Mali: au moins quatre morts et des arrestations en marge de la manifestation contre IBK
Au Mali, le dernier bilan de la manifestation du vendredi 10 juillet fait état d’au moins quatre morts et 70 blessés.
Le Premier ministre malien, Boubou Cissé, s’est rendu, dans l’après-midi de ce samedi 11 juillet, à l’hôpital Gabriel Touré, pour rendre visite aux personnes blessées dans les manifestations de vendredi, et a annoncé que le bilan s’élevait à quatre personnes tuées.
Des bâtiments administratifs ont également été pris d’assaut, comme le siège de la Télévision nationale, l’ORTM, et l’Assemblée nationale. Plusieurs personnes ont été interpellées.
Le Premier ministre malien Boubou Cissé qui s’est rendu cet après-midi à l’hôpital Gabriel Touré pour rendre visite aux personnes blessées dans les manifestations de vendredi a annoncé que le bilan s’élevait désormais à quatre personnes tuées. Au lendemain d’un vendredi émaillé de violences, le chef du gouvernement a également déclaré à RFI que lui et le président restent ouverts au dialogue. « Très rapidement, je mettrai en place un exécutif avec l’intention d’ouverture pour faire face aux défis de l’heure », a-t-il affirmé.
Au lendemain de cette houleuse manisfestation à Bamako, selon les proches de Issa Kaou Djim, et de Clément Dembélé, deux des principales figures de la contestation, ils ont été interpelés. D’autres leaders de la contestation, à la mi-journée de ce samedi, ne répondaient pas au téléphone. Difficile de savoir ce qui se passe. Ajoutons que le siège du Mouvement du 5 juin (M5) serait assiégé par les forces de l’ordre, selon un responsable.
L’imam Mahmoud Dicko, a été arrêté vendredi soir, selon le Mouvement du 5 juin. Son organisation avait appelé à la désobéissance civile, une réponse aux propositions du chef de l’État, cette semaine, pour sortir de la crise politique. Ce vendredi 10 juillet, dans les rues, le M5 a renouvelé son appel à la démission du président IBK.
Clément Dembélé, de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage (PCC), a lui été arrêté pour insurrection et tentative de déstabilisation du pays, avant d’être relâché, puis de nouveau arrêté cette nuit, selon un communiqué publié sur sa page Facebook.
Les réseaux sociaux, ce samedi matin, continuent à fonctionner au ralenti et la télévision nationale, elle, a repris sa diffusion. Vendredi, l’ORTM avait cessé d’émettre dans l’après-midi, après l’occupation de la cour et l’occupation du bâtiment par des manifestants.
Avant la mi-journée de ce samedi, des jeunes ont tenté à nouveau de prendre le contrôle d’un des trois ponts de Bamako. Il y a eu de gros embouteillages et puis finalement, tout est revenu à la normale. RFI a pu constater que les deux ponts occupés, vendredi, par les manifestants étaient ouverts à la circulation. Des restes de pneus étaient également visibles dans les rues que les services de la voirie ont commencé à nettoyer. Des voitures incendiées étaient également visibles.
Par ailleurs, au grand marché de la capitale Bamako, par mesure de précaution, des boutiques sont restées fermées. Ajoutons que devant l’Assemblée nationale, en partie saccagée, nous avons vu les Forces de l’ordre.
L’Assemblée nationale «saccagée»
Vendredi, l’Assemblée nationale a également été investie par la foule, du matériel a été emporté et des documents ont été détruits, avant l’arrivée des forces de l’ordre.
Joint par RFI, Moussa Timbiné, président de l’Assemblé nationale faisant partie des députés dont l’élection est contestée, déplore ce débordement.
La police et la gendarmerie n’ont quasiment pas été aperçues dans le sud de la ville et au niveau des deux ponts bloqués par des barricades, au nord de la ville, des tirs ont été entendus. Ce samedi 11 juillet, le dernier bilan fait état d’au moins deux morts et 55 blessés.
Le Mouvement du 5 juin, à l’origine de cette nouvelle journée de protestation, réclame la dissolution du Parlement, la formation d’un gouvernement de transition dont il désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir.
Dans un communiqué diffusé vendredi soir, il a tenu le pouvoir pour responsable des violences et exhorté les forces de l’ordre à protéger « les manifestants aux mains nues qui ne défendent que les valeurs démocratiques, laïques et républicaines ».
RFI