Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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Mauritanie : Interview exclusive de Samba THIAM à KASSATAYA

« L’accord UFP-RFD- ressemble à du déjà vu, un fourre-tout où s’enchevêtrent questions de fond, questions superficielles et techniques qui relèvent d’axes programmatiques de parti ou de ministère »

 Samba Thiam, président des FPC

kassataya  – Le président des FPC réagit sur l’accord tripartite UFP-RFD et INSAF, un document politique qui ne fait pas l’unanimité des Mauritaniens. Pour Samba Thiam il ne parle plus de crise politique mais juste de contentieux électoral à régler. Le chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie s’est confié exclusivement à Kassataya pour revenir aux leçons des élections 2023 qu’il qualifie de mascarade électorale où un opposant homme politique et non politicien ne peut gagner sans faire allégeance au système. Samba Thiam est revenu sur son engagement dans des alliances sans calcul mesquin encore moins d’agenda caché avant de considérer la tolérance zéro édictée par Ould Ghazouani au gouvernement comme un simple slogan. Le leader charismatique de l’opposition n’est pas également indifférent au coup d’Etat du Niger.

« Je trouve la démarche inadéquate, quelque peu inélégante, à la limite de la maladresse. En effet, comment compter rallier à cette initiative d’autres fractions de l’opposition, mises devant le fait accompli – qualifiées de surcroît comme elles l’ont été- en plus d’un droit de propriété assumé avec discourtois… »

kassataya : quelle lecture faites-vous de l’accord tripartite entre UFP et RFD et INSAF ?

Samba THIAM : je m’interdis, en général, par principe, d’intervenir sur des questions ou des situations pour lesquelles je n’ai pas d’informations précises, vérifiées. J’ai lu ces derniers temps, comme tout le monde, un texte repris dans les réseaux sociaux sujet à polémique…Si je devais donc m’avancer à son propos ce ne serait qu’au conditionnel. Est-ce qu’il existe ce texte ? et son contenu est-il endossé par les présumés auteurs ? Si oui, alors mon commentaire porterait d’abord sur son objet, c’est -a- dire la reprise d’un dialogue -concertations qui, dit-on, aurait été suspendu pour des raisons de calendrier électoral.

En vérité, il fut abandonné, de façon unilatérale et péremptoire par la Présidence de la République, bien avant toute échéance électorale et sans que l’Opposition et même la majorité ne fussent consultées ; opposition qui, du reste, manifesta alors, diversement, son mécontentement. Le risque encouru ici, c’est justement de retomber dans les travers du dialogue précédent qui avait été arraché, presque forcé …toute chose qui explique son échec.

Maintenant pour en venir au contenu, il ressemble à du déjà vu ; un fourre- tout où s’enchevêtrent questions de fond, questions superficielles et techniques qui relèvent d’axes programmatiques de parti ou de ministère. Le document ne parle plus de crise politique, notons-le, mais juste de contentieux électoral à régler… Il y a à dire également sur l’attitude courroucée post-électorale adoptée (Manif et déclaration cinglante) en raison du scrutin décrié et, tout d’un coup, cette volte-face soudaine, surprenante, comme par ramollissement, qui sonne comme un flop !

Certains parmi nous de l’opposition donnent l’impression, parfois, d’avoir tellement subi et souffert sous ‘’la décennie ’’passée…que chat échaudé craint l’eau froide. Composer à tout prix et non pas s’opposer, quelle que soit la politique chauvine et pernicieuse menée par le Pouvoir, est devenu une option … N’empêche, nous nous devons, malgré tout, de respecter la ligne et les choix de chaque formation politique, lui reconnaître la liberté, le droit et la latitude de porter des initiatives propres, qu’ils jugent opportunes, avec la précaution toutefois de ne pas le passer au nom de toute l’Opposition.

Enfin pour la forme, je trouve la démarche inadéquate, quelque peu inélégante, à la limite de la maladresse. En effet, comment compter rallier à cette initiative d’autres fractions de l’opposition, mises devant le fait accompli – qualifiées de surcroît comme elles l’ont été- en plus d’un droit de propriété assumé avec discourtoisie ? Au juste, qui ‘’cherchent à entraîner le pays dans l’instabilité voire dans le chaos’’ ? Les tenants du Système avec leur politique chauvine, raciste et funeste ou les victimes de l’oppression en tous genres ? Non content de brimer les victimes, il faut encore chercher à les culpabiliser ! Cela étant, pour conclure, un dialogue politique sincère, sous-tendu par une volonté politique réelle est à prendre, toujours. Depuis 1986 nous le demandons, en vain. Toutes les guerres, même les plus féroces, finissent, généralement, sur la table de négociation…

« C’est toute la pyramide de l’administration qui s’est écroulée avec l’avènement des militaires…. »

kassataya que vous inspire la tolérance zéro édictée par Ould Ghazouani pour les manquements du gouvernement aux programmes prioritaires ?

