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Le pouvoir destructeur des militaires : Rétablir la légitimité /Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibecar
Pour rétablir la légalité et la légitimité et se conformer à la loi fondamentale votée par le peuple souverain, il faut commencer par rendre aux civils leur pouvoir spolié depuis le 10 juillet 1978. Et ce n’est pas en changeant de tenue qu’on change de personnalité, de mentalité ou d’aptitude. Entre commander une compagnie ou un bataillon, quel que soit par ailleurs le cursus qu’on a suivi, et présider aux destinées d’un peuple, il y a un très long et difficile chemin à parcourir. Un chemin que les putschistes n’ont pas le temps d’explorer.
C’est ce raccourci qui met les pouvoirs militaires dans des situations difficiles pour lesquelles ils ne sont pas préparés, et pour lesquelles ils n’ont pas les aptitudes et les compétences requises. Les chefs d’Etat militaires, naturellement complexés, dotés de connaissances limitées, conservent toujours leurs reflexes autoritaires innés ou acquis, exigeant l’obéissance à tout prix, ainsi que leur caractère impulsif réfractaire à toute contradiction et à toute liberté, pour mener le plus souvent, leurs pays vers des lendemains incertains.
Inaptitude des militaires à diriger une nation
L’histoire a démontré l’inaptitude des militaires à bien diriger ou à bien gouverner une nation. C’est ainsi qu’en Syrie, l’armée au pouvoir depuis mars 1949, avait instauré une dictature des plus sanglantes du Moyen Orient, ruiné le pays, divisé son peuple, et s’était érigée en une monarchie dont le premier prince héritier poursuit aujourd’hui la politique de son père, qui consiste à mettre le pays à feu et à sang afin de préserver coûte que coûte le pouvoir des Alaouites.
Le grand peuple égyptien a été pris en otage depuis ce fameux 23 juillet 1952, par son armée défaitiste, qui a pillé ses ressources, détruit son économie, hypnotisé sa volonté, et confisqué sa liberté en lui imposant plus de soixante ans de régime d’état d’urgence. En juillet 2013, se considérant toujours comme tutrice du peuple, elle reprend le pouvoir au président civil élu démocratiquement, massacre et emprisonne des milliers de ses citoyens pour détourner la révolution du peuple et continue de s’accrocher au pouvoir, soutenue par l’Occident dans un cadre géostratégique qui protège l’entité sioniste, contrairement à l’armée républicaine tunisienne qui a su respecter la volonté du peuple souverain, en s’abstenant de se mêler de politique.
Au soudan en 1958, deux années seulement après l’indépendance, un groupe d’officiers nationalistes du nord, arabes et musulmans, s’inspirant des idées unionistes de leur voisin panarabiste, s’empare du pouvoir par la force et tente, vainement, d’imposer une arabisation et une islamisation à outrance au sud, chrétien et négro-africain.
Depuis 58 ans, une succession de coups d’état, alternant nationalisme et islamisme, a contribué à déstabiliser le pays, à diviser et à appauvrir son peuple, malgré l’immense richesse de son sous-sol. Ces différentes dictatures dépourvues de clairvoyance ont conduit au partage du Soudan en deux Etats indépendants et ennemis. La République du Soudan du nord dirigée par ces putschistes, dont le chef est déstabilisé par un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, est menacée de partition qui pourrait aboutir à la naissance d’une troisième République : La République du Darfour !
Au Yémen du nord, des officiers nasséristes s’emparent du pouvoir le 27 septembre 1962, et déclenchent une longue guerre civile avant d’aboutir en 1990, à une fragile union imposée au Yémen du sud. Soixante-quatre ans plus tard, les militaires sont toujours là, ils ont déstabilisé le pays, pillé ses ressources, tribalisé, divisé, massacré sa population et territorialisé Al-Qaïda. Bousculés par une très grande révolte populaire, ils s’accrochent toujours au pouvoir, mettant leur pays à feu et à sang.
