Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Loupe / Mauritanie : qui va assumer le lourd héritage ?

Loupe / Mauritanie : qui va assumer le lourd héritage ? Du passé au présent, le chemin de l’avenir du pays est bien tracé en termes d’’espérances ou d’incertitudes. La Mauritanie indépendante a franchi 56 ans d’existence.

Que d’années écoulées, que du temps perdu , que d’occasions ratées pour construire une Nation plurielle riche de sa diversité mais encore empêtrée dans ses contradictions idéologiques , etc. Cette Mauritanie est traversée en lame de fond par une gestion chaotique de ses immenses ressources minières, halieutiques, pétrolières.

Pendant que le pays comptait à peine 1 million et demi d’âmes, vers les années 80, aucune politique de redistribution équitable des richesses n’a été mise en œuvre pour assurer une existence décente aux populations. Une poignée de privilégiés profitait et profite encore des biens et services de l’Etat. Pire, les villes minières se réduisaient à des logements ouvriers.

Absence d’infrastructures routières, sanitaires, scolaire dignes de cités assises sur un immense trésor. Nouakchott la capitale concentrait toutes les activités économiques et politiques attirant comme de l’aimant une population fuyant la misère des campagnes à la quête d’une vie meilleure. Les dures années de sécheresse ont accéléré ce processus de sédentarisation par un exode rural à grande échelle.

A peine le pays sorti d’une guerre soldée par des pertes énormes en vie humaines (dont on ignore avec précision les chiffres), avec une situation économique dramatique, le destin de la Mauritanie était scellé. Le premier pouvoir civil du pays est renversé par un groupe d’officiers qui prennent en main la gestion politique et économique du pays. L’armée devient l’instigatrice des bouleversements récurrents. Les militaires prennent goût à l’argent et à la belle vie.

S’ouvrent ainsi les longues années de la mainmise des colonels sur les leviers de l’Etat. Les hauts dignitaires du régime militaire dirigent les grandes sociétés d’Etat Port, Aéroport, Assurances, SNIM, Somelec etc. ils occupent aussi des portefeuilles ministériels importants. Présents dans les banques comme actionnaires, dans le secteur de la pêche, des mines…, les hauts gradés ont tous les avantages qu’ils s’adjugent par le treillis. Ce manège destructeur de l’armée devait se poursuivre en prenant des dimensions encore plus catastrophiques avec l’arrivée au pouvoir de Taya.

Le peu de valeurs républicaines qui restait à la grande muette devait à jamais déserter les rangs des troupes. Le pillage des caisses de l’Etat est érigé en règle militaire comme civile. Plusieurs fois la Mauritanie sombra dans des périodes d’incertitudes marquées par des coups d’état avortées, des tensions communautaires, des massacres abominables, des déportations et autres crimes inhumains. Le départ de l’ancien dictateur, loin de contribuer à situer les responsabilités continue de faire le jeu des bourreaux et leurs complices.

Silence sur une page douloureuse de l’histoire d’un pays miné par des injustices, des discriminations, intra et extracommunautaires. La démocratie ou ce qui semble en tenir lieu est un fragile édifice géré par des hommes sans principes ni vision claire du présent et de l’avenir de la Mauritanie. L’armée continue par généraux «en marché » à monopoliser les institutions républicaines.

Le pays qui semble connaitre une atmosphère de stabilité est assis sur un volcan politique porteur d’incertitudes. L’embellie financière derrière laquelle se cachent les pseudo-experts qui excellent dans l’exercice des manipulations des chiffres se traduit par une déliquescence du socle économique avec à la clé la mise à sac des entreprises publiques, le manque de transparence dans les industries extractives. En somme, une absence totale de traçabilité dans les dépenses publiques centralisées par un petit lobby d’affairistes qui dépècent l’économie de la Mauritanie

CTD

le renovateur

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