Samba THIAM : c’est juste un slogan, rien de plus, parce qu’il n’en a pas les moyens, à moins de relever tous les agents de l’Etat. Il ne comprend pas que c’est toute la pyramide de l’administration qui s’est écroulée avec l’avènement des militaires. Abdallah Sidya Ebnou l’a bien expliqué dans ses mémoires. C’est le désordre partout ; chacun fait comme bon lui semble, embauche rien que sa parentèle et sert sa tribu. Relevé aujourd’hui pour être nommé le lendemain, avec de surcroît, une promotion ! Il n’y a ni suivi, ni contrôle, ni sanctions, d’où l’anarchie générale qui règne. Cette administration, pour se redresser, aurait besoin d’une tutelle de longue durée d’anciens commis de l’Etat modèles.

Notre Raïs n’a pas les moyens de sa politique pour manquer de vision, de connaissance des hommes, de perception claire sur les véritables maux du pays et l’ordre de priorité des choses. D’où l’instabilité du gouvernement constatée au vu des changements multiples à la tête de certains départements, par trois à quatre fois, en l’espace de quelques mois ! Enfin ce Président n’échappe pas, comme beaucoup parmi nous, à l’emprise de son milieu ; comme pour la plupart, il demeure produit et prisonnier de son environnement, prototype de ‘’ l’homo-mauritanicus’’. Le désert façonne à sa façon, tout comme la savane …Pour se distancier de cette entrave, Souleymane B Diagne -philosophe- rapporte deux idées importantes qui y participent : ‘’savoir penser contre soi’’ ; ‘’se déprendre des significations immédiates dans lesquelles nous retiennent la culture et les religions’’.

kassataya :  Pour revenir aux élections de 2023. Quelles leçons tirez-vous de l’échec aux législatives ?

Samba THIAM : C’était un test, sans grande attente en réalité, mais qu’il fallait passer. Je ne le perçois pas comme un échec comme vous semblez le poser. Quelle leçon ? Si ‘l’on devait comparer les pays africains dans leur résistance à enclencher la démocratie , au regard de l’opacité des élections , des pesanteur et des insuffisances notoires à ce sujet, la Mauritanie serait classée dernière …Ici on assiste, comme nulle part ailleurs, à l’achat massif des consciences, ouvertement encouragé par l’Etat et le parti au pouvoir, aux ’intimidations et menaces , à la chape tribale ,au carcan ethnique, au contrôle exclusif du ministère de l’intérieur en amont et en aval du processus électoral qui s’arroge le droit et la force de priver les opposants jusqu’aux PV des dépouillements du vote ! On ne peut pas parler d’élection mais de mascarade en Mauritanie ; un opposant ne peut pas gagner avec ce type d’élections à moins de faire allégeance au Système.

Quand les véritables conditions pour un jeu démocratique transparent seront un jour instaurées, alors nous gagnerons…S’y ajoute que le parti FPC reste particulièrement ciblé ; la peste en un mot ,au vu de ses déboires : un récépissé de reconnaissance arbitrairement refusé ,un contentieux juridique bloqué voilà 9 ans, six candidatures aux municipales et législatives dont certaines étaient nettement favorites ,toutes recalées , un chef de parti ,enfin ,ancien fonctionnaire de l’Etat, privé jusqu’à ses droits naturels à pension ; le seul des anciens détenus politiques de Walata à voir sa situation administrative irrésolue .Et dire que ce Président avait promis de solder les injustices … Pas même les plus flagrantes ! Reconnaissez-nous donc cet environnement particulièrement hostile.

« J’ai toujours dit que j’étais un homme politique et non un politicien »…

kassataya :  des compatriotes vous reprochent votre stratégie de consentement aux différentes coalitions auxquelles les FPC ont consenti pour aller vers des élections. Quelle analyse faites –vous de ces critiques ?

Samba THIAM : pour ma part, je me suis toujours engagé dans des alliances sans calcul personnel mesquin, sans agenda caché, mu essentiellement par la grande cause, l’intérêt général … Et comme je reste fidèle à cette posture ou manière d’être, on peut craindre que les désillusions ne soient pas près de s’arrêter pour nous. J’ai toujours dit que j’étais un homme politique et non un politicien…

kassataya : que vous inspire la situation au Niger ?

Samba THIAM :  elle me préoccupe au plus haut point comme tout progressiste et bon panafricaniste . Pour l’instant elle est dans l’impasse. Laisser passer ce coup d’Etat, c’est encourager d’autres coups d’Etat qui consacrent un recul démocratique en Afrique de l’Ouest, voire dans tout le continent. Ne pas intervenir, pour la CEDEAO, c’est perdre la face ; intervenir comme elle le voudrait c’est faire courir à la sous-région entière un risque élevé de déstabilisation. Je pense, par ailleurs, qu’il faut distinguer les coups d’Etat ; il y en qui sont légitimes comme celui du Gabon intervenu récemment, celui de Guinée où hélas, le putschiste commence à suivre les pas de Condé…Rien ne justifie à mon avis celui du Niger qui tombe comme un tonnerre sous un ciel serein.

Des chefs d’Etat qui oppriment leurs peuples, mettent à mal l’unité nationale, ne veulent pas de l’alternance au sommet de l’Etat doivent partir… Ma petite idée est qu’on devrait tenter, pour sortir de la crise au Niger, ce schéma : Libérer le Président Bazoum, procéder dans un délai de 3mois au retour de l’ordre constitutionnel, par l’organisation d’une compétition électorale supervisée par un gouvernement d’union nationale civil et un CENI consensuel, ; une compétition électorale ouverte à tous les partis et acteurs politiques, y compris le général putschiste, devant démissionner de l’armée.

En tout état de cause, quelle que soit l’issue de ce scrutin, le retrait de la France, à défaut d’une remise en cause rapide et profonde de ses relations avec l’Afrique noire, sera inévitable, au regard de la pression populaire que personne ne pourra plus esquiver. Je n’ai pas de problème avec ces généraux dans leur posture vis-à-vis de la France, mais ce que je stigmatise c’est leur politique d’épuration ethnique, ouverte et manifeste, les violations massives des droits humains, le musellement de toute voix discordante. Enfin il ne faudra pas que nous chassions un maître pour un autre maître …qui ne dit pas son nom… Ce que les peuples demandent aux généraux c’est de remettre les choses à l’endroit et de s’en aller, exactement à la belle manière de Rawlings, et non pas s’incruster.

Propos recueillis par Chérif Kane, journaliste à Rouen (France)

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RFD/UFP vs INSAF : Vers un pacte républicain ?

Depuis que les leaders du RFD et de l’UFP, partis de l’opposition démocratique, ont informé l’opinion de la décision du président de la République de renouer le fil du dialogue, les Mauritaniens attendaient de connaître la suite. Un document non encore officiel circulant dans la presse et sur les réseaux sociaux n’a pas manqué de susciter, comme nous le signalions dès la semaine dernière, des supputations et des rejets de la part d’autres partis de l’opposition estimant que le contenu d’un tel document « ne les engageait pas ». Mais cette espèce de retrouvailles entre le pouvoir et une partie de son opposition n’en devrait pas moins se traduire par la signature officielle, voire solennelle, de ce que les parties contractantes appellent « Pacte républicain » ou « Charte politique », censé améliorer, selon eux, le fonctionnement de la démocratie mauritanienne…Selon nos sources, les parties continuent à le peaufiner avant de le rendre public.

En attendant, ce document encore « provisoire » dont le Calame a reçu copie s’articule autour de trois points : préliminaires, base de l’accord et feuille de route. Les deux parties expliquent dans les préliminaires que ce pacte vient en droite ligne de la volonté d’apaisement affichée par le président de la République, Mohamed Cheikh Ghazwani, au lendemain de son élection à la tête du pays, et à son attachement à l’essentiel des valeurs et projets de réformes inlassablement défendus par l’Opposition. « Des valeurs partagées », disent les deux parties. Ce pacte se présente donc une réponse à la main tendue du Raïs pour susciter les conditions d’un développement harmonieux et apaisé du pays. 

‘’Valeurs partagées’’

La charte recense l’ensemble des points qui feront l’objet de discussions à travers différents ateliers : « renforcement de la cohésion sociale ; préservation de l’unité nationale, en éliminant les pratiques esclavagistes et leurs séquelles et en réglant les dossiers des droits de l’Homme et d’injustices en suspens ; consolidation des valeurs et pratiques de la démocratie et de l’État de droit ; nécessaire réforme des institutions de l’État et impératif de bonne gouvernance. Il s’agit aussi de l’amélioration du niveau de vie de nos populations, de la mise en place d’un service public efficient, tant au niveau de la sécurité et de l’emploi qu’à celui de la santé et de l’éducation, et de l’impérieuse nécessité de promouvoir la concertation entre les partenaires politiques nationaux sur toutes les questions d’intérêt majeur. »

Ces retrouvailles entre la majorité et les deux partis de l’opposition sont intervenues, expliquent-ils, dans « un contexte national délicat où certaines forces cherchaient à entraîner le pays vers l’instabilité, voire le chaos ». Et les rédacteurs du document de poursuivre : « au moment où plus que jamais des réseaux terroristes et de contrebande écument nos frontières et que se développe et se diversifie la criminalité dans notre aire géographique, ces sources de graves inquiétudes viennent s’ajouter à  la situation d’instabilité et d’insécurité qui prévaut dans la région où des foyers de tension persistent et où de nombreux pays sont, hélas, en proie à la tourmente et aux crises ouvertes, tant politiques que sociales, dans un contexte de crise internationale aigüe, caractérisée notamment par le déclenchement d’une guerre quasi-mondiale.

Face donc à ses menaces qui pèsent sur le pays et sur la sous-région du Sahel, seul un dialogue franc, sincère et inclusif entre les Mauritaniens peut parer à ces différents périls qui pointent à l’horizon », estiment les parties contractantes, rappelant que des concertations entre le gouvernement et les partis politiques avaient permis l’organisation concertées des élections locales du 13 Mai dernier. Les sérieux dysfonctionnements constatés alors ont cependant prouvé les limites de cette entente et le consensus qui avait prévalu au lendemain de la signature de celle-ci a vite volé en éclats, l’opposition mais également certains partis de la majorité dénonçant des fraudes à grande échelle. Beaucoup réclamèrent l’annulation des résultats et la reprise du scrutin, l’opposition accusa le gouvernement de n’avoir pas respecté les recommandations de l’accord.

Renouer le fil du dialogue

Le Pacte républicain en gestation n’évoque pas l’hypothèse de nouvelles élections anticipées, même si l’on peut penser qu’au lendemain de la présidentielle, le président Ghazwani pourrait, s’il est réélu, accepter de dissoudre le Parlement, donnant ainsi peut-être une chance au RFD et à l’UFP de retourner à l’Assemblée nationale. Ce qui ne manquerait certainement pas de susciter l’ire des autres partis de l’opposition mais également au sein de la majorité présidentielle.

