Mauritanie : 5e commémoration du Manifeste des Harratines
ALAKHBAR (Nouakchott) – Les descendants d’esclaves de Mauritanie, appelés Harratines ou Maures noirs, ont organisé, ce dimanche 29 avril à Nouakchott, leur 5e marche de commémoration du Manifeste des Harratines, placée sous le thème : « La femme n’est pas une marchandise. Arrentons la traite des harratines ».
Le “MANIFESTE qui a été proclamé, en avril 2013, plaide pour “les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines au sein d’une Mauritanie unie, égalitaire et réconciliée avec elle-même“.
Se réclamant près de « 50% » de la population mauritanienne, les Harratines se disent « marginalisés » dans un pays qu’ils estiment dominés par leurs anciens maîtres, les Beïdanes, appelé “Maures blancs”. Voir les statistiques tirées du Manifeste.
Le président du Manifeste, Me El Ide Mohameden Ould Mbarek, a appelé les Harratines et leurs anciens maîtres à travailler ensemble dans le respect mutuel.
Me Ide Mbarek a également plaidé en faveur des dockers au port de Nouakchott dont la majorité sont des Harratines. Il a invité le Gouvernement mauritanien à mettre fin aux “souffrances des dockers qui perdurent“.
L’esclavage a été aboli en Mauritanie depuis 1981. La première condamnation pour cette pratique a été prononcée 35 ans plus tard, (16 mai 2016) par la Cour Criminelle Spécialisée en matière de lutte contre l’esclavage de Néma (Est).
La Mauritanie a instauré trois Cours Criminelles Spécialisées en matière de lutte contre l’esclavage en vertu de loi n°2015-031 portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes.