Enrôlement discriminatoire : la Mauritanie se propose d’organiser un atelier de renforcement de capacités en 2018
La Mauritanie a proposé d’organiser en 2018 un atelier sur le « Renforcement des capacités en matière d’état civil et Statistiques démographiques ». Cette proposition a été inscrite samedi 9 décembre parmi les recommandations issues de la quatrième conférence des ministres africains en charge de l’état civil tenue dans la capitale mauritanienne du 4 au 8 décembre et ayant regroupé des représentants de 52 pays et plusieurs partenaires.
La Mauritanie a ainsi sollicité la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique et la Banque Africaine de Développement pour qu’elles se disposent à coopérer avec elle en vue de la tenue de cet atelier visant à « soutenir les États membres pour une évaluation complète du système d’enrôlement et du rôle des ministres africains de la santé dans l’enregistrement des naissances et des décès. » Selon le compte rendu publié samedi sur le site de l’Agence Mauritanienne d’Informations, les participants ont consigné dans la déclaration dite de Nouakchott un appel à «tous les partenaires africains pour soutenir les capacités institutionnelles de tous les acteurs africains responsables de l’enregistrement civil et des statistiques démographiques. »
Les États membres de l’UA se sont engagés en outre, « à traiter les questions d’enregistrement civil ainsi que les statistiques de l’état civil avec une attention particulière aux dividendes démographiques ainsi qu’aux mouvements des populations aux fins de permettre l’exploitation de tout le potentiel de développement du continent. »
Ahmedou Ould-Abdallah, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, a déclaré que les recommandations contenues dans la Déclaration de Nouakchott jettent les bases d’une société africaine consciente de l’importance d’accélérer et d’améliorer l’enregistrement des faits et leur utilisation dans les statistiques de l’état civil. « La participation des ministres en charge de l’état civil et de leurs homologues dans 52 pays sur 55 est une source d’enrichissement et de diversité pour cette conférence. » A-t-il souligné par ailleurs.
Victor Harrison, Commissaire aux affaires économiques de l’UA, qualifiera de « succès pionniers et de modèles pour les pays du continent» l’expérience de la Mauritanie dans le domaine de l’état civil.
La rencontre de Nouakchott s’est conclue par la remise à la Mauritanie de la présidence pour deux ans de la Conférence des ministres africains en charge de l’état civil. Cette Conférence était organisée par la Mauritanie et l’Union Africaine, en coopération avec la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique et la Banque Africaine de Développement, sous le thème “Accélérer la coordination pour faciliter les événements de l’état civil et les statistiques qui en découlent afin d’asseoir et de suivre le développement sur le continent africain.”
On se rappelle, encore aujourd’hui les opérations d’enrôlement des Mauritaniens d’Europe et particulièrement en France, qui ont démarré le 25 février 2013, suscitant une vague de protestations de nos ressortissants, qui considèrent que les conditions exigées pour les ressortissants établis en France (la carte de séjour) sont inéquitables et même dangereuses. Cette opération qui revêt un caractère discriminatoire est d’autant plus regrettable qu’elle rappelle les dérives, déjà observées à l’intérieur du pays vis-à-vis d’une bonne frange de la communauté mauritanienne. Face à cette manière peu orthodoxe, toujours du deux poids, deux mesures, à l’intérieur comme à l’extérieur, il est impérieux de rappeler aux autorités en charge de ces opérations la nécessité d’assurer l’équité entre tous les citoyens et d’éviter de nuire à l’image du pays, déjà suffisamment malmenée par les errements des régimes passés.
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