Quoiqu’il en advienne, les parties contractantes ont émis une feuille de route en plusieurs points. Elle actualise pour l’essentiel quasiment celle émise en Septembre dernier. Le pouvoir et l’opposition étaient alors sur le point de démarrer un dialogue inclusif mais des divergences de dernière minute avaient hélas conduit à sa suspension unilatérale par le gouvernement, chaque partie rejetant la responsabilité sur l’autre. Une chose est sûre, tapis dans l’ombre au palais et ailleurs, les faucons du système n’en voulaient pas. Aujourd’hui, le gouvernement semble disposé, à travers son parti INSAF, à renouer le fil du dialogue. La démarche des deux parties n’en pose pas moins une multitude de questions : pourquoi seulement avec deux partis de l’opposition, à savoir le RFD et l’UFP ? Qu’en attendent les uns et les autres ? Quel poids politique aura un tel accord ? Pourquoi le RFD et l’UFP n’ont pas réussi à – ou pas tenté de – rallier les autres partis de l’opposition ? Cet accord en cacherait-il un autre ?

Dans tous les cas, l’avenir nous le dira sous peu. En attendant, les parties contractantes qui ont décidé de « surmonter leurs contradictions pour le bien de la Mauritanie » ont bel et bien produit leur feuille de route. Comme on l’a constaté depuis, ce pacte est loin de faire consensus au sein de l’opposition dont seuls deux partis ont donc décidé de franchir le Rubicon. Déjà contestés du fait de leurs résultats catastrophiques aux dernières élections, leur rôle et leur place au sein de celle-ci pâtiront probablement aussi de ce« rapprochement très poussé » avec le président Ghazwani. Jusqu’où les mènera cette aventure avec le pouvoir ? Wait and see !   (Lire la charte dans son intégralité en bas)

Dalay Lam

Voici la charte de la discorde

Accord Politique

Préliminaire

La scène politique nationale s’est caractérisée, depuis le dernier scrutin présidentiel jusqu’au lendemain des élections du 13 mai 2023, par un climat de détente et d’apaisement, résultant d’une convergence de volontés entre le Président de la République et l’Opposition, ce dont elle avait si grandement besoin.
Cette approche dans la conduite des affaires publiques était en nette rupture avec le mode de gouvernement suivi par le pouvoir précédent.

Base de l’Accord

Quatre années durant, l’Opposition démocratique avisée et responsable a, en effet, répondu favorablement à cette nouvelle approche privilégiant la concertation franche et constructive entre les différents acteurs politiques et a accepté la main tendue par le Président de la République, d’autant plus qu’il a exprimé, ouvertement, son attachement à l’essentiel des valeurs et projets de réformes, inlassablement défendus par l’Opposition, au fil des ans.
Ces valeurs et projets portent, notamment, sur le renforcement de la cohésion sociale, la préservation de l’unité nationale en éliminant les pratiques esclavagistes et leurs séquelles et en réglant les dossiers des droits de l’homme et d’injustice en suspens, la consolidation des valeurs et pratiques de la démocratie et de l’État de droit, la nécessaire réforme des institutions de l’Etat et l’impératif de bonne gouvernance. Il s’agit aussi de l’amélioration du niveau de vie de nos populations, de la mise en place d’un service public efficient, tant au niveau de la sécurité et de l’emploi qu’à celui de la santé et de l’éducation, et de l’impérieuse nécessité de promouvoir la concertation entre les partenaires politiques nationaux sur toutes les questions d’intérêt majeur.
Le rapprochement des vues du Pouvoir et de l’Opposition sur l’essentiel de ces questions nationales a permis la conclusion d’un accord entre le gouvernement et les partis politiques relatif à l’organisation d’élections crédibles et transparentes, seules susceptibles de conférer aux élus la confiance des citoyens, préalable incontournable à leur légitime représentation.
Emanant du souci qu’ils ont en commun quant au devenir de la Mauritanie, l’accord conclu entre l’Opposition et la Majorité est intervenu dans un contexte national délicat, où certaines forces cherchaient à entraîner le pays vers l’instabilité, voire le chaos.
Nonobstant la portée positive dudit accord, la mise en oeuvre des clauses relatives aux opérations électorales a révélé des dysfonctionnements et lacunes, dénoncés par une importante frange de la classe politique qui, pour cette raison, réclame une réforme du système électoral.
La situation de mésentente qui a prévalu entre les différentes forces politiques, à l’issue du scrutin du 13 mai, intervient au moment où plus que jamais des réseaux terroristes et de contrebande écument à nos frontières, et que se développe et se diversifie la criminalité dans notre aire géographique. A ces sources de graves inquiétudes vient s’ajouter la situation d’instabilité et d’insécurité qui prévaut dans la région, où des foyers de tension persistent et où, hélas, de nombreux pays sont en proie à la tourmente et aux crises ouvertes, tant politiques que sociales, dans un contexte de crise internationale aigue, caractérisée notamment par le déclenchement d’une guerre quasi-mondiale.

