Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Mauritel, Tasiast : Aziz le génie de la manipulation a encore frappé…

Rien ni personne, ni état, ni entreprise étrangère quel que soit le bon droit présumé dont ils se réclament, rien ne pourra jamais faire le poids face aux intérêts personnels de l’homme fort de Nouakchott.  Il emportera toujours la partie face à l’opinion publique intérieure car il sait parfaitement comment retourner toute affaire politique à son profit.

 
Aziz est l’homme qui a mis dehors Israël en réussissant malgré cela à se mettre dans la poche les alliés occidentaux d’Israël. Depuis, on aurait pu craindre pour lui un retour de bâton mais force est de constater que 11 ans après avoir pris le pouvoir, il n’a jamais été aussi sûr de lui. Aziz en tira un profit politique incalculable dans l’opinion publique et le monde arabo-musulman.
 

Aziz est l’homme qui du jour au lendemain a jeté dans un pick-up de son basep, le vieux  premier président de la république islamique de Mauritanie élu au suffrage universel direct et ce car ce dernier, censé être chef des armées, l’a démis de ses fonctions. Là encore Aziz en a tiré profit au nom de la sécurité vu que le président déchu fut présenté comme un islamiste dormant sous le règne duquel la Mauritanie continuait à être attaquée de partout.

 

Aziz est le putschiste qui a réussi à entraîner avec lui, le plus illustre opposant à ce jour aux régimes militaires : Ahmed Ould Daddah, à l’époque chef de file de l’opposition démocratique, après l’avoir convaincu qu’il rendrait le pouvoir aux civils preuve de plus de sa capacité à  balader n’importe qui. Là encore il en tira un profit politique car sans Ahmed Daddah il était indéfendable sur la scène internationale et surtout cela lui a permis d’affaiblir le RFD qui d’ailleurs ne s’en est jamais remis.

 
Aziz est celui qui a réussi à mettre à genoux jusqu’à le pousser à l’exil, l’homme affaire qui a financé sa première campagne électorale : monsieur Bouamatou, redoutable homme d’affaire qui a réussi à mettre dans sa poche ou grâce à sa poche quasiment tous les partis et toute la presse mauritanienne si on en croit la sérieuse levée de boucliers  dès qu’Aziz a commencé à le ruiner car l’homme représentait une sérieuse menace pour Aziz vu qu’ils sont de la même tribu, vu que c’est un civil et vu qu’il était déjà suffisamment riche pour avoir tous les soutiens de la république qu’il souhait.
 
Là encore Aziz en a tiré un profit chez les autres tribus car il prouvait qu’il ne faisait pas le jeu aveugle des Oulad bushba alors qu’en Mauritanie les tribus se relayent à la présidence en fonction de l’homme fort du moment et surtout Aziz présenta Bouamatou en pieuvre qui voulait se servir de lui pour augmenter ses richesses en devenant l’homme le plus riche de Mauritanie pour longtemps écrasant ses adversaires les Nouégheit et consorts. 

 
Aziz est celui qui s’est le plus servi de l’engagement français au sahel pour sécuriser nos frontières sans jamais rater une occasion de faire attaquer par les amis du pouvoir les symboles français en Mauritanie notamment l’usage du français ou la falsification de la pacification avec pour apothéose le nom Oumtounsi donné au nouvel aéroport, le tout couronné par la terrible sanction contre la Fondation du père de la nation car madame Daddah, née française, a osé estimer que le nom de Moctar Ould Daddah eût été plus rassembleur surtout que c’est au nom de l’héritage de Moctar Ould Daddah qu’Aziz a fait sa première campagne quand il était bien mal installé. 

 
 Jamais une fois en public devant les mauritaniens ou à la télé mauritanienne Aziz n’a dit le moindre merci à la France ni dit un mot montrant à quel point son régime comme les précédents ont des rapports sécuritaires étroits avec les co-fondateurs de la Mauritanie. Au contraire il a toujours joué en public, et tout récemment à Néma, le rôle de résistant récalcitrant à suivre comme un goumier les français.
 
Pourtant serait-il encore vivant sans la France ? Que serait son régime sans l’implication française et américaine dans le sahel ? Hélas Aziz n’a jamais brillé par sa loyauté et il doit à ce trait de caractère toute sa réussite sinon il n’en serait pas là. Voilà pourquoi il ne change pas une recette morale gagnante. Il faut le comprendre…
 
Dans ce registre, il semble y avoir une malédiction à soutenir sincèrement Aziz. Tous ceux qui l’ont soutenu sincèrement et les plus illustres d’entre eux sont soit morts juste après soit en exil, soit en passe d’être ruinés. Le dernier en date semble être Mohcen El Haj du Sénat qui a appris en direct devant les mauritaniens que le président comptait liquider le Sénat sans lui en avoir parlé. Là encore Aziz en tire un profit politique même à l’intérieur de son parti car Mohcen ne fait pas l’unanimité.

 

 
Si j’étais Ghazouani je ne dormirais que d’un œil…
 

 

 
Aziz prouve ainsi en tirant contre n’importe qui de son camp qu’il serait sans cousin sans ami. Ce jeu de coups bas chez les siens et ailleurs toujours inattendus fait plaisir à ses ennemis et cela joue en faveur de sa politique maladive de la division.
 
