Biram Ould Dah Abeïd : Tout feu, tout flamme
Le verdict de l’affaire d’esclavage qui est tombé mercredi dernier est-il équitable ?Pour Biram Ould Dah Abeïd président de l’IRA, comme d’ailleurs ses autres compagnons militants des droits humains, la justice n’a pas été rendue.Ce leader l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse organisée hier dans les locaux du Fonadh. «Le procès (qui a eu lieu en fin de semaine) n’est rien d’autre qu’un simulacre, tonne le leader de l’IRA. La responsabilité incombe à l’Etat qui aujourd’hui cherche à jeter, par des moyens pernicieux, le discrédit sur le combat de l’IRA». Biram s’en est pris vertement aux médias. «Ces médias ont couvert toutes les manifestations des proches des présumés coupables, mais n’ont jamais couverts celles organisées par les militants anti-esclavagistes, cela démontre leur impartialité. La table ronde organisée par la TVM qui a invité que les laudateurs du pouvoir est une preuve supplémentaire, que les médias officiels font du parti pris», dit-il. Birane a également dénoncé la complicité des députés qui ont décidé de faire la part belle aux partisans de l’asservissement. Il s’agit du peloton des députés amenés par Ould Maham qui doit son fauteuil de député «à l’argent volé, du temps d’Ould Taya, par Ould Abdel Aziz». Ould Maham et ses amis parlementaires sont coupables pour avoir enlever la possibilité aux militants des droits humains d’ester en justice dans les cas d’esclavages qui concernent les adultes. Biram a dénoncé la complicité de la commissaire aux droits humains Bâ Mariam Koïta qui doit son poste au fait qu’elle ait nié les graves violations de droits humains en Mauritanie. Toutefois, Biram a souligné que l’IRA ne va pas baisser les bras devant les méthodes pernicieuses utilisées par l’Etat. Ces méthodes au contraire, vont nous pousser «à raffermir notre lutte», souligne-t-il. Non seulement IRA va persévérer dans sa lutte, mais elle va également dégager les moyens lui permettant d’ester en justice dans les cas où des adultes sont soumis à l’asservissement. Prenant la parole à son tour le président du bureau de l’IRA en Europe est revenu sur le but de l’organisation. «Notre combat n’est pas dirigé contre une ethnie. Il est dirigé contre un pouvoir réfractaire à tout changement et au progrès», a résumé Abidine Ould Merzoug. L’intéressé a salué l’émergence d’une génération de Mauritaniens soucieux de la stabilité du pays.
Cas d’esclavage au Brakna : L’IRA porte plainte
Biram Ould Dah Abeïd, président de l’Ira est à pied d’œuvre. Il a porte plainte, ce dimanche 17 avril, en faveur d’Ould Abd Saïd et son frère réduits à l’esclavage dans le Brakna. L’adolescent s’était enfui de Boutilimitt avant d’aller à Lemdem pour s’ouvrir de son cas à Cheikh Brahim, président du bureau de l’IRA au Brakna.
Apparemment, les mises en garde de son maître contre un dénommé Biram Ould Dah Abeïd présenté comme un épouvantail – destinées à le maintenir dans les chaînes de l’asservissement – n’ont servi à rien Esclave de naissance, Ould Abd Saïd est coupé très tôt de ses parents. Sa mère a quitté la maison du maître, quant elle a rencontré un monsieur qui était prêt à l’épouser et partant à racheter sa liberté. Resté seul avec son petit frère sous le toit du maître-esclavagiste, il travaillait matin, midi et soir malgré son jeune âge, et n’avait droit à aucun salaire. Son maître quant à lui est tranquille. Cela malgré l’existence d’une loi criminalisant l’esclavage. Les représentants de l’Etat qui doivent veiller à l’application de loi ne lui pose pas de souci. Toutefois Biram lui pose problème. En effet, à force de lutter contre les pratiques esclavagistes et de porter plainte contre celles-ci, Biram a fini par se faire dans les coins les plus reculés du pays et empêcher les esclavagistes de dormir sur leurs deux oreilles. Comment juguler le danger qu’il représente ? Comment continuer à maintenir Ould Abd Saïd dans l’esclavage? En grillant le président de l’IRA. Le maître esclavagiste met, alors, Ould Abd Saïd, en garde contre un dénommé Biram, dépeint sous des traits méchants, capable d’enlever des enfants pour les amener vivre dans un milieu nuisible. Mais l’appel de la liberté était si fort que l’adolescent décidera de s’enfuir. Il ira se réfugier chez sa tante. Cela ne pouvait pas tomber mieux. Esclave affranchie, la dame a déjà entendu parler de l’IRA, elle savait que l’organisation avait au bureau au Brakna. Cheikh Brahim représentant de l’IRA est bientôt informé. Le petit groupe se met en branle en direction de Nouakchott, où il est attendu par un Biram bien décidé de porter son combat contre l’esclavage au sublime.
Samba Camara –LE RÉNOVATEUR