Feuille de route

Déterminés à faire face à ces multiples défis et périls, nous, partis signataires :

– Réitérons notre indéfectible attachement à la préservation de la stabilité et de la sécurité de notre pays par l’instauration d’un système fondé sur la justice sociale, l’État de droit et la démocratie ;

– Considérons que la Majorité et l’Opposition constituent les acteurs principaux de la démocratie et portent, chacune en ce qui la concerne, la responsabilité politique et morale de tout ce qui pourrait advenir au pays, en raison du manque de lucidité et de clairvoyance ;

– Décidons de surmonter nos contradictions pour servir les intérêts supérieurs de la Nation et éviter à notre pays les dangers pouvant survenir, suite aux désaccords de toute nature au sein de la classe politique ;

– Comptons conduire, en urgence, une profonde réflexion sur notre système électoral et, le cas échéant, engager les réformes pertinentes, afin de dépasser le contexte post-électoral et prévenir tout désaccord électoral à l’avenir ;

– Exprimons notre commune volonté de procéder aux réformes fondamentales indispensables pour la préservation et le renforcement de l’unité nationale et la consolidation des valeurs et pratiques de la démocratie et de l’État de droit. Ces réformes porteront, également, sur la concrétisation de la justice sociale et de la bonne gouvernance ainsi que sur l’amélioration des conditions de vie de nos populations, éprouvées par la crise et par les répercussions des conditions résultant de la dernière décennie. Ces réformes seront menées dans un cadre national inclusif et participatif, sous forme d’ateliers, sur la base de la liste des thématiques en annexe au présent accord, dont elle constitue une partie intégrante.

– Annonçons la création d’une entente politique nationale, républicaine et démocratique, dénommée « Pacte Républicain », ouverte à tous les acteurs politiques désireux de se joindre à nous pour la réalisation des réformes énumérées ci-haut ;

-Œuvrerons dans le cadre du Pacte Républicain, à tous les niveaux et par tous les moyens, en vue de conduire notre pays vers davantage d’unité, d’harmonie, de cohésion sociale et, partant, de démocratie, de développement et de prospérité ;

– Convenons de la mise en place d’un Comité de Pilotage, composé des représentants des parties signataires, pour la mise en œuvre du présent accord, laquelle interviendra dans un délai n’excédant pas deux mois, à compter de sa signature.

Annexe à l’Accord politique

Les réformes évoquées dans le texte de l’accord politique seront articulées  notamment autour des mesures suivantes :

–   Conduire, en urgence, une profonde réflexion sur notre système électoral et, le cas échéant, engager les réformes pertinentes, afin de dépasser le contexte post-électoral et prévenir tout désaccord électoral à l’avenir ;

–  Mettre en place un mécanisme crédible pour le règlement définitif des dossiers des droits de l’homme en suspens, en tenant compte des efforts entrepris par le passé afin de résoudre ces dossiers ;

–  Adopter des mesures concrètes visant à traduire, dans les faits, la diversité culturelle du pays dans l’espace public, notamment au niveau  des  médias, des programmes éducatifs et des événements officiels, et reconnaître la vocation des langues négro-africaines à accéder au statut de langues officielles ;

–  Appliquer de manière stricte les dispositions juridiques imposant l’égalité des citoyens devant la loi et pénalisant les pratiques de l’esclavage, du racisme et les injustices à l’égard des couches marginalisées; mettre en place un mécanisme national pour la prise en charge des victimes de ces pratiques, en vue de leur réinsertion dans la société, y compris par l’adoption et la mise en œuvre d’une politique nationale de discrimination positive en leur faveur ;

–  Appliquer de manière effective le principe de l’égalité des chances entre tous les citoyens du pays, dans tous les domaines et à tous les niveaux ;

–  Combattre la hausse des prix par des mesures appropriées de nature à protéger, durablement, le pouvoir d’achat des populations ;

–  Mettre en place un mécanisme efficace pour une mobilisation nationale visant à soutenir et promouvoir la politique d’autosuffisance alimentaire ;

–  Promouvoir la bonne gouvernance dans les domaines de la gestion des affaires publiques, de l’administration et des finances de l’Etat, en renforçant et en mettant en œuvre, de manière effective, le dispositif national de lutte contre la corruption ;

–  Appliquer les recommandations des concertations nationales sur la réforme de l’éducation, et promouvoir la contribution substantielle de toutes les forces vives de la nation pour assurer le succès de l’école républicaine ;

–  Appliquer les recommandations des concertations nationales sur la réforme de la justice ;

–  Appliquer la stricte séparation entre les emplois politiques et techniques, et procéder à l’éloignement de l’administration publique du champ politique et des compétitions électorales;

–  Assurer la promotion des partis politiques, de la presse, de la société civile, du secteur privé et des communautés locales pour leur permettre de jouer leur rôle d’acteurs majeurs dans le développement du pays ;

– Promouvoir l’établissement d’un dialogue durable entre les partenaires sociaux et assurer la protection des droits des travailleurs ;

–  Mettre en place une stratégie nationale intégrée visant à protéger les enfants et les jeunes contre la drogue, la délinquance et la violence, et assurer un traitement adéquat du chômage et de l’émigration des jeunes ;

–  Promouvoir une autonomisation plus accrue des femmes, des jeunes et des personnes aux besoins spécifiques, et veiller à leur insertion dans la vie politique, économique et culturelle du pays ;

–  Mettre en place un fonds souverain alimenté par les revenus des hydrocarbures pour la promotion du développement économique durable et équilibré du pays et qui préserve les intérêts des générations futures ;

–  Assurer la mobilisation des expériences et encourager les  investissements de nos communautés à l’étranger au profit du pays.

