Passif humanitaire : Le collectif des veuves des militaires et civils, victimes des événements 86 – 89 interpellent les hôtes du sommet de l’UA
Le collectif des veuves des militaires et civils, victimes des événements de 1989 – 1992 interpelle, dans une lettre distribuée ce 29 juin, à Nouakchott, les chefs d’état et de délégation qui viennent participer au 31e sommet de l’Union africaine, prévue à Nouakchott, les 1er et 2 juillet sur leur combat pour la vérité sur les assassinats commis sur leurs proches.
Dans sa correspondance, le collectif qui rassemble les épouses, les mères, les enfants, neveux et nièces de ces militaires assassinés pendant cette période trouble du pays rappelle les conditions opaques dans lesquelles les êtres qui leur sont très chers ont été exécutés dans les casernes ou autres coins du pays. Le collectif attire l’attention des dirigeants du Continent qui s’apprêtent à fouler le sol mauritanien sur la « persistance des violations des droits de l’homme en Mauritanie », « les exécutions sommaires des militaires et civils », notamment « la pendaison de 28 militaires négro-mauritaniens dans la garnison militaire d’Inal située au nord du pays, dans la nuit du 27 au 28 novembre par leur frères d’armes maures qui entendaient par ce geste macabre marquer le 28e anniversaire du pays et l’impunité dont jouissent les auteurs de ces exactions».
Les veuves dénoncent et déplorent le refus des pouvoirs publics de répondre à la demande des ayants droits qui réclament que la lumière soit faite sur les raisons, les auteurs et les commanditaires de ce qu’elle appellent une « épuration ethnique » puisqu’elle n’a visé qu’une seule composante du pays, à savoir les militaires et civils négro-mauritaniens (Halpularen).
Elles s’élèvent vivement contre la « marginalisation et l’exclusion » des composantes négro-africaines et les Haratine de tous les sphères de l’état (économie, culture…) Elles s’inquiètent des conséquences dangereuses que pourrait engendrer cette situation. Comme elles s’inquiètent de la mauvaise gouvernance du pays, de la corruption qui le gangrène, du péril de la sécheresse…
Les veuves réclament, depuis des dizaines d’années, le devoir de vérité, de justice, de mémoire et d’indemnisation. Elles rappellent que face à ces revendications, le président de la République ne leur a offert qu’une maigre aide sociale transformée depuis en « indemnisation »
Face à ce tableau sombre, les veuves demandent aux dirigeants africains d’intercéder auprès de leur homologue mauritanien pour l’amener à entendre le cri du cœur des femmes, des enfants et des mères…Pour qu’il crée les conditions pour le règlement du dossier du passif humanitaire, couvert, il faut le rappeler par une loi d’amnistie depuis 1993.
le calame