Daily Archives: 06/02/2020
Mise en place de la commission d’enquête parlementaire : vers la déchéance d’Ould Abdel Aziz !
C’est avec une rapidité déconcertante que le parlement mauritanien a approuvé, à l’unanimité, la fondation d’une commission d’enquête parlementaire chargée d’éplucher divers dossiers dont la gestion, sous le magistère de l’ex-président Mohamed ould Abdel Aziz, est suspectée d’irrégularités. Une Première dans les annales de la République Islamique de Mauritanie. En attendant que la commission se penche sur lesdits dossiers, livre ensuite ses conclusions et les transmette à la justice, la décision de fonder cette structure suffit, à elle seule, à évoquer la «déchéance » de Mohamed Ould Abdel Aziz. Omnipotent et omniprésent durant ses onze années à la tête de son pays, alors encensé par nombre de ceux qui le vouentÂÂÂ aujourd’huiÂÂÂ aux gémonies, le voici nu, après avoir réalisé ou, du moins, favorisé uneÂÂÂ alternance pacifique, le 22 Juin dernier. Et l’on ne peut s’empêcher de penser au précédent en Angola où les fils et gendre du Président sortant, ami lui aussi de celui qu’il choisit comme successeur, sont priés de s’expliquer sur le pillage organisé des ressources duÂÂÂ pays.
De fait, après avoir perdu la première bataille – contrôle de l’UPR – contre son dauphin et ami de quarante ans, l’ex-président de la République mauritanienne pourrait se retrouver devant la justice pour s’expliquer sur sa gestion. C’est, en soi, une humiliation pour quiconque présida aux destinées de son pays. Et d’autant plus humiliant, en l’occurrence, que le destin d’Ould Abdel Aziz est entre les mains de certains de ceux qu’il n’avait pas manqué, lui, d’humilier et devant lesquels il aura à justifier, une fois encore, les sourcesÂÂÂ d’une richesse qu’il déclare avoir acquise « licitement » durant son règne. Avec, au premier rang de ceux-ci, le député Yahya ould Ahmed El Waghf, un des neuf membres de la commission d’enquête. On se rappelle que cet ancien Premier ministre de Sidi Cheikh Abdallahi fut envoyé au bagne au lendemain du coup d’État du 6 Août 2008. Avec ce commentaire aussi blessant qu’ironique d’Ould Abdel Aziz, à l’adresse de ceux qui réclamaient sa libérationÂÂÂ : «ÂÂÂ il lui faut consommer le riz avarié que son gouvernement a acheté pour la SONIMEXÂÂÂ ».ÂÂÂ
Réclamée par l’opposition siégeant à l’Assemblée nationale, la commission d’enquête parlementaireÂÂÂ aura la redoutable tâche d’établir s’il y a eu ou non des irrégularités dans la passation de certains marchés (gré à gré), dans la gestion de diverses institutions ou projets, dans la vente du patrimoine de l’État, etc. Accablant pour l’ex-Président… s’il accepte de s’expliquer devantÂÂÂ des gensÂÂÂ qu’il a parfois contribué à sortir de l’ombre. Tout le monde connait le tempérament d’Ould Abdel Aziz, l’homme n’acceptera certainement pas de se laisser « humilier ». Et pour ne pas en arriver là, il préfèrera peut-êtreÂÂÂ « entrer dans les rangs » et négocier avec son successeur. Restituer les fonds qu’il est présumé avoir détournésÂÂÂ ?ÂÂÂ Sous son règne, beaucoup de fonctionnaires accusés à telle enseigne furent libérés après avoir remboursé tout ou partie desdits montants. Mais l’opinion publique acceptera-t-elleÂÂÂ cette solution à l’amiable ?
D’autresÂÂÂ questions taraudent aujourd’hui les MauritaniensÂÂÂ : l’ex-PrésidentÂÂÂ acceptera-t-il de répondre à la convocation de la commission, voire de la justiceÂÂÂ ? Quelle attitude adopteront ces deux institutionsÂÂÂ ? Quelle sera celle du président de la RépubliqueÂÂÂ ? Ould Ghazwani a pris l’engagement de restaurer le Droit, il est aujourd’hui très attendu là-dessus. L’acceptation, par le Parlement, de fonder une commission d’enquête est un pas importantÂÂÂ ; une première réponse à la demande de l’opinion, est-on tenté de dire. Mais, si laÂÂÂ majorité parlementaire en aÂÂÂ approuvé la fondation, le gouvernement n’en entravera-t-il pas le fonctionnement ? Attentifs, les Mauritaniens attendent de bonnes réponses. C’est dire qu’une grande partie de la crédibilité du nouveau pouvoir est en jeu. L’autre partie, c’est déjà cette impression de non-changement au sommet de l’État et… dans les marmites de trop de citoyens.
DL
LE CALAME
Procès en destitution : le Sénat américain acquitte Donald Trump
France24 – Le Sénat américain a prononcé mercredi l’acquittement de Donald Trump au terme de son procès en destitution. Les parlementaires ont voté “non coupable” concernant les deux chefs d’accusation retenus contre le président des États-Unis.
Le Sénat américain a acquitté Donald Trump, mercredi 5 février. Sans surprise, les parlementaires ont jugé le président des États-Unis non coupable concernant deux chefs d’accusation : abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès.
La Chambre haute a jugé le président non coupable d’abus de pouvoir par 52 voix contre 48, reflet quasi fidèle du rapport de forces entre la majorité républicaine et la minorité démocrate, Mitt Romney étant le seul républicain à se ranger du côté des démocrates.
Elle a ensuite jugé le président non coupable d’entrave aux travaux du Congrès par 53 voix contre 47.
Donald Trump était le troisième président des États-Unis à faire l’objet d’un procès en destitution après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998, tous deux ayant eux aussi été acquittés.
Ce vote met fin à une procédure initiée cet automne par les démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants, et concrétisée par la mise en accusation formelle du président américain le 18 décembre dernier en séance plénière.
Il était accusé d’avoir fait pression sur son homologue ukrainien Volodimir Zelenski et conditionné le déblocage d’une aide militaire à l’ouverture par les autorités ukrainiennes d’enquêtes contre Joe Biden, son possible adversaire démocrate à l’élection présidentielle de novembre prochain.
Avec Reuters
FRANCE24