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Les FPC et le RAG réclament leur reconnaissance

Les forces progressistes du changement (FPC) et le Rassemblement pour une action globale (RAG) ont réclamé leur reconnaissance officielle par le ministère de l’intérieur. Une revendication réaffirmée ce jeudi 31 août 2023, par leurs présidents, respectivement Samba Thiam et Biram Dah Abeid, lors d’une conférence de presse commune au siège du mouvement IRA. Au cours de cette rencontre avec les journalistes nationaux et internationaux, les deux responsables ont rappelé avoir respecté toutes les procédures administratives et effectué toutes les démarches nécessaires pour disposer de récépissés leur permettant de jouir, comme tous les autres  partis politiques de la place, des droits liés à cette reconnaissance. Mais, affirment Samba Thiam et Biram Dah Abeid, ‘’nous nous heurtons au refus injustifié des autorités administratives et des présidents Aziz et  Ghazwani. L’un et l’autre, « incarnation du système qui régente  le pays » justifient leur refus par des  « arguments fallacieux ». Pour les FPC, ils continuent d’arguer que cette formation politique vise à « déconstruire le système qui les marginalise et les opprime ». On cherche toujours à nous diaboliser, a dénoncé Samba Thiam qui rappelle : « Voilà 13 ans que nous attendons une reconnaissance par les pouvoirs publics, en vain, indique-t-il avant d ‘ajouter : « quand on prétend instaurer la démocratie, on doit accepter un débat contradictoire, un débat d’idées,  non museler et/ ou diaboliser des concurrents et acteurs politiques, octroyer des récépissés à la tête du client ». Et Thiam de préciser : « après le refus du ministère de l’intérieur, nous avons saisi la Cour Suprême et à chaque fois que le dossier est inscrit au rôle pour être jugé, on le reclasse, deux ou trois jours avant la date de l’audience, cela dure depuis plus d’une décennie, cela relève du mépris et viole les textes en vigueur.»

 Pour Biram Dah Abeid, ‘’le système en place cherche par tous les moyens à  diviser les mauritaniens  et à maintenir certains dans une sorte de « ghethoisiation ». On refuse de reconnaître le RAG parce qu’il ne comporte pas toutes les communautés mauritaniennes’’. Or indique Biram, « le RAG comprend les Haratine, les Pulaar, les Soninké et les Oulof ». Qu’est-ce qui manque, s’interroge-t-il ? Les Arabes, nous dit-on. Pourtant enfonce Biram, « les Haratine sont considérés  dans la catégorisation des pouvoirs comme étant des arabes, ce que le RAG a respecté. Il apparaît ici clairement, poursuit le président d’IRA, qu’on utilise les Haratine, quand ça arrange la minorité maure et on les rejette quand il s’agit de leur permettre de jouir d’un droit que leur reconnaît la Constitution ». Biram a raconté toutes les péripéties  autour de la reconnaissance du RAG, les promesses non tenues, avec l’ancien président Aziz et son successeur, Ghawani.

Pour les deux présidents, les FPC et le RAG sont  des partis « ostracisés, communautarisés » sinon, pourquoi beaucoup d’autres partis politiques, moins importants pour ne pas dire des partis « cartables » ont été reconnus après nous, et plus grave, le ministère de l’intérieur a décidé, au lendemain des dernières élections locales  de surseoir à la dissolution de partis politiques n’ayant pas obtenu 1% des suffrages lors de deux élections successives, parce que tout simplement, ils sont ses clients. Plus grave,  s’indignent Thiam et Biram, le  tout puissant ministère de l’intérieur s’apprête à convoquer une réunion des partis politiques pour leur demander de choisir entre la création de nouveaux partis politiques ou le maintien du nombre actuel. Depuis quand des  partis politiques disposeraient-ils de la vie ou  de la mort d’autres formations politiques,  se sont interrogés le président des FPC et celui du RAG. Et de conclure: « nous avons appris de sources fondées que le mot d’autre des autorités est : tout sauf IRA et FPC. Pour autant affirment les responsables des deux partis, nous n’allons pas baisser les bras, nous continuerons à réclamer la reconnaissance de nos parts, parce que c’est un droit légitime. » C’est dire qu’ils restent vigilants sur cette menace qui proviendrait du ministère de l’intérieur. 