En Algérie le 19 juin 1965, trois années après l’indépendance, l’armée s’empare du pouvoir par la force, elle vole la révolution du peuple algérien martyr, qu’elle prend en otage. Face à la montée en puissance des islamistes au début des années 90, elle invente le terrorisme islamique pour plaire à l’Occident qui contribue à son maintien au pouvoir comme rempart contre ce fléau qui se mondialise.
Aujourd’hui après 51 ans de pouvoir militaire, l’Algérie va de mal en pis, malgré la très grande richesse de son sous-sol, la liberté est toujours confisquée et les institutions « démocratiques » contrôlées par l’armée. Depuis l’interruption du processus démocratique au début de 1992 par l’armée, consécutive à la victoire du FIS aux élections législatives le 27 décembre 1991, le pays vit une crise latente de confiance doublée d’une crise économique et sociale.
Les militaires algériens maintiennent en vie un président impotent, qu’ils avaient fait élire à son insu, pour servir leurs desseins. Et qu’ils s’apprêtent à réélire toujours à son insu. Il n’est pas exclu qu’ils préparent dans l’ombre, après la disparition de ce dernier, leur énième élection frauduleuse, pour soumettre au peuple algérien martyr l’élection au suffrage universel de la statue de Houari Boumediene qui se trouve à Guelma, sa wilaya natale, comme président éternel de l’Algérie.
En Irak, l’armée baathiste, installée au pouvoir depuis le 17 juillet 1968, a imposé au glorieux peuple de la Mésopotamie, 45 ans de dictature absolue, trois guerres dévastatrices, et n’a été délogée que par la force d’une puissante coalition étrangère, laissant derrière elle un pays ruiné, à feu et à sang et menacé de partition.
En Libye, le 1er septembre 1969, un lieutenant des transmissions, nommé colonel une semaine plus tard, passionné par la montée en puissance du nassérisme, profite de l’absence du vieux monarque pour s’emparer du pouvoir. Un pouvoir qu’il n’abandonnera que 42 ans après, défait lui aussi par une coalition étrangère, qui l’empêche de détruire son peuple, qui s’est soulevé tardivement, contre sa dictature. Il laisse derrière lui un pays saccagé, fortement tribalisé, sans institutions, sans armée et menacé de partition.
En Afrique, Europe et Amérique
En Afrique noire, le pouvoir militaire a pillé et déstabilisé les pays des grands lacs qui ne s’en remettent toujours pas, ainsi que la majeure partie des pays de l’Afrique centrale et de l’ouest. Il est responsable du génocide rwandais en 1994, 800.000 morts ainsi que du génocide burundais et ses guerres civiles qui ont fait plus de 900.000 victimes en 1972 et 1993. Seuls quatre ou cinq pays ont échappé a ce pouvoir assassin et ils se portent mieux.
Le pouvoir militaire a aussi ruiné et déstabilisé la corne de l’Afrique, décapité, démoli et fait disparaitre la Somalie, qui devient le plus grand foyer de tension menaçant le trafic maritime mondial.
La quasi-totalité des pays d’Amérique latine a subi les effets négatifs des dictatures militaires qui ont fait sombrer leurs peuples dans l’ignorance, la maladie, la pauvreté et la privation de liberté.
En Asie, le pouvoir militaire a érigé en Corée du nord depuis 1945 une dynastie militaro-spirituelle, qui affame son peuple, le prive de la moindre liberté, ruine son économie et menace la paix mondiale ; et en Birmanie depuis 1962, la pire des dictatures de la planète.
L’Afghanistan, le Pakistan ainsi que le Bengladesh ont beaucoup souffert des dictatures militaires qui les ont ruinés et déstabilisés.
Le continent européen n’avait pas été épargné, c’est ainsi que le royaume du Portugal qui était au début du siècle dernier l’une des plus grandes puissances économiques, sociales et culturelles du monde a été altéré, ruiné par 64 ans de dictature militaire.
En Espagne, 38 ans de gestion désastreuse de la dictature militaire, entre juillet 1936 et juillet 1974, ont contribué à diviser le pays, à le déstabiliser et à confisquer la liberté de son peuple.
