La Gambie se retire de la CPI
La «cascade» de retraits de pays africains de la Cour pénale internationale (CPI) tant redoutée par les autres Etats membres semblait se concrétiser mercredi, avec l’annonce du départ de la Gambie, après le Burundi et l’Afrique du Sud.
La Gambie a annoncé cette décision par la voix de son ministre de l’Information Sheriff Bojang, dans une déclaration télévisée dans la nuit de mardi à mercredi, accusant la CPI de «persécution envers les Africains, en particulier leurs dirigeants», en écho aux critiques régulièrement entendues sur le continent.
Malgré son discours souvent vindicatif envers les pays occidentaux et les organisations de défense de droits de l’Homme, un retrait de la Gambie apparaissait jusqu’alors improbable, la procureure de la CPI, de nationalité gambienne, ayant été ministre de la Justice du président Yahya Jammeh. Il s’agit en outre du premier pays d’Afrique de l’Ouest à exprimer cette intention, les détracteurs de cette juridiction se situant surtout dans l’est et le sud du continent, comme le Kenya, l’Ouganda, ou la Namibie.La Gambie, petit Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest de quelque deux millions d’habitants, enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique, est dirigée d’une main de fer depuis 1994 par Yahya Jammeh. Son régime est accusé par des ONG et par le département d’Etat américain de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains, critiques qu’il rejette systématiquement.
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