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Charte politique en gestation: Biram Dah Abeid dénonce une « alliance chauvine et monocolore»

Dans une réaction au projet de charte politique en gestation, entre le parti INSAF et deux partis politiques de l’opposition, l’UFP et le RFD et qui circule sous le manteau ou sur les réseaux sociaux, mais dont le contenu était tenu encore en secret, le député Biram Dah Abeid, président du parti non reconnu RAG, évoque lors d’un entretien vendredi  soir (25 août), dans un site de la place, une « charte chauvine et monocolore»,  entre les deux parties. Ce  grand acteur de l’opposition dit constater un « rapprochement inopportun  et incongru visant à sceller une alliance des forces opposées à tout changement démocratique, à tout progrès social et à une cohabitation pacifique des différentes communautés de Mauritanie. » 

Pour Biram Dah Abeid, ce projet doit permettre au pouvoir de « « tripatouiller la Constitution en vue de prolonger le mandat présidentiel au profit du président Ghazwani et de modifier la durée du mandat pour le porter à 7 ans ». L’objectif, affirme-t-il est de maintenir le plus longtemps possible, l’actuel président à la tête du pays. De leur côté, poursuit le président du RAG, très critique vis-à-vis du projet de charte, ce projet redorerait le blason à l’UFP et au RFD, laminés lors des dernières élections locales, ceci grâce à l’organisation d’élections locales anticipées et donnerait l’occasion de nommer leurs cadres dans l’administration, voire au sein du gouvernement. Le président Biram affirme que selon des informations fiables, le processus d’ « intégration » a déjà démarré avec la nomination récente d’un haut cadre du RFD. Le projet de dialogue n’est qu’un « alibi pour faire valider cet agenda dont on nous cache le contenu concocté ente  les différentes  parties ».

Face à ce projet qualifié de « dangereux » pour la Mauritanie, le leader du RAG annonce une « forte résistance » de l’opposition, des forces qui se sentent trahis par le RFD et l’UFP, mais aussi des patriotes des autres chapelles politiques. « Nous avons déjà entamé des discussions avec certains acteurs politiques de l’opposition, qui comme vous le savez est unanimement opposée à ce projet de charte », a-t-il conclu.

le calame
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Mauritanie : Le projet d’accord politique entre le pouvoir et l’opposition

Senalioune – Senalioune à obtenu le document de l’accord entre l’UFP, la RFD et le parti au pouvoir Insaf. Ce document est approuvé par le président de la république Mohamed ould Ghazouani.

Voici l’intégralité du document traduit de l’arabe par Senalioune.

La scène politique nationale s’est caractérisée, depuis les élections présidentielles de 2019 jusqu’aux consultations législatives, régionales et municipales du 13 mai 2023, par une atmosphère d’ouverture et d’apaisement, fruit d’une convergence de volontés entre Son Excellence le Président de la République et l’opposition.

Ce dont l’arène politique avait cruellement besoin, puisque cette approche dans la gestion des affaires publiques a inauguré une nette rupture avec le mode de gouvernance suivi par le pouvoir précédent.

L’axe de l’accord :

L’opposition démocratique éclairée et responsable a en effet répondu positivement, le long de 4 années à cette nouvelle approche, qui définit le dialogue franc et constructif entre les différents acteurs politiques.

Elle a également accepté la main tendue du Président de la République, d’autant qu’il avait ouvertement exprimé son attachement aux valeurs et aux projets de réformes que l’opposition avait inlassablement défendus au fil des années.

Ces valeurs et projets portent notamment sur le renforcement de la cohésion sociale, la préservation de l’unité nationale à travers l’élimination des pratiques esclavagistes et de leurs vestiges, le règlement des dossiers des droits de l’homme et des griefs en suspens, la nécessité du réforme des institutions de l’État et l’urgence d’établir une bonne gouvernance.

Il s’agit également d’améliorer les conditions de vie des citoyens, la fourniture de services publics efficaces, tant en termes de sécurité, d’emploi, de santé et d’éducation, en plus de la concertation entre les protagonistes politiques sur toutes les questions nationales fondamentales.

Cette convergence de vues entre le pouvoir et l’opposition sur ces questions nationales a conduit à la conclusion d’un accord entre le gouvernement et les partis politiques sur le lancement de réformes du code électoral visant à organiser des élections transparentes et équitables, seules capables d’accorder aux élus la confiance des citoyens comme condition préalable à la légitimité de leur représentation.

Cet accord intervient, partant de l’intérêt commun entre les deux parties quant à l’avenir de la Mauritanie, dans un contexte national délicat, où certaines forces cherchent à entraîner le pays dans l’instabilité, voire dans le chaos. Malgré la dimension positive de l’accord susmentionné, la mise en œuvre des dispositions liées aux processus électoraux a révélé des dysfonctionnements et des insuffisances qui ont été dénoncés par une grande partie de la classe politique, appelant pour cette raison à réformer le système électoral.

L’état de désaccord qui a prévalu entre les forces politiques après les élections du 13 mai 2023 intervient à un moment où les réseaux terroristes et les menaces à nos frontières se manifestent parallèlement à la recrudescence de la criminalité, laquelle prend des formes diverses dans notre zone géographique.

D’autres facteurs qui suscitent l’inquiétude sont venus accentuer cette atmosphère de tension dont l’état d’instabilité et d’insécurité qui prévaut dans la région, tel qu’il est devenu malheureusement dans de nombreux pays en proie à des troubles et à des crises ouvertes aux niveaux politique et social, dans un contexte de crise internationale aiguë, marqué notamment par le déclenchement d’une guerre quasi mondiale.

Feuille de route :

Nous parties signataires, sommes déterminées à faire face à ces défis et à ces risques multiples. Nous réaffirmons notre attachement à préserver la stabilité et la sécurité de notre pays en établissant un système fondé sur la justice sociale, la souveraineté du droit et de la démocratie :

– Nous considérons que la majorité et l’opposition sont les deux principaux acteurs de la démocratie et qu’elles portent chacune la responsabilité politique et morale de tout ce qui peut arriver au pays à cause du manque de vision et de l’absence de prévoyance.