En Grèce, la dictature des colonels qui n’a duré que sept ans, de 1967 à 1974, a occasionné l’instabilité politique, le recul des libertés, le disfonctionnement de l’économie qui a du mal à se relever.
Et en Mauritanie
Le lundi 10 juillet 1978, les chefs de nos forces armées ont pris le pouvoir par la force en mettant fin au régime fondateur du père de la nation, bâtisseur de la première République, au moment où nos troupes combattantes étaient sur le champ de bataille, pour défendre l’intégrité territoriale de notre pays, transgressant ainsi le précieux serment de l’officier.
Depuis lors, notre pays est pris en otage, ses ressources sont pillées. Depuis lors, nos forces armées sont frustrées, désorientées, et ne savent plus à quel drapeau se vouer. Depuis lors, la constitution est violée, les lois ne sont pas respectées. Depuis lors, le peuple est divisé, sa volonté est piétinée, son unité bafouée. Depuis lors, l’enseignement est déboussolé. Depuis lors, c’est la loi de la jungle, c’est la raison du plus fort. Depuis lors, le pays va de mal en pis. Depuis lors, c’est l’incertitude, la mal gouvernance … le chaos.
L’écrivain poète martyr TEène Youssouf Guèye, avait dit un jour, en réponse à une question à propos des aptitudes politiques et intellectuelles des officiers membres des comités militaires, avec lesquels il avait eu plusieurs séances de travail: « Nos officiers, c’est beaucoup d’étoiles et peu de lumière. »
A l’exception de quelques rares cas qui confirment la règle, aucun pouvoir militaire n’a connu l’alternance pacifique. Et là où les militaires sont passés, ils ont laissé derrière eux des indices de développement humain au plus bas de l’échelle. La démocratie militaire n’est pas la démocratie, la politique militaire n’est pas la politique.
Mettre fin pacifiquement au pouvoir militaire.
Le pouvoir militaires est soutenu et encouragé, dans cette œuvre de destruction, par un système en perpétuelle reconstitution, qui le protège, le conditionne et lui donne l’illusion d’être indéboulonnable, qu’il faut nécessairement combattre. Ce système est composé par une classe politique opportuniste, taillable et corvéable à volonté qui n’aspire qu’à une seule chose : APPLAUDIR pour survivre.
Cette classe politique inconsciente, toutes tendances confondues, avait saboté la démocratie et l’Etat de droit en août 2008, en contribuant à l’intronisation des derniers conspirateurs. Ce système comprend aussi des centrales syndicales majoritairement fabriquées pour la circonstance et une société civile qu’on peut cloner à volonté.
Pour sauver la Mauritanie, il faut absolument profiter des prochaines élections présidentielles pour se débarrasser définitivement de ce pouvoir militaire destructeur. En évitant de faire élire des personnes qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à consolider le pouvoir militaire. Car ce pouvoir usurpateur avait produit beaucoup de cadres, de toutes les communautés et de toutes les spécialités, qui sont plus militaristes que les militaires, donc beaucoup plus dangereux que les militaires.
Après avoir élu l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, le plus difficile ne sera pas de ramener les militaires dans leur caserne. Car il suffit pour cela de désigner à la tête des états- majors de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Garde des officiers issus de ces corps et n’ayant jamais été membres des comités ou conseils militaires ni soutenu publiquement les pouvoirs d’exception. Et de désigner à la tête des directions générales de la police et de la douane des officiers de police ou de la douane, qui n’ont jamais soutenu les régimes d’exception.
Le plus difficile sera de ramener la classe politique à la raison, au respect de la constitution, au respect de l’Etat de droit, au respect de la justice, au respect de la citoyenneté et du citoyen, au respect des valeurs républicaines comme l’égalité devant la loi, l’égalité de chance, au respect de l’autre, au respect de la dignité humaine.
Le plus difficile sera d’amener la classe politique à renoncer à la compromission, à l’enrichissement illicite, à l’argent facile, au soutien des causes injustes. A renoncer à la fraude et au mensonge, au faux et usage de faux, à renoncer au trafic d’influence, aux promotions non méritées, à renoncer aux salaires, indemnités ou allocations non dus, à renoncer à la discrimination, au racisme, au régionalisme, au tribalisme, au familialisme, à renoncer à tous ce qui n’est pas légal.
