Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Enseignement : L’intérêt est aux sous

Etat-civil en Mauritanie : Tout se complique pour les citoyensAujourd’hui, l’Etat semble avoir abandonné l’option d’incitation à la scolarisation universelle et à la promotion de l’enseignement et à l’acquisition du savoir. Jugez-en vous mêmes:
Pour se présenter au baccalauréat, il faut constituer un dossier qui, outre les charges du déplacement entre les bureaux et les longues attentes, vous coûtera au bas mot:
– une pièce d’identité à 1000 Ouguiyas,
– un extrait d’acte de naissance à 200 Ouguiyas. Et si vous disposez déjà d’un extrait, sachez qu’il ne sera accepté que lorsqu’il date de moins de 3 mois alors que rien n’est susceptible de changer dans cette pièce qui ne comprend que les données immuables de la filiation et les dates et lieux de naissance,
-il faut en plus deux timbres fiscaux de 200 UM chacun.
Voilà qui a fait dire à un usager en ma présence que ce qui importe pour les autorités actuelles, c’est le recouvrement et rien que le recouvrement, les sous et rien que les sous. « C’est comme si les pouvoirs publics, atteints de véritable boulimie, veulent mettre des bouchées doubles au risque d’appauvrir une population déjà déstabilisée par la hausse des prix », dit-il. Ici, lui dit son interlocuteur, vous voyez du n’importe quoi: vente d’écoles, de parcelles grignotées sur le patrimoine d’administrations publiques etc.., ajoutant qu’il est loin le temps où l’Etat encourageait le savoir, la scolarisation universelle et l’alphabétisation.
Aujourd’hui, l’intérêt est aux sous et seulement aux sous. Mais n’allez jamais penser que c’est parce qu’il y a un déficit de trésorerie! Le president, le général Abdelaziz et son argentier Ould Djay répètent à qui veut les entendre que le trésor dispose d’importantes réserves et que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Vrai ou faux? Eux seuls savent ce qui en est. Mais si c’est vrai, l’Administration doit le prouver en allégeant les charges que doivent supporter les pauvres pour que leurs enfants puissent au moins se présenter au baccalauréat. Mieux, le « president des pauvres » doit penser aux pauvres et savoir que leur imposer des charges qu’ils ne peuvent supporter revient tout simplement à les exclure davantage, eux qui sont déjà exclus.
Passe qu’on encourage plus le savoir mais, au moins, qu’on ne le décourage pas!

Ely Abdellah

 

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