Les FPC alertent contre une tentative de solder au rabais les crimes du régime Taya
Les Forces Progressistes pour le Changement (FPC/issues des Forces de Libération Africaine de Mauritanie/FLAM), alertent contre des manœuvres à travers lesquelles, le pouvoir du président Mohamed Cheikh Ghazouani et certains représentants des victimes des massacres collectifs des années 1989/1991, tentent un règlement au rabais de ce dossier, dans une déclaration rendue publique samedi.
Le document des FPC vise « des tractations sur le dossier du génocide des années de braise, que certains désignent sous « les termes de passif humanitaire » entre les émissaires du président Mohamed Cheikh El Ghazouani et quelques représentants des victimes et ayants droit, regroupés au sein des coalitions de défense de leurs intérêts ».
Une démarche dont l’objectif évident «est d’aboutir à des résultats viciés par la détermination de l’Etat à solder au rabais des crimes odieux, consécutifs à l’épuration subie par la communauté négro-africaine ».
Toutefois, les camarades du président Samba Thiam demeurent convaincus que « cette énième machination va connaître le même sort que celui des précédentes infructueuses tentatives d’un règlement consensuel, qui élude ce qui devrait en constituer la substance, à savoir la vérité sur les faits et la justice pour les victimes ».
A signaler qu’un débat sur la qualification des orgies sanguinaires des années du régime de Maouya ould Sid’Ahmed Taya, agite la toile depuis quelques semaines, au sujet de la qualification des faits
dans le cadre de la législation pénale internationale.
Ainsi, le Professeur Lô Gourmo, avocat inscrit au barreau de Nouakchott, et vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP), défend une thèse suivant laquelle les massacres des années de braise sont à classer dans le registre «du crime contre l’humanité ».
L’avocat semble ainsi adopter une position stratégique, à partir de laquelle la qualification des faits serait plus facile à établir.
Dans le même temps, Mohamed Lemine, un éminent spécialiste opérant à l’étranger, soutient une thèse suivant laquelle les différents éléments du puzzle sanguinaire des années 1989/1991
constituent un cas de crime de génocide.
Cette deuxième position serait « d’ordre académique », note un avocat.
Au-delà de ce débat, il faut noter que le génocide et le crime contre l’humanité emportent les mêmes peines du point de vue de la législation pénale internationale.
Quant aux termes « passif humanitaire » ils relèvent d’un euphémisme désignant des crimes politiques graves, dans le cadre d’une démarche sans rapport avec le droit, ajoute la ce même source.