Passation de service : Les raisons du blocage du Conseil régional de Nouakchott
L’Authentique – Élu il y a près de trois mois, le Conseil régional de Nouakchott ne parvient toujours pas à entamer sa mission de gestion des affaires de la communauté publique de la capitale.
Raison de cet état de fait : de profondes mésententes entre la nouvelle patronne de la ville, Mme Fatimetou Mint Abdel Malick et son prédécesseur, Mme Maty Mint Hamady, occupant anciennement la fonction de présidente de la Communauté urbaine de Nouakchott. Conséquences sur la cité : blocage du travail administratif, amoncellement des détritus dans la capitale, détérioration de l’image de la ville, lassitude des partenaires et des bailleurs…
Le problème entre les deux élues porterait sur l’héritage que la CUN compte léguer au Conseil régional qui l’a suppléé, plus particulièrement sur certains chapitres du dossier de passation de service portant sur les finances. De sources informées, il s’agirait de « dossiers » enregistrés et liquidés des comptes de la CUN qui « nécessiteraient » de « plus amples explications ».
La tradition consacrée par les anciens locataires de la CUN voudrait pourtant une méthode autre, basée sur la transparence et la loyauté ; une méthode que l’opinion espérait voir pérenne. On se rappelle en effet que Mint Hamady, rapidement mise en confiance, avait immédiatement pris service en février 2014, quelques jours après son élection.
A l’époque, le locataire de la CUN, Ahmed Hamaza avait poussé sa témérité, jusqu’à convier la presse nationale à la cérémonie de passation de service. En présence de dizaines de journalistes, Ould Hamza avait d’abord conduit son successeur dans une visite de l’impressionnant siège de la CUN -construit par soins- avant de l’inviter à l’opération proprement dite de passation de service. A l’attention de l’opinion, l’élu avait exposé son bilan. Prenant les médias à témoin, il laissait dans les caisses de la Communauté Urbaine de Nouakchott 4.306.146.861 UM.
En 2006, en arrivant, il y avait trouvé 1.245.300 UM. Outre le siège social, l’héritage comprenait un gigantesque parc auto, du matériel lourd de travaux publics, des places publiques, des sites de loisirs aménagés, des contrats de partenariat, des actes de jumelage et surtout, une ville toute propre (Voir fac-similé du dossier rendu public en son temps).
“Comme on est des élus, on a le devoir de rendre compte. On a voulu faire une passation publique pour que l’opinion voit ce que l’on a trouvé ici et ce que l’on a laissé. C’est un devoir que nous devons à nos concitoyens”, avait-il expliqué.. Ce sont certainement ces propos que la nouvelle présidente du Conseil régional de Nouakchott voudrait entendre de son prédécesseur pour commencer effectivement sa mission.
MOM
L’Authentique