– Nous décidons de surmonter nos divergences afin de servir les intérêts supérieurs de la nation et d’éviter les dangers auxquels notre pays peut être confronté en raison des désaccords de toute nature au sein de la classe politique.

– Nous comptons réaliser de toute urgence une étude approfondie de notre système électoral et si nécessaire, engager des réformes pertinentes afin de surmonter la situation créée par les récentes élections tout en évitant tout contentieux électoral à l’avenir.

– Nous exprimons notre volonté commune de mener les réformes fondamentales nécessaires pour préserver et renforcer l’unité nationale et consolider les valeurs de démocratie et d’État de droit, assurer la justice sociale et la bonne gouvernance, afin d’améliorer les conditions de vie de nos citoyens qui souffrent sous les effets de la crise et en raison des répercussions des conditions nées de la dernière décennie.

– Ces réformes seront menées dans un cadre national inclusif et concerté sous forme d’ateliers, partant de la liste de questions annexes au présent accord, qui en font partie intégrante.

– Nous déclarons la mise en place d’une entente politique nationale républicaine et démocrate appelée « Pacte Républicain » ouvert à tous les acteurs politiques qui souhaitent nous rejoindre pour mettre en œuvre les réformes susvisées.

– Nous déclarons que le Pacte Républicain œuvrera à tous les niveaux et par tous les moyens pour faire avancer notre pays vers plus de concorde, d’unité et de cohésion sociale et par là à la démocratie, au développement et à la prospérité.

Enfin, nous convenons de constituer une commission chargé d’assurer la mise en œuvre de cet accord dans un délai n’excédant pas deux mois à compter de la date de sa signature. Cette commission est composée de représentants des parties signataires.

Annexe à l’accord politique :

Les réformes évoquées dans le texte de l’accord politique s’articuleront notamment autour des axes suivants :

1. Entreprendre de toute urgence une étude approfondie de notre système électoral ; engager des réformes pertinentes afin de surmonter la situation provoquée par les récentes élections et éviter tout contentieux électoral à l’avenir.

2. Créer un mécanisme crédible pour résoudre les dossiers liés aux droits de l’homme ; aux recours en suspens et œuvrer à leur règlement définitif, tout en tenant compte des mesures antérieures prises à cet égard.

3. Adopter des mesures concrètes visant à traduire la diversité culturelle du pays dans la réalité dans le domaine public, notamment au niveau des médias, programmes éducatifs et des événements officiels en plus de la reconnaissance de la capacité des langues nationales africaines à entrer au rang de langues officielles.

4. Veiller sur l’opérationnalité et l’application du système juridique qui criminalise l’esclavage, le racisme et les pratiques injustes contre les groupes défavorisés ; la création d’un mécanisme national de prise en charge des victimes de telles pratiques et leur réinsertion dans la société, y compris l’adoption et la mise en œuvre d’une politique nationale intégrée d’action positive en leur faveur,

5. Consacrer le principe d’égalité et d’égalité des chances entre tous les membres du peuple dans tous les domaines et à tous les niveaux,

6. Lutter contre la hausse des prix par des mesures appropriées de nature à protéger durablement le pouvoir d’achat des citoyens ;

7. Mettre en place un mécanisme national de mobilisation efficace pour soutenir et promouvoir une politique visant à atteindre l’autosuffisance dans le domaine alimentaire ;

8. Promouvoir la bonne gouvernance dans les domaines de la gestion des affaires publiques, de l’administration et des finances publiques en renforçant et en mettant efficacement en œuvre un mécanisme national de lutte contre la corruption ;

9. veiller à la mise en œuvre des recommandations des concertations nationales sur la réforme de l’éducation et la conjugaison des efforts concertés des forces patriotiques pour faire de l’École républicaine un succès ;

10. Assurer la mise en œuvre des recommandations des concertations nationales sur la réforme de la justice ;

11. Appliquer une séparation stricte entre les fonctions politiques et techniques et aller de l’avant dans l’éloignement de l’administration publique de l’arène politique et des compétitions électorales ;

12. Œuvrer à promouvoir les partis politiques, la presse, la société civile, le secteur privé et les groupes locaux afin de jouer leur rôle d’acteurs majeurs dans le développement du pays ;

13. œuvrer en faveur de la mise en place d’un dialogue social durable entre les partenaires sociaux et veiller sur la protection des droits des travailleurs ;

14. Élaborer une stratégie nationale intégrée pour protéger les enfants et les jeunes contre la drogue, la délinquance et la violence, et lutter contre le chômage et l’émigration des jeunes ;

15. Assurer une plus grande autonomisation des femmes, des jeunes et des personnes ayant des besoins spéciaux et œuvrer à leur intégration dans la vie politique, économique et culturelle du pays ;

16. Créer un fonds souverain alimenté par les revenus des hydrocarbures pour servir le développement économique durable et équilibré du pays et préserver les intérêts des générations futures ;

17. Œuvrer à assurer la mobilisation des expertises et encourager les investissements de nos expatriés à l’étranger au profit de la patrie.

Traduit par de l’arabe par Senalioune

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