Le plus difficile sera d’amener la classe politique à bannir le clientélisme, à rétablir les critères de mérite et de compétence dans le choix, à garantir la transparence et l’équité dans les concours. Et surtout à renoncer au « paradis » du pouvoir dictatorial.
Le plus difficile sera d’amener la classe politique, toutes tendances confondues, musulmane à 100%, à accepter de vivre ensemble dans une société régie par des règles élémentaires fixées par l’Islam sunnite.
Pour sauver la Mauritanie, il faut absolument mettre fin à ce pouvoir militaire capitulard, génocidaire et destructeur, raciste, esclavagiste et tribaliste, qui a brisé notre unité nationale en déportant et en massacrant nos compatriotes, consolidé l’esclavage, terrorisé notre peuple, ruiné notre économie nationale, pillé nos ressources et qui refuse obstinément de rendre la moindre justice aux ayants droit.
Pour sauver la Mauritanie, il faut mettre fin au régime usurpateur impopulaire, incompétent, irresponsable et injuste du général de bataillon Mohamed ELEYA, commandant du Basep, un chef de l’Etat qui n a aucune racine en Mauritanie. Il est né à Louga au Sénégal d’un père marocain naturalisé mauritanien. Il n a aucun ascendant enterré sur le territoire de notre pays qu’il dirige depuis huit ans, c’est pourquoi il n a aucun respect ni pour notre peuple ni pour nos forces armées et de sécurité. C’est à ce prix que la Mauritanie survivra. Qu’Allah protège la Mauritanie.
le calame
FLAMNET – AGORA : Un pays est d’abord fondé sur une volonté des diverses parties de coexister, de vivre ensemble dans la paix… Par SAMBA THIAM président des FPC.
‘’ Un pays est d’abord fondé sur une volonté des diverses parties de coexister , de vivre ensemble dans la paix. Sans ce choix et cette volonté c’est une partie perdue ‘’.
‘’… Si l’on ne peut vivre ensemble qu’au prix de l’oppression à l’égard d’une composante, c’est une position pas raisonnable qui , surtout , n’est pas tenable ‘’.
On croirait lire le cas mauritanien … Et pourtant il n’en ait rien !
Il s’agit en fait du cas malien , traité par un mauritanien bien particulier : l’éminence grise du Président ould Abdel Aziz , selon certaines sources , en l’occurrence Yehdih ould Bredeleil qui , à travers un article intitulé ‘’ l’Azawad’’, prend nettement, résolument et légitiment position pour les Touaregs opprimés du Mali …en abstraction totale cependant de sa Mauritanie !
Le plus curieux c’est qu’il ne vient , à aucun instant , à l’esprit de Yehdih que sa description de principe s’appliquait aussi et rigoureusement au cas mauritanien , à travers la difficile coexistence actuelle ! Manifestement il n’a pu se déprendre de ces solidarités grégaires qui souvent nous retiennent ; prisonnier d’une vision partisane et du prisme déformant de la solidarité mécanique, il ne fait ni retour sur soi , ni flexion sur sa propre réalité…Surprenant de la part du grand cerveau !
Cette attitude est assez courante hélas chez un bon nombre d’intellectuels et d’hommes politiques arabo-berbères qui tombent , généralement , dans le déni dès que nos problèmes sont évoqués ! Le mal existe ailleurs et pas en Mauritanie…
Cette attitude qui interpelle ne serait –elle pas fondée par hasard sur une tentation de vouloir copier le maghreb ? Le Maghreb ( Egypte incluse ) compte , aux dires de Cheikh T Ndiaye, quatre vingt millions de Noirs . 8o millions absents de la superstructure ; des ombres portées … Noirs pourtant assimilés , pourtant musulmans … Vouloir copier ce maghreb -là, pour ceux tentés de le faire, serait , sans aucun doute , une cruelle méprise au regard de la géographie physique et humaine de la Mauritanie …
Cette attitude ou position singulière m’amène de plus en plus à penser qu’un débat interne s’impose au sein de la communauté arabo-berbère, qui devra se déterminer sur le‘’ vivre ensemble’’, préliminaire à tout dialogue inter-communautaire sur la question.
