Le sort des déguerpis de la zone Bouamatou en images
Des images vives, réalisées le dimanche 3 juillet courant, des familles déguerpies de la zone Bouamatou vers le quartier Doubai dans la moughataa de Toujounine, montrent, quelques visages tristes, du sort réservé à ces dizaines de déplacés (500 ménages environ).
Les familles et leurs bagages ont été placés le long d’une route principale.
« Le visiteur du quartier n’a pas besoin de s’informer sur les faits tragiques », dit une femme déguerpie (R.D), appelant à la mise en liberté des personnes arrêtées à la suite des incidents de mercredi dernier dans la zone Bouamatou.
«On attend depuis 4 jours l’exécution des promesses faites par les autorités, relatives à l’attribution de terrains », a-t-elle ajouté, déplorant la lenteur des procédures administratives, qui exacerbent les peines des déplacés a-t-elle poursuivi.
« La crise n’est pas réglée jusqu’à présent », affirme un autre déguerpi (C.M), exprimant ses craintes de voir la situation pourrir, en raison de l’impatience des déplacés de bénéficier des terrains promis, après leur évacuation de la zone dans laquelle ils habitaient et de l’absence des services d’alimentation en eau potable.
« L’électricité ne constitue pas, pour le moment, une priorité extrême pour les familles. Toutefois la zone d’accueil est dépourvue de tout service public et doit disposer au moins d’une école et d’un hôpital », dit-il.
« Les déplacés n’ont reçu aucune aide pour la construction de nouveaux habitats », affirme un vieux déguerpi (N.S).
Une commission supervisée par le Hakem de Toujounine, s’occupe actuellement des mesures de remise de parcelles aux déplacés. Le Hakem n’a pas autorisé les journalistes à s’enquérir auprès de cette commission sur certains détails de la mission dont elle est investie. Il a même ordonné les gardes à leur confisquer un appareil photo.
Des agents de l’habitat distribuent des terrains ( 150/120m) sur la route Messaoud, secteur 5 dans la zone Mellah (quartier Saada) à Toujounine.
Des vagues de déguerpis sont arrivés dans le secteur mais aucune famille n’a encore reçu, jusqu’à l’instant, (dimanche 3 juillet courant) un terrain.
Une atmosphère de tension plane sur le site, accompagnée d’une crainte des déplacés, qui évitent de faire des déclarations aux médias, se contentant de dire :
“Ce sont votre président et vos hauts responsables qui nous ont transformés en sans-abris dans notre propre patrie comme vous le voyez” disent-ils.
Traduit de l’Arabe par Cridem
alakhbar