Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

DIALOGUE ET DISCRIMINATION RACIALE EN MAURITANIE:

altCertains esprits malveillants disent que les nominations racistes de ce lundi au sein de la police sont le fruit du” dialogue national”.! Quelle mauvaise foi! Décidément certains compatriotes ont une mémoire courte. Ont-ils oublié que c´est cette politique de discrimination raciale que dénonçait “Le manifeste du Négro-mauritanien opprimé” de 1986 et qui nous a valu la diabolisation, la dénonciation, la répression la plus sanglante et cinglante de l´histoire politique du pays, jusqu´à l´élimination physique de ceux que nous comptions de plus cher dans notre mouvement et jeté d´autres sur le chemin de l´exil pendant des décennies. Et dans ce même Manifeste nous affirmions essentiellement trois choses :

 1- Il y a un problème de coexistence entre les communautés Arabe et Négro-africaine. Nous démontions la mécanique d´un système de discrimination raciale en ce qu´il exclut la composante négro-africaine et haratine de tous les processus de décision. Chiffres á l’appui, nous administrions – s´il en était besoin- les preuves de cette marginalisation et en dévoilions les rouages. Ce problème, disions-nous, ne résultait pas d´un antagonisme naturel latent ou spontané entre communautés, mais plutôt d´un système politique visant à diviser le peuple en exacerbant les préjugés inter-ethniques. Une politique volontairement et exclusivement panarabiste, privilégiant la communauté Arabe á tous les points de vue au détriment de la communauté Noire.

 2- Nous attirions l´attention du régime sur l´urgence qu´il y avait à reconnaître, et donc á prendre en charge ce problème pour juguler tout risque de confrontation que pourrait entraîner sa persistance.

 3- Enfin, nous préconisions dans la dernière partie du Manifeste un vaste débat national où tous les mauritaniens s´essaieraient autour d´une table afin de résoudre par eux-mêmes, par les vertus et du dialogue et de la concertation, l´ensemble de ces problème.

 Nous avions peut-être eu tort d’avoir raison avant tout le monde, c’est à dire d’avoir osé défier seuls les périls à l’époque où la vaillance n’était pas la denrée la plus commune. Nous, on est plutôt honorés d’avoir suscité des vocations dans la défense de la justice et de l’égalité, mais aussi d’avoir crée des émules. La lutte ne vient pas de commencer, nous l´avions commencé avant l´avènement de la toile de facebook, avant que la parole ne soit libérée au pays, avant la liberté de la presse ne soit une réalité, avant que la “démocratisation” ne soit décrétée. Nous avons combattu ce Système sous le régime militaire pur et dur et au moment où certains de nos procureurs d´aujourd´hui applaudissaient le dictateur de Nouakchott, courbaient l´échine ou rasaient les murs devant la terreur du Système. Aujourd´hui chacun peut jouer au héros ou au grand combattant de la liberté parce que les temps et le contexte ont changé. Nous continuons toujours la lutte avec la même fermeté, la même détermination tout en étant attachés à nos principes et convictions les plus profondes. Nous ne devons jamais faiblir, car il est des instants qui font l´histoire. Et nos camarades tombés ou qui ont sacrifié leurs vies, leurs familles, leurs carrières professionnelles, leurs études pour cette lutte ont fait à jamais l´histoire de la Mauritanie. Une autre Mauritanie est incontournable, il est un honneur d´être dans ce camp de refus et de résistance.

 Si le régime actuel est de mauvaise foi et persiste dans sa politique raciste et de déni, nous ne pouvons que prendre acte mais nous avons fait notre devoir en tant que force d´alerte et de proposition pour le reste l´histoire jugera la responsabilité des uns et des autres dans le démembrement du pays.

 La lutte continue!

 

Kaaw Toure

Partagez