Le nœud du problème , me semble-t-il , réside davantage chez elle que chez les Négro-africains . Les Arabo-berbères veulent –ils vivre avec les Négro-africains ? si oui , sous quelle forme et à quelles conditions ? Dans l’assimilation ou dans le respect des identités respectives ? Dans l’accaparement de tous les secteurs de la vie publique par les uns ou le partage équilibré du pouvoir entre tous ? Au travers de l’unité ou de l’unitarisme ? Une clarification à ces niveaux s’impose à l’élite qui devra se parler , la minorité courageuse des Justes débattre avec la majorité silencieuse qui assiste, sans rien dire, au mensonge triomphant , au péril montant … Ils devront se parler afin de nous éviter de continuer de tourner en rond , de vivre sans cesse des crises sans fin, de nourrir un pessimisme chaque jour plus accusé sur notre commun devenir .
Initier et parrainer un tel débat interne au sein de la communauté arabo-berbère voilà, pour les segments actifs de la Société civile , un chantier urgent, porteur et autrement plus important que tous ces ateliers autour de questions, parfois sans diagnostique et sans débat de fond .
Enfin les amis et partenaires internationaux de la Mauritanie devront comprendre que ‘’la Mauritanie sans cohésion interne,’’ est porteuse de tous les dangers que leur ‘’tout- sécuritaire ‘’ ne pourrait juguler…La Mauritanie d’abord !
“Si l’on ne peut vivre ensemble qu’au prix de l’oppression à l’égard d’une composante , c’est une position pas raisonnable qui , surtout , n’est pas tenable ‘’.
La lutte continue!
Samba Thiam président des FPC
FLAMNET-AGORA : LE DIALOGUE NATIONAL: Précision par SAMBA THIAM président des FPC.
PRÉCISION : Il semble que les propos par moi tenus dans certains médias( Al Akhbar, Radio Koboni ) aient suscité des vagues …
Il est bon de redire ici ce que j’ai déjà dit, et de réaffirmer en même temps la position de principe des FPC, depuis toujours.” Oui nous participerons au dialogue si nous sommes invités, oui nous y participerons si nous devons débattre des questions de fond, dont celle de la COHABITATION, parce que le dialogue – ou l’appel pour un débat sur ces questions – a toujours était et demeure notre crédo, depuis 1986, année de publication du Manifeste du Négro-mauritanien opprimé.
La lutte continue!
Samba Thiam président des FPC.
FLAMNET-AGORA:Le rapport de l´envoyé spécial des Nations Unies et le dialogue national par Samba THIAM président des FPC
La déclaration de l’envoyé spécial des Nations- unies pour la pauvreté, en mission récente dans notre pays, a suscité une levée de boucliers; parce qu’il aurait mis le doigt sur la plaie et attiré l’attention sur les risques de dérapage que pourrait entrainer la persistance des problèmes. Je ne suis pas très surpris par ce type de réaction, devenue habituelle de la part de certains compatriotes à chaque fois que les problèmes sont posés. Ce qui par contre me surprend c’est l’absence de contre-réaction de la part des victimes et des citoyens honnêtes tout court !
