Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Déclaration : Protestation contre la Célébration du 28 Novembre á Kaédi

alt La décision du président Mohamed Oud Abdoul Aziz et de son gouvernement d’organiser la célébration de l’indépendance nationale à Kaédi est une insulte à la mémoire des 28 officiers noirs pendus par les forces de sécurité mauritaniennes le 28 novembre 1990  ainsi qu’aux  534 officiers noirs tués en détention durant la même période. Les actes lugubres minutieusement planifiés avaient eu lieu dans des camps de détention à travers le pays – à Azlat, Jreida, Aleg, Inal, Nouadhibou et Nouakchott. Cette campagne de tueries et de tortures avait commencé il y a longtemps avec l’emprisonnement en 1986 des dirigeants Noirs à Oualata, où ils avaient subis des traitements inhumains et dégradants qui avaient fait de nombreux morts et d’innombrables atteintes corporelles. Par conséquent, la présence du président Aziz et de sa délégation dans le Gorgol est perçue par les familles en deuil qui s’efforcent á retenir leurs larmes pour panser leurs blessures comme une attaque ouverte contre la communauté noire.

Les commentaires qui suivent résument la magnitude du choc au sein de la communauté. Pour Biram Dah Abeid, Président de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie, “depuis 1990, le 28 Novembre représente l’assassinat de toute la symbolique et quintessence de la décolonisation, de la souveraineté, de la fraternité, de l’honneur, de la justice et de l’humanité en Mauritanie.” Cette douloureuse expérience est encore vivide dans les mémoires.”La douleur que je ressens, c’est comme un couteau tranchant qu’on remue dans une plaie fraiche,” a émotionnellement fait remarquer Madame Aissata Niang de l’Association des Veuves[ii].”Depuis la pendaison des officiers Noirs, le 28 Novembre est devenu une date de deuil et de tristesse pour nous,” a-t-elle ajouté. Madame Mariam Bah de la même organisation a fait écho du même sentiment, ” organiser le 28 Novembre á Kaédi, c’est ajouter des insultes á nos blessures.”

 

Pire, depuis Mai 2011, le gouvernement d’Abdoul Aziz a commencé un enregistrement civil discriminatoire, privant délibérément une partie importante de la population noire de sa citoyenneté mauritanienne. Cette politique rappelle les lois Américaines Jim Crow et l’ère de l’Apartheid en Afrique du Sud. Par conséquent, à cause de cette situation injustifiée, beaucoup de Noirs Mauritaniens sont devenus apatrides dans leur propre pays, perdant ainsi tous les droits et privilèges associés au statut de citoyen.

Pour protester contre la célébration du 28 novembre, U.S. Mauritanian  Diaspora organise une cérémonie pour prier pour les Martyrs, honorer leur mémoire, saluer leur courage et renouveler l’engagement à poursuivre la lutte pour que justice leur soit rendue. U.S. Mauritanian Diaspora ne ménagera aucun effort pour demander des comptes aux auteurs de ces crimes horribles malgré la loi d’amnistie honteusement orchestrée par le gouvernement. Les veuves et les orphelins des victimes sont plus que jamais déterminés à obtenir justice pour leurs proches.

Nous dénonçons avec la plus grande fermeté la célébration du 28 novembre à Kaédi comme étant une preuve flagrante de l’insensibilité du président Mohamed Ould Abdoul Aziz face au génocide qui a profondément saigné la communauté Noire. De plus, nous restons résolus – plus que jamais – à demander au président Aziz et à son gouvernement à:

• Reconnaître officiellement les crimes horribles commis contre les officiers noirs et à ouvrir une enquête conformément  au Protocole du Minnesota sur l’investigation des morts potentiellement illégales;
• Mettre fin à la culture de l’impunité en demandant des comptes aux auteurs de ces crimes;
• Établir un monument national en l’honneur et à la mémoire de toutes les victimes de la répression politique des années 1990.

 

Novembre 25, 2017

U.S. Mauritanian Diaspora

New York

 

 

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