La loupe du Rénovateur : Les indépendances en clichés pâles !
Le Rénovateur Quotidien – A l’approche de la commémoration du 56ème anniversaire de l’indépendance nationale, des clichés sur les indépendances revisitent le passé !
Un passé que se pressent à liquider les chantres d’une Mauritanie à sens unique, s’ils ne l’ont pas simplement enterré comme l’ont été des centaines de soldats tués sans autre forme de procès dont 28 froidement un jour de 28 novembre.
Dans l’ entendement des falsificateurs de l’histoire comme récit des événements du passé la Mauritanie doit être conjuguée, au singulier. Car c’est dans la singularité que pourrait se construire une nation avec un petit « n » pensent –ils. La réalité a cédé la place aux clichés. La fierté de tout un pays construit par les bras de tous ses vaillants fils a été travestie par des politiques de négation, d’exclusion, de banalisation des valeurs.
Les premières décennies des indépendances sentaient l’amour dans une diversité admirable soutenue par les chants dédiés à ceux qui ont donné leur sang et leur sueur à la construction d’un pays composite dans son peuplement, ses Emirats, ses royaumes, ses empires. Mais que reste –t-il aujourd’hui de tout cet héritage commun ? Hélas rien !
Sauf ce que les simulations tentent de fournir pour les besoins de la consommation extérieure. Voyons ces festivals, ces manifestations culturelles organisées chaque année à coups de millions et qui ne concernent qu’une partie de cette Mauritanie dite historique. Oualata, Ouadane, Chinguitty villes séculaires nées d’une longue histoire vieille de plusieurs siècles et où se sont croisés des peuplements négroïdes et arabo-berbères , conservent jalousement les étymologies du passé que l’œuvre des fossoyeurs n’a pu effacer.
Ces contrées qui ont appartenu par l’histoire à une Mauritanie métissée ont été vidées de leur héritage multiculturel et d’où ne subsistent que des peintures rupestres à peine visibles. Seuls témoignages inaltérables, les poteries et céramiques enfouies dans les entrailles de cette terre de passage des arabo-berbères, de l’empire mandingue, du Tékrour et des royaumes peuls et sérères. Si la Mauritanie politique est née avec les indépendances, la Mauritanie historique elle, est millénaire. Au nom de quels repères historiques et géographiques prétend –on ignorer tout cet apport séculaire au point d’en faire une réappropriation arbitraire.
Partout dans cette Mauritanie profonde, des toponymies renseignent sur nos origines léguées par l’histoire et qui reflètent l’Alpha et l’Oméga de notre parcours glorieux dans ce vaste territoire fruit d’un profond métissage qui irrigue nos veines. Libre à ceux qui veulent s’en affranchir de séparer le blanc de l’œil de sa partie noire. Cette Mauritanie enfantée dans la douleur par des guerres de conquêtes et reconquêtes a déterminé tout un destin collectif que nous n’avions pas su mettre en valeur.
L’égoïsme de ceux qui ont l’occasion de présider aux destinées de ce pays y est largement pour quelque chose. Les forces rétrogrades ne reculent devant rien pour imposer leur volonté au détriment d’une Mauritanie fière de son osmose. Il s’agit de travailler en profondeur pour réhabiliter le vivre ensemble par une politique de “synthétisation” des valeurs et non par une assimilation à petit feu à travers la dissolution des héritages que l’on tente de réduire au rang de folklore. L’unité nationale doit sa réalisation effective par la conjugaison des efforts soutenue par une volonté sincère d’aller jusqu’au bout d’un engagement politique absolue.
Il est inquiétant d’observer le contraire de cet idéal prendre le dessus sur les relations quotidiennes, à travers les médias officiels, les administrations, les recrutements, les nominations. A la veille de chaque anniversaire, on se contente de transformer les faits réels par des clichés pour en découdre avec les années de gloire…
CTD
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