Je n’userai pas de périphrases contrairement à ce que j’ai pu lire .. j’exprimerai plutôt une position claire, sans louvoyer : Monsieur Alston a décrit simplement, en toute objectivité, la triste réalité mauritanienne. J’adhère totalement à l’esprit et à la lettre de sa déclaration. Je crois qu’une des impasses de notre pays est à situer dans l’attitude de déni qui caractérise un bon nombre de nos intellectuels et hommes politiques face aux problèmes internes. On ne peut ne pas déplorer les silences de l’élite arabo-berbère devant le mensonge triomphant. Comment pourrait –on s’offusquer de la dénonciation du racisme d’Etat qui frappe si visiblement les Négro- africains, si l’on est tant soit peu objectif et honnête ? Comment nier cette autre réalité crue de l’esclavage ? Certains individus ont tendance à penser que le patriotisme rime avec le refus hostile déclaré ou affiché de toute critique, de toute mise en accusation de l’Etat mauritanien. Nos tares il ne faut pas en parler, quel que soit leur degré de gravité! il faut defendre le pays, sans réflechir, quels qu’en fussent les maux … Ce “patriotisme” là est un patriotisme borné, mauvais puisqu’il n’aide sûrement pas la Mauritanie à évoluer; pis, c’est un “patriotisme” qui nous conduit tout droit vers l’inconnu. Pour reprendre quelqu’un je dirai qu’il faut certes aimer son pays, mais il faut l’aimer d’un amour critique qui vise à l’élever. Nous devons donc, en conclusion, plutôt saluer le courage et l’objectivité de ce missionnaire qui n’a pas fait dans la dentelle …
LE DIALOGUE?
PRÉCISION : Il semble que les propos par moi tenus dans certains médias( Al Akhbar, Radio Koboni ) aient suscité des vagues …
Il est bon de redire ici ce que j’ai déjà dit, et de réaffirmer en même temps la position de principe des FPC, depuis toujours.” Oui nous participerons au dialogue si nous sommes invités, oui nous y participerons si nous devons débattre des questions de fond, dont celle de la COHABITATION, parce que le dialogue – ou l’appel pour un débat sur ces questions – a toujours était et demeure notre crédo, depuis 1986, année de publication du Manifeste du Négro-mauritanien opprimé.
La lutte continue!
Samba Thiam président des FPC.
FLAMNET- AGORA : LA RÉPONSE DU PRÉSIDENT SAMBA THIAM AUX ATTAQUES INJUSTES DU VICE-PRÉSIDENT DE L´UFP.
De Gaulle attaquait les Nazis et Vichy attaquait De Gaulle…
Souvenons-nous que dans les années 90 lorsque nous parlions d’Apartheid (déguisé), les éléments du Mnd nous tombaient dessus à bras raccourcis, nous rebattaient les oreilles de leçons de sémantique ! Alors que nous appelions à un débat national , en conclusion du Manifeste, ils nous accusaient de ‘’ vouloir brûler la maison commune ’’ ! Non, vos méthodes sont critiquables, voire condamnables, vos projets disqualifiés parce que vous ‘’ divisez’’ le peuple les entend-on toujours dire … Ils préféraient l’ordre à la justice, comme le dirait King , à l’image des hommes de droite alors qu’ils se réclamaient de gauche ! Leur ‘’job’’ n’était pas et ne semble toujours pas de s’attaquer au Système mais de ‘’corriger ’’ ceux qui s’y attaquaient. De Gaulle combattait les Nazis et Vichy combattait De Gaulle ! La réaction – ‘’ conseil ’’ de Mr Lo suite à notre sortie sur le discours de Nema s’inscrit exactement dans cette tradition ; il faut discréditer les projets et les positions … Mais de quoi donc se mêlent-ils ? Si les ‘’ nationalistes étroits’’ – ‘’ces pourfendeurs de l’unité nationale’’ – se fourvoient n’est-ce pas tout bénéfice pour le Mnd ? Notre échec n’est-ce pas la prière du Mnd ? Que feriez- vous – lecteur- si votre adversaire politique déclaré – c’est un euphémisme – voulait soudainement votre bien ? Naturellement vous tiqueriez ! Vous tiquerez si vous tenez à rester courtois, poli, ou garder votre calme ! Ou encore vous réagirez exactement par l’inverse. Mao en touchait du reste quelques mots et appelait à la méfiance, souvenons-nous en … Mais revenons au ‘’conseil’’ ‘’d’ami du moment ’’pour poser cette question : Quel est le plus important, la forme ou le fond ? le Sénat en soi , ou les leviers et mécanismes de protection et de prévention à mettre en œuvre, tels que nous les préconisons ? Chuchotons-lui ensuite de ne pas se faire du souci : nous ne sommes pas dupes et nous avons deux fers au feu … Tout cela dit , quelle crédibilité accorder à leur nouvelle adhésion de conjoncture à un débat national sur ‘’ notre système de gouvernance ‘’ si l’on se rappelle que face à notre appel au débat en 1986 , ils nous qualifiaient de tous les noms d’oiseaux, nous chargeaient de tous les maux pour les déportations ? Quelle crédibilité dis-je ? Aucune ! Qui disait ‘’ qu’il n’y a pas plus grand danger pour un peuple que d’avoir à sa tête des intellectuels versatiles, démagogues’’ ? Mr Lo et ses compères ont leur projet nous avons le nôtre, pourquoi ne les soumettrions-nous pas à l’arbitrage du peuple –seul juge- , sans tapage ?