Voilà que moi-même je subis des tracasseries administratives car j’ai osé plus d’une fois rappeler au complexe présidentiel que la Mauritanie est à majorité maure et non arabe et que n’en déplaisent aux révisionnistes la résistance en Mauritanie ne fut pas la résistance algérienne, chez nous il a été question de pacification et ceux qui ont combattu les co-fondateurs de la Mauritanie ne le faisaient pas pour l’état ou la nation mauritanienne inexistante alors, ils le faisaient pour les raisons féodales de précaires seigneuries locales ou faire le jeu de puissances étrangères  notamment du nord.
 
J’ai toujours dit qu’Aziz est un génie de la manipulation politique comme les mauritaniens sont des manipulateurs-nés. Chez nous la vérité, le mensonge se valent quand il s’agit de défendre des intérêts personnels respectables ou égoïstes. La loyauté est versatile et le nomadisme est naturel en politique comme en tout, Aziz est en cela le plus mauritanien de tous et voilà pourquoi il réussit à tenir le pays sans verser le sang juste en jouant avec la soif de privilèges, l’ambition et la trahison des uns et des autres car il n’en a pas du tout le monopole, il n’en est que le symbole de l’efficacité.
 
Quant à son affaire avec le Maroc, lui seul et quelques-uns des généraux et quelques-uns du makhzen marocain peuvent savoir exactement de quoi tout cela retourne. Ce qui est sûr c’est qu’en prenant ses distances avec le Maroc dès le début, il a sauvé sa peau en Mauritanie car de l’avis des experts en tribalisme, les Oulad Bushba seraient les moins bien installés en Mauritanie. Il ne manquait plus que le pouvoir Azizien marque un attachement manifeste au Maroc et son temps eût été compté non seulement à l’intérieur de la Mauritanie des autres tribus mieux enracinées mais surtout sous l’oeil des généraux algériens qui surveillent tout ça comme du lait sur le feu.
 
La guerre froide avec le Maroc est la meilleure alliée de la stabilité du régime azizien mais pour cela il faut des prétextes comme toujours. L’accueil de Bouamatou et Limam Chavi a permis au pouvoir Azizien de justifier la guerre froide accusant le Maroc de faire le jeu de la déstabilisation en laissant ces deux personnages continuer à faire de la politique contre la Mauritanie depuis le Maroc. 

 
Mais Aziz n’a pas de leçon de manipulation à donner aux cousins Marocains, ce n’est pas au Makhzen qu’il apprendra jamais à faire la grimace et il le sait alors Aziz avance à pas de loup toujours en ayant de quoi paraître dans le bon rôle celui de tendre la main espérant que le Maroc finira par faire son jeu et lui livrer ou chasser les deux terribles opposants. 

 

 
 
 

C’est dans ce cadre qu’il faut voir la dernière affaire touchant aux intérêts marocains en Mauritanie. Si l’info est vérifiée, on s’étonnera de la faute du Maroc en ayant retardé l’audience à notre ministre des affaires étrangères venu, après l’Algérie, apporter au Roi l’invitation pour un sommet qu’il n’a pas voulu  recevoir. Le Maroc a fait là une erreur qui permet à Aziz d’avoir le bon rôle et trouver de quoi s’attirer la sympathie des mauritaniens toujours très nationalistes en faisant plaisir aux algériens jusqu’à la prochaine occasion de jouer le jeu inverse.

 
 

Il paraît que la présence de la Mauritanie aux obsèques du leader sahraoui aurait fâché le Maroc, cela me semble une raison diplomatiquement mauvaise et indigne de la finesse du Makhzen installé depuis des siècles face à un monsieur installé depuis 10 ans qui réussit à les énerver et les pousser à la faute.

 
Tout de suite l’état mauritanien réagit en s’attaquant aux intérêts marocains chez l’opérateur Mauritel au nom de «  mauritaniser les postes sensibles ». Quel réveil bien tardif, médecin dix ans après la mort. Combien de fois avons-nous dénoncé le scandale des télécoms en Mauritanie qui avalent l’équivalent d’1/5 du budget de l’état pris aux poches des mauritaniens pour aller à l’étranger surtout que ce sont des puissances étrangères et pas des moindres Maroc Soudan Tunisie qui ont le monopole des opérateurs.
 
 
Dès que la nouvelle a été connue aujourd’hui, ce fut encore une fois un bénéfice pour le pouvoir mauritanien face au Maroc qui apparaît comme le fautif pour avoir humilié notre ministre des affaires étrangères alors que la Mauritanie est souveraine et elle a le droit d’honorer qui elle veut surtout un frère sahraoui.
 
Mais encore une fois pour noyer le poisson dans le zrig azizien, il fallait toucher à quelqu’un d’autre pour pouvoir dire que les marocains ne sont pas les seuls touchés.
 
Voilà pourquoi Kinross Tasiast a été touché le même jour au nom de mauritaniser des postes occupés jusque-là par des occidentaux expatriés. Là encore le pouvoir Azizien en tire profit à l’heure où des milliers de mauritaniens sont ruinés par la ruée vers l’or et qu’ils regardent la mine de Kinross d’un nouvel œil. Il paraît que Kinross a fermé l’usine pour protester mais nous mettons en garde Kinross de tomber dans le jeu du pouvoir car si le peuple s’en mêle, il est possible qu’il soit alors question de nationalisation.
 

 

Ce serait alors la fin des investissements occidentaux en Mauritanie mais le pouvoir n’en a que faire, il navigue à vue excitant les uns contre les autres avant de calmer le jeu quand il aura exécuté la seule partition qui l’intéresse : la sienne…
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