en œuvre de la (les) prochaine (s) phase(s) devant ramener le plateau à 10 MTPA (million de tonnes par an) dans l’horizon le plus proche.
Par rapport au premier engagement, et malgré le retard accusé du fait de la Covid19 et de la sous – performance de certains sous-traitants, BP s’est engagé à faire le maximum pour accélérer les travaux restants, et prévoit un début de production à la fin du premier semestre de 2024.
Par rapport au second engagement, l’Etat, à travers la SMH, suit l’évolution et la pertinence des coûts et de tout nouvel engagement.
Par rapport au troisième engagement, nous œuvrons pour une rapide concrétisation du concept de la phase 2 et coordonnons avec le Sénégal, à travers nos sociétés nationales respectives, à ce sujet.
S’agissant de BIR ALLAH, nous avons signé avec BP un contrat de partage de production en octobre 2022 qui comporte plusieurs phases agencées avec des jalons de suivi.
Le prochain jalon est prévu à la fin du mois courant.
Globalement, nous pensons que les objectifs stratégiques des États et des sociétés étrangères sont alignés et consolidés par le dialogue et la concertation permanente.
CRIDEM : Monsieur le président, plus de 8 500 jeunes mauritaniens sont arrivés aux Etats-Unis illégalement en 2023. Les départs continuent, malgré les assurances du gouvernement. Comment comptez-vous répondre à cette hémorragie ?
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani : Les jeunes ont toujours été au cœur de mes priorités.
Je suis conscient des situations de vulnérabilité qui marquent une partie de cette population du fait des défis auxquels ils font face comme le chômage et la migration qui sont des phénomènes universels.
Pour faire face à ces défis, notre jeunesse est appelée à tirer profit du potentiel économique important et diversifié dont dispose notre pays et qui offre de nombreuses opportunités d’emplois dans des secteurs prometteurs, tels que l’agriculture, la pêche, les bâtiments et travaux publics ainsi que les services.
Afin que nos jeunes profitent de ce potentiel et des opportunités qu’il offre, ils doivent se libérer de toutes les mentalités et stéréotypes stigmatisant certaines professions et métiers.
Je leur lance, ici, un appel solennel afin de se défaire de ces mentalités qui font obstacles à la bonne mise en œuvre de nos stratégies visant le plein emploi et que nous combattons dans le cadre de notre vision globale de développement intégré de la jeunesse.
Cette vision qui est centrée sur la création d’emplois et d’opportunités pour les jeunes, sur la formation technique et professionnelle qualifiante, la promotion de l’entreprenariat et le renforcement de l’accès aux secteurs productifs créateurs d’emplois et de revenus, tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Je suis persuadé qu’en facilitant l’accès des jeunes à des financements adaptés et de long et moyen terme, et en développant les outils d’accompagnement de l’entreprenariat jeune, nous arriverons à inverser la courbe du chômage et à amorcer une nouvelle dynamique de l’implication des jeunes dans le processus de développement économique et social de notre pays.
Aussi, capitalisant sur nos acquis dans ces domaines, nous comptons lancer, les semaines à venir, un vaste programme de promotion de l’emploi des jeunes par la valorisation des opportunités agricoles.
Le Rénovateur Quotidien : Monsieur le président, la Mauritanie est très riche sur le plan des ressources économiques mais très appauvrie par des décennies de pillage des deniers publics qui gangrènent l’administration. Malheureusement, les auteurs de ces crimes sont rarement envoyés en prison, s’ils ne sont pas tout simplement récompensés par des postes juteux. La traduction devant la justice de l’ancien Président Mohamed Ould Abdel Aziz augurerait-elle de la fin de l’impunité ?
Mohamed Ould Cheikh EL Ghazouani : La gabegie, depuis des décennies, endigue, par ses effets destructeurs, le développement économique et social de notre pays.
C’est incontestable et je vous l’accorde.
Ce phénomène est d’ailleurs universel. Aucun pays n’y échappe quel que soit la force de ses institutions et la richesse de son expérience en matière de bonne gouvernance.
Cependant, je rejette entièrement la tacite insinuation de votre question qui laisse sous-entendre un laxisme de notre part dans la lutte contre ce phénomène.