Samba THIAM.”
FLAMNET- AGORA : LA RÉPONSE DU PRÉSIDENT SAMBA THIAM AUX ATTAQUES INJUSTES DU VICE-PRÉSIDENT DE L´UFP.
De Gaulle attaquait les Nazis et Vichy attaquait De Gaulle…
Souvenons-nous que dans les années 90 lorsque nous parlions d’Apartheid (déguisé), les éléments du Mnd nous tombaient dessus à bras raccourcis, nous rebattaient les oreilles de leçons de sémantique ! Alors que nous appelions à un débat national , en conclusion du Manifeste, ils nous accusaient de ‘’ vouloir brûler la maison commune ’’ ! Non, vos méthodes sont critiquables, voire condamnables, vos projets disqualifiés parce que vous ‘’ divisez’’ le peuple les entend-on toujours dire … Ils préféraient l’ordre à la justice, comme le dirait King , à l’image des hommes de droite alors qu’ils se réclamaient de gauche ! Leur ‘’job’’ n’était pas et ne semble toujours pas de s’attaquer au Système mais de ‘’corriger ’’ ceux qui s’y attaquaient. De Gaulle combattait les Nazis et Vichy combattait De Gaulle ! La réaction – ‘’ conseil ’’ de Mr Lo suite à notre sortie sur le discours de Nema s’inscrit exactement dans cette tradition ; il faut discréditer les projets et les positions … Mais de quoi donc se mêlent-ils ? Si les ‘’ nationalistes étroits’’ – ‘’ces pourfendeurs de l’unité nationale’’ – se fourvoient n’est-ce pas tout bénéfice pour le Mnd ? Notre échec n’est-ce pas la prière du Mnd ? Que feriez- vous – lecteur- si votre adversaire politique déclaré – c’est un euphémisme – voulait soudainement votre bien ? Naturellement vous tiqueriez ! Vous tiquerez si vous tenez à rester courtois, poli, ou garder votre calme ! Ou encore vous réagirez exactement par l’inverse. Mao en touchait du reste quelques mots et appelait à la méfiance, souvenons-nous en … Mais revenons au ‘’conseil’’ ‘’d’ami du moment ’’pour poser cette question : Quel est le plus important, la forme ou le fond ? le Sénat en soi , ou les leviers et mécanismes de protection et de prévention à mettre en œuvre, tels que nous les préconisons ? Chuchotons-lui ensuite de ne pas se faire du souci : nous ne sommes pas dupes et nous avons deux fers au feu … Tout cela dit , quelle crédibilité accorder à leur nouvelle adhésion de conjoncture à un débat national sur ‘’ notre système de gouvernance ‘’ si l’on se rappelle que face à notre appel au débat en 1986 , ils nous qualifiaient de tous les noms d’oiseaux, nous chargeaient de tous les maux pour les déportations ? Quelle crédibilité dis-je ? Aucune ! Qui disait ‘’ qu’il n’y a pas plus grand danger pour un peuple que d’avoir à sa tête des intellectuels versatiles, démagogues’’ ? Mr Lo et ses compères ont leur projet nous avons le nôtre, pourquoi ne les soumettrions-nous pas à l’arbitrage du peuple –seul juge- , sans tapage ? Samba THIAM.”
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