Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Après des années de chienlit à quand le décollage ?

altC’est bien le lieu de le dire, le changement tant souhaité par les mauritaniens tarde à se réaliser.Si le pays s’est débarrassé d’un dictateur qui régna pendant plus de deux décennies, l’après Taya se « négocie » toujours par ceux qui ont occupé le fauteuil de la maison brune.Ely Ould Mohamed Vall, son successeur est passé par là dans le cadre d’une transition démocratique qui ouvrit la voie à des élections libres et démocratiques. L’ancien directeur de la sûreté devenu à la faveur d’un putsch président de la République est arrivé en plein printemps de croissance de l’économie nationale favorisée par les premières exploitations du brut.

La Mauritanie éligible à l’IPPTE avec à la clé un effacement de ses dettes auprès des principales institutions financières est citée en modèle stratégique en matière de lutte contre la pauvreté. Le scandale des avenants jeta du froid dans les relations entre l’autorité de transition et le consortium pétrolier Woodside. L’odeur du pétrole ne se dégagera pas pour longtemps et l’espoir qui commençait à naître avec les champs de Chinguitty sera vite évanoui. Des augmentations « substantielles » de salaires ont été accordées aux fonctionnaires et agents de l’Etat par Ely Ould Mohamed Vall et un fonds prélevé des revenus du pétrole pour les futures générations fut créé dans un compte à la trésorerie générale. La transition démocratique fut marquée par une certaine stabilité financière sociale et politique jusqu’à la passation du pouvoir à un président sortit des urnes. L’économiste de carrière riche d’une longue expérience dans les institutions monétaires notamment au fonds arabe de développement s’embourba dans les méandres d’un pouvoir offert par ses parrains comme un cadeau empoisonné. Et c’est en s’abreuvant à cette coupe funeste que le sage de Lemden succomba aux plans de ses anciens soutiens. A cette période certes beaucoup d’erreurs d’inexpérience politique ont affecté le pouvoir de Sidioca un président qui se voulait rassurant et à qui on doit le retour de la Mauritanie dans le concert des nations, le déblocage des financements auprès des bailleurs de fonds suite à la table ronde sur la Mauritanie à Paris en 2007. Mais aussi le retour des premières vagues des réfugiés mauritaniens au Sénégal. L’ouverture politique a vu la participation d’une aile radicale de l’opposition au gouvernement. L’institution de l’opposition démocratique dirigée par le Challenger de Sidi Ould Cheikh Abdallahi le leader du RFD ouvrit le champ politique à un espace de débat démocratique. La presse indépendante bénéficia pour la première fois du droit de déplacement avec les délégations officielles à l’extérieur et d’accréditations dans les forums internationaux. Les débats à l’assemblée nationale ont transformé l’hémicycle en vitrine où les joutes oratoires libéraient le discours et la voix des parlementaires gagnait en maturité et en rigueur. Sidioca est délogé du palais dans les conditions que tout le monde connaît. Une crise politique frappa le pays avec des impacts aigus sur le quotidien des mauritaniens. Le nouveau pouvoir fit de son cheval de bataille la lutte contre la gabegie. Mais le malaise social est sur tous les fronts de revendications. A quand le décollage véritable ?

Cheikh Tidiane Dia- LE RÉNOVATEUR

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