En effet, dès les premiers jours de notre mandat, nous avons entrepris de mettre en place une nouvelle stratégie de lutte contre la gabegie et la corruption, institutionnalisée et marquée par la rigueur et le refus systématique de la partialité et du règlement des comptes.
Vous ne pouvez pas ne pas avoir constaté l’important regain de dynamisme dans la lutte contre la gabegie et la corruption que traduit, entre autres,
– Le rattachement de l’Inspection Générale d’Etat à la Présidence de la République et son renforcement en terme de moyens et en ressources humaines qualifiées,
– La mise à jour de la cartographie des risques en matière de gestion,
– Le renforcement des inspections internes,
– La modernisation du code de passation des marchés,
– la publication pour la première fois des rapports de la cour des comptes, et j’en passe.
D’autre part je peux vous assurer que chaque fois que nous avons reçu, dans sa version définitive le rapport de contrôle d’une structure, nous avons immédiatement pris les dispositions et mesures qui s’imposaient.
Tous les responsables impliqués ont été sanctionnés suivant la gravité des faits qui leur sont reprochés. Parfois la sanction fut administrative, d’autre fois les concernés se sont retrouvés devant la justice.
Certes, cela se faisant sans tapage ni publicité, mais il se faisait systématiquement et rigoureusement.
Je voudrais maintenant en guise de conclusion à ma réponse rappeler que le combat contre la gabegie et la corruption doit être le combat de tous : les imams, les leaders d’opinion, les responsables politiques, la société civile…
Nous devons ensemble travailler à reformer les mentalités pour améliorer le rapport du citoyen à la chose publique.
Pour ma part, je vous réaffirme ici ma ferme volonté de lutter contre la gabegie et compte sur votre soutien à tous pour remporter ce combat, car, pour nous, il n’y a pas d’autre alternative.
Le Rénovateur Quotidien : Monsieur le Président, au terme de votre premier quinquennat et à quelques mois de la prochaine élection présidentielle comptez-vous rempiler pour un second mandat ?
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani : Cette question nous a été déjà posée et vous avez eu certainement connaissance de notre réponse. Servir mon peuple est toujours pour moi un honneur.
Le Rénovateur Quotidien : Des voix continuent de s’élever dans certains milieux des droits de l’homme et largement à travers les réseaux sociaux, mettant en cause l’enrôlement biométrique à “double vitesse” qui bloque l’accès à l’état civil à la majorité des négro-africains établis en Mauritanie et à l’étranger sans exception, dans les bureaux des registres sécurisés. Cette situation est également dénoncée régulièrement par les victimes des événements de 1989 revenus du Sénégal ou encore restés dans ce pays. L’Etat mauritanien n’a -t-il pas un devoir de redevabilité vis-à-vis de ces milliers de citoyens privés de leurs droits ?
Mohamed Ould Cheikh El Ghazoauni : Je dois rappeler que dans le cadre de l’opération d’identification des populations, j’ai engagé, lors du conseil des ministres tenu le 12 juillet dernier, le Gouvernement à davantage d’implication dans la campagne de sensibilisation pour assurer la réussite de l’opération d’enrôlement des populations.
Dans le cadre de nos efforts visant à rapprocher l’administration des citoyens afin qu’ils bénéficient de l’ensemble des services administratifs dans la célérité, l’équité et la transparence, nous avons tenu à ce que cette campagne qui vient compléter le processus démarré en 2011, aille vers les populations qui ont des difficultés à accéder à l’état-civil lequel est un droit fondamental de tout citoyen et dont dépend la jouissance de nombreux droits.
Le Gouvernement est résolument engagé à mettre en place tous les moyens nécessaires afin que l’opération soit couronnée de succès.
Cette campagne qui couvre toutes les communes du pays, est conduite suivant un processus qui associe les imams, notables, et autres personnes ressources. Elle a permis jusqu’ici l’enrôlement de plus de 238.000 personnes et je peux vous assurer que tout sera mis en œuvre pour que chaque citoyen mauritanien soit biométriquement enrôlé.
Propos recueillis par Babacar BAYE NDIAYE, pour Cridem
Et Sneiba Mohamed, pour Le Rénovateur Quotidien