La Ligue arabe se réunit de nouveau pour évoquer le Barrage de la Renaissance
RFI Afrique – Ce mardi 15 juin, un sommet extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe consacré au Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne se tiendra à Doha, au Qatar.
Le Soudan et l’Égypte veulent prévenir du « risque » que font peser les actions unilatérales de l’Éthiopie sur la région, alors que les pourparlers sont au point mort.
Ce sont le Soudan et l’Égypte qui ont demandé ce sommet d’urgence. Il va s’agir de discuter, selon les mots d’un ancien conseiller du chef de la diplomatie égyptienne, « du danger de laisser cette région stratégique sous l’influence de l’intransigeance éthiopienne ».
Au cours d’une réunion spéciale, les ministres de Khartoum et du Caire exposeront leur position commune aux pays membres, alors que la tension monte à l’approche de l’été.
Car la date butoir où démarrera la deuxième phase du remplissage du barrage éthiopien est annoncée au mois de juillet, au début de la saison des pluies. Mais diplomatiquement, c’est le statu quo. La médiation du président congolais Félix Tshisekedi, au nom de l’Union africaine, n’a pour l’instant rien donné de décisif.
Les combats dans le Tigré ont changé la donne
Mais à Doha, il sera aussi question de la discrète médiation du Qatar, dont les émissaires ont beaucoup voyagé et qui a notamment reçu l’envoyé spécial du président américain Joe Biden début juin, avant son voyage en Arabie saoudite.
Comme en 2020, les pays du Golfe avaient apporté leur soutien au Soudan et à l’Égypte, il est probable qu’ils le réitèreront ce mardi. Mais il faudra quand même observer les positions de la Somalie et de Djibouti, alliés de l’Éthiopie, qui déjà en 2020, lors d’un sommet similaire, s’étaient désolidarisés du communiqué final. À l’époque, le Qatar avait aussi adopté cette ligne. Mais sa brouille avec les autres pays arabes, depuis, s’est résorbée. Et les combats dans le Tigré et à la frontière soudanaise ont changé